La rengaine « c'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleures soupes » trouve diablement bien son sens quand on joue à VVVVVV. En tirant la substantifique moelle de ce qui a pu faire le charme des jeux 8 bits, ce chef-d'œuvre indépendant parvient même à révolutionner la plate-forme 2D et à transcender l'héritage de ses ancêtres. Une VVVictoire de plus pour le jeu indépendant ?
Derrière VVVVVV se cache le jeune Irlandais Terry Cavanagh qui, tout seul, développe sur Adobe Flash ce qui deviendra son premier jeu commercialisé. Seules les musiques sont composées par un tiers, à savoir Magnus Palsson. VVVVVV sort sur PC et Mac en 2010, et doit encore voir le jour sur l'eShop de la 3DS. En plus de remporter le prix du jeu le plus fun à l'IndieCade 2010, le titre a l'honneur de voir son héros principal se dresser en tant que nouvelle icône du jeu indépendant.
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Ce dernier, c'est le bien nommé Captain Viridian, un petit bonhomme tout jouasse, capitaine d'un vaisseau spatial. Son équipage, composé de six « V » qui lui ressemblent tous comme deux gouttes d'eau mais avec une couleur différente, est à ses ordres. Perturbés par une faille spatio-temporelle, les joyeux lurons vont hélas finir par être tous séparés et par voir leur vaisseau sens dessus dessous. C'est donc au Captain Viridian d'intervenir pour remettre de l'ordre dans tout ça, et accessoirement, pour permettre à nous joueurs de visiter l'engin spatial en long, en large et en travers. La transition est toute trouvée car dans VVVVVV, la principale particularité du game design est qu'il n'existe ni de haut, ni de bas, on peut tout autant marcher au sol qu'au plafond. Digne des jeux de plates-formes 2D les plus old-school, le soft ne nous permet néanmoins pas de sauter ni de réaliser quelque action que ce soit, hormis intervertir entre chaque surface sur laquelle marcher.
Contrairement à ce que l'on pourrait croire, le gameplay est en fait très original, ingénieux et surtout dynamique puisque s'adoptant à merveille au speed running. C'est avant tout le level design qu'il faut remercier pour ça, car il se renouvelle sans cesse en apportant des idées encore jamais vues dans le jeu de plates-formes, mais aussi parce qu'il ne frustre pas le moins du monde. Même si la difficulté est là et bien là, surtout dans les derniers niveaux, les checkpoints subtilement placés permettent de progresser avec fluidité. VVVVVV privilégie plus que tout le plaisir de jeu instantané, ce qui encouragera quiconque à parcourir intégralement la map ouverte du jeu, blindée de secrets à découvrir. Maintenant, n'oublions pas aussi que VVVVVV, c'est une philosophie de jeu. L'ambiance 8 bits très accrocheuse, le visuel minimaliste, multicolore, flashy et parfois abstrait, ainsi que les musiques entièrement faites en son midi et qui, par leur orchestration gracieuse nous font redécouvrir du tout au tout les sonorités de notre enfance ; tout cela, c'est la globalité de VVVVVV, un jeu qui convainc avec entrain et optimisme que les plaisirs « simples » du jeu vidéo old-school sont parfois les plus intenses.
A savoir : la BO de VVVVVV a été baptisée PPPPPP parMagnus Palsson