Les jeux sur le Seigneur des Anneaux ne datent pas d'hier, ni d'il y'a 15 ans d'ailleurs. Il faut en effet remonter à 1982 pour retrouver la toute première adaptation des œuvres de Tolkien en jeu vidéo avec The Hobbit, développé par Beam Software.
Gros succès commercial et critique, le titre mettait en place un gameplay que les joueurs d'aujourd'hui jugeraient assez atypique. En effet, compte tenu des contraintes techniques de l'époque, la majorité des actions se traduisaient alors par du texte. Côté graphismes, les lieux visités étaient illustrés par des images uniques, réalisées par l'illustrateur Kent Rees. Pour ce qui est de la technique, il est important de noter que le jeu utilisait un parseur nouvelle génération. « Qu'est-ce qu'un parseur ? » me direz-vous, et bien il s'agit d'un outil de décomposition analytique servant au logiciel pour l'interprétation du texte entré par le joueur, l'ancêtre des moteurs de nos jeux contemporains en somme.
Pour la petite histoire, le livre éponyme fut offert pour chaque achat du jeu, une démarche qui fut saluée et contribua au succès du titre, qui se plaça tout de même comme œuvre numérique phare de l'année 83, recevant le Golden Joystick Award du meilleur jeu de stratégie.
Une suite vit le jour en 1985 sous le doux nom de Lord of the Rings : Game One. Manque de chance pour Melbourne House et Beam Software, leur titre ne reçut pas le même succès que son illustre prédécesseur, car considéré comme moins abouti.
1987 fut l'occasion de replonger dans l'univers du Seigneur des Anneaux à travers Shadows of Mordor, développé et édité par les mêmes équipes que les épisodes précédents. Là encore, le gameplay reste globalement le même et permet de suivre les pérégrinations de Frodon et Sam, en compagnie de Gollum, toujours via le parseur Inglish créé pour le développement de The Hobbit. Le titre fut bien mieux accueilli que le précédent, tout en n'égalant pas le premier et mythique épisode.
En 1988, les Australiens de Melbourne House laissent de côté le jeu de stratégie par texte pour adopter le STR avec War in Middle Earth. Constat assez déroutant : l'action se déroule sur deux plans, tantôt en vue de haut pour avoir une vision globale de la région, tantôt de côté pour gérer et apprécier les combats. Si la vision stratégique était l'occasion d'avoir un aperçu plus brut de la bataille, la vision rapprochée permettait, quant à elle, d'observer des détails très sympathiques comme le loot d'objets pour nos personnages ou encore les conversations écrites générées par le jeu, renforçant ainsi l'immersion du joueur. Fort de ces avantages, il est toutefois regrettable de voir le soft manquer cruellement de profondeur dans sa dimension stratégique lui assurant, de ce fait, une critique plutôt mitigée.
Le début des années 90 fut l'occasion pour les consoles et les PC de rentrer directement en concurrence. Pour fêter cette rivalité naissante, quoi de plus logique que d'accueillir deux jeux totalement différents sous le même nom. Ainsi, « The Lord of the Rings, Vol 1», dans sa version PC, est un titre d'aventure reprenant les bases de l'interaction par texte, et implémentant quelques bonnes idées telles qu'un cycle jour / nuit influençant les caractéristiques de certains monstres nocturnes et favorisant la présence des Nazgûl. A noter également que le portage Amiga a été développé par Chaos Studios, qui deviendra par la suite… Blizzard. Succès critique, le jeu fut par contre un échec commercial, ce qui lui fait un point en commun avec son homonyme consoleux sorti en 1994. Ce dernier, développé et édité par Interplay, partait déjà avec un handicap sévère : être prévu à la base sur NES et finalement porté sur SNES. La réalisation est donc logiquement assez faible, et n'est absolument pas rattrapée par l'IA totalement à la ramasse de nos compagnons qui se perdent sans cesse, tout comme le joueur, qui ne sait généralement pas où aller. En effet, le jeu fut prévu pour être vendu avec les cartes des donjons du jeu en support papier, mais constatant avec crainte le phénomène de l'occasion, l'idée fut abandonnée ou très peu exploitée. Il en reste donc un action RPG classique, entaché de nombreux défauts et se terminant aux mines de la Moria, soit beaucoup trop tôt pour mériter décemment son titre de Volume 1. D'ailleurs, les suites de ces deux jeux furent logiquement envisagées. Pour la version PC, un Vol. 2 sortit en 1991, et ne marqua ni la critique ni les ventes, scellant toute volonté d'Interplay de donner suite à son titre. Quant à la version SNES, il n'y eut aucune suite à cause de la mauvaise réception, tant critique que commerciale.
Last but not least, Riders of Rohan en 1991, édité par Konami et Mirrorsoft (pas Microsoft, Mirrorsoft), est la suite directe du STR War in Middle Earth. L'aventure y est cette fois-ci concentrée sur le... Rohan, calquant la trame des Deux Tours et du Retour du Roi et allant jusqu'à la bataille de la Porte Noire. Le gameplay est résolument le même que son celui de son aîné, mêlant stratégie et combat tactique en utilisant deux types de plans, tantôt de haut, tantôt de côté.
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