Si on se pose la question un peu pompeuse de la fin possible des consoles portables à plus ou moins long terme, ce n'est pas simplement parce que c'est à la mode. Le constat est assez simple, d'un côté, on observe l'explosion des revenus générés par le jeu sur les plates-formes mobiles (iPhone, iPad, tablettes diverses et smartphones Android) et de l'autre, les ventes en déclin de la PSP, ou le lancement dans la douleur de la 3DS. On laissera pour l'heure la Vita de côté dans cette équation, il est bien trop tôt pour jouer à prédire son avenir. Après avoir mis sur le marché une DS qui a battu tous les records de ventes, Nintendo, le roi du jeu nomade, fait face à une situation délicate. En atteste la baisse de prix fulgurante de la console, jamais le constructeur n'avait exécuté une telle manœuvre, que l'on s'attarde sur le nouveau tarif ou la vitesse à laquelle il a été proposé. Nintendo n'a jamais vendu de machine à perte et si cela reste à prouver, c'est sans doute le cas pour la première fois de son existence. Il est donc facile d'y voir, si ce n'est un échec, une semi-gamelle même s'il convient de garder un peu de recul. C'est un échec somme toute très relatif dans la mesure où bien des constructeurs aimeraient afficher les mêmes chiffres que ceux de la 3DS, qui a depuis su se refaire une santé, mais après le succès de la DS, il est clair qu'on est loin de ce qu'attendait Big N.

"Vidéo en 2D d'un jeu Nintendo 3DS", difficile de vendre un produit sans pouvoir en montrer l'atout commercial principal. Pour le grand public, la 3DS est une DS + et il en possède déjà une.

Marketing à revoir, fonction 3D qui n'intéresse finalement pas le marché, catalogue laissant à désirer, confusion du public, prix clairement trop élevé, les raisons ne manquent pas pour expliquer ce lancement dans la douleur. Le seul facteur qui reste un peu flou, c'est la place prise par les smartphones. C'est pourtant l'argument avancé par beaucoup pour expliquer les ventes en chute de Nintendo ou même les difficultés de la PSP de Sony qui peine aussi à faire un vrai carton. Seulement en pratique, il n'existe pas vraiment de chiffres permettant de le démontrer, prouvant qu'un jeu non acheté sur DS/PSP, c'est un jeu acheté sur iOS ou Android (ce qui est un peu la même problématique qu'avec le piratage de la musique). On ne trouve qu'une coïncidence de courbes, les unes baissant quand l'autre monte. Il ne reste donc qu'un seul fait certain : vous êtes de plus en plus nombreux à consommer le jeu nomade sur ces nouveaux supports et d'une manière ou d'une autre, de moins en moins à vous tourner vers les consoles traditionnelles. Quels sont les facteurs qui feront, ou pas, pencher la balance d'un côté ou de l'autre dans les prochaines années ?