A l'aube des années 90, Sega se cherche encore. Le constructeur règne en maître sur les salles d'arcade du monde entier et a fini par imposer sa Mark IV en Europe (où elle est plus connue sous le nom de Master System). Mais il peine à promouvoir sa 16 bits, la Megadrive : au Japon, sa sortie a été éclipsée par celle de Super Mario Bros. 3 sur la console concurrente, et aux Etats-Unis, où elle a été renommée Genesis, elle peine à confirmer son bon démarrage et se voit désormais menacée par l'arrivée prochaine de la Super NES. Pour pouvoir rivaliser avec Nintendo, Sega a besoin d'une mascotte populaire, capable de servir de moteur aux ventes de consoles. Wonder Boy, Alex Kidd... Les héros connus de Sega ne manquent pas, mais aucun ne bénéficie du rayonnement d'un Mario. La firme américano-japonaise, qui travaille son image, cherche à imposer un nouveau héros dynamique qui puisse symboliser la puissance de la Megadrive.
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Hayao Nakayama, le président de Sega Japon, et Tom Kalinske, son homologue américain, demandent alors au département Recherche & Développement du studio interne AM8 de concevoir une nouvelle mascotte pour la marque, qui serait aussi le héros d'un jeu. Parmi les propositions qui leur parviennent, on trouve un bouledogue, un loup, un tatou, un homme dont la tête en forme d'œuf évoque celle de Théodore Roosevelt et enfin celui qui est retenu dans un premier temps : un lapin dont les oreilles extensibles lui permettent de saisir des objets. Le personnage en question est toutefois un peu trop "lisse" et n'a pas l'image à la fois cool et rebelle que Sega veut incarner. Yuji Naka, un des game designers du studio AM8, ressort alors de ses cartons un projet sur lequel il avait planché auparavant : celui d'un personnage qui se met en boule pour éliminer ses adversaires. Le graphic designer Naoto Oshima retravaille alors le concept du lapin pour le transformer en hérisson. D'abord appelé Supersonic, le personnage prend finalement le nom de Sonic.
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