jeuxvideo.com > En quoi consiste votre rôle de « chef de projet » dans le développement de Laura ?

Vincent Gaillard :

Le chef de projet est celui qui a amené l'idée à la base. Son but premier est donc de porter le projet du concept à la réalisation mais aussi de représenter Laura auprès des différents acteurs impliqués de près ou de loin. C'est pas mal de gestion de ressources, tant au niveau humain qu'en termes de développement. Cela va de la supervision de l’équipe au traitement logistique, en passant bien sûr par de la conception et de la réalisation.

jeuxvideo.com > Comment a été prise la décision de créer cette aventure sombre dans laquelle on incarne une petite fille fragile accompagnée d'une poupée mystérieuse ?

Vincent Gaillard : Je souhaitais avant tout immerger le joueur et le toucher, l'entraîner dans un concept mature, voire dur, pour qu'il se sente concerné et investi. Laura est seule, son unique compagnie est cette poupée mécanique étrange qui lui parle et la guide. Pour accentuer l'immersion, je voulais que le joueur se sente plus faible qu'à l'accoutumée et le placer dans le corps d'une fillette était un concept intéressant. La vitesse étant réduite et la caméra placée très bas, le joueur est « écrasé » et ressent encore plus la détresse et la faiblesse de Laura.

jeuxvideo.com > Quels jeux vidéo ont pu vous inspirer autant pour le gameplay que pour l'aspect graphique de Laura ?

Vincent Gaillard :

Les références vidéoludiques sont nombreuses : Alone in the Dark, Slender : The Eight Pages, Silent Hill, Dead Space, The Last of Us, Amnesia... Certains films comme Terminator ou Alien ont aussi été des sources d'inspiration. Si je ne devais citer qu'un seul jeu, ce serait Metroid Prime. Les environnements, la musique... Tout est fait pour que l'on se sente seul et menacé à la fois.

jeuxvideo.com > Quelles furent les principales difficultés rencontrées lors du développement de Laura ?

Vincent Gaillard : Tout d'abord, produire un « playable » en trois mois avec un effectif réduit n'est pas une mince affaire ; cela nous a permis de développer des aptitudes multitâches grâce à un croisement des compétences des corps de métier. Il est par exemple souvent arrivé qu'un programmeur ou qu’un level designer fasse du graphisme, ou qu'un game designer fasse un peu de programmation… Pour ce qui est du jeu en lui-même, la plus grande difficulté a été de rendre l'environnement crédible en fonction de la taille de Laura. On n'incarne pas un space marine de 2,40 mètres, mais une fillette qui doit évoluer dans un environnement écrasant. La mise en place de tous les gabarits et des échelles a donc été un bon challenge. L'autre défi a été de créer une ambiance oppressante et stressante en combinant graphismes, sound design, musiques et mise en scène.

jeuxvideo.com > Quels conseils donneriez-vous aux jeunes passionnés souhaitant se lancer dans le développement de jeux vidéo ?

Vincent Gaillard :

Il faut être rigoureux et savoir communiquer ses idées, mais aussi être motivé et proactif, se donner les moyens d'y arriver.

jeuxvideo.com > Merci.

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