Toujours est-il que son lancement est un événement capital de l'histoire du marché.C'est d'ailleurs la première fois que l'on voit apparaître la version jeu vidéo du grey market. Frappée par de violentes ruptures de stocks, la PS2 se retrouvera rapidement vedette des sites de ventes d'occasion ou d'enchères à des tarifs largement supérieurs à son prix de vente normal. Ce malgré une ludothèque assez maigre à la sortie et des développeurs pestant contre un hardware indomptable en raison d'une architecture qui ne leur facilite pas la tâche. Qu'importe, la PS2 devient rapidement le succès attendu. A cela, on trouve de nombreuses raisons. Ludiques évidemment puisque la machine va accueillir pléthore de titres et s'appuiera sur de grandes séries, mais sa compatibilité avec les jeux Playstation est également un atout fort, de même que la lecture de DVD vidéo, la console ayant largement contribué à la démocratisation du format. Sony tentera d'ailleurs de rejouer cette carte avec l'UMD comme on le verra plus tard.
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Autre facteur important : la communication, encore et toujours. Prêt à mettre le paquet sur les moyens, Sony se lance dans des campagnes publicitaires colossales en s'offrant les services du réalisateur David Lynch. La campagne Troisième Monde, limite cryptique, préfigure le mode de communication que Sony emploiera par la suite. Elle marque une identité particulièrement forte et témoigne d'une débauche de moyens impressionnants qui cherche parfois à choquer, certains clips ayant fait l'objet de censure, un excellent moyen de faire parler de soi dans le milieu du jeu vidéo.
Jouissant d'une ludothèque faramineuse et d'un parc de machines croissant (jusqu'à devenir la console la plus vendue à ce jour) la PS2 ne fera pourtant pas un carton plein. Elle rate notamment le tournant internet, même si les dégâts seront moins importants que chez Nintendo. A l'image de son rival, Sony tarde à mettre en place l'accès au réseau de sa console et quand il le fait, il opte lui aussi pour un service décentralisé où chaque éditeur/développeur est responsable de ses serveurs de jeux, de sa communauté etc. Du coup, le service est plus complexe à mettre en oeuvre, le sentiment d'appartenance est inexistant, le joueur n'a pas d'identité en ligne. Malgré tout, le online PS2 existera et sera en grande partie représenté par SOCOM mais sur ce point, le constructeur a pris un certain retard sur Microsoft qui a très vite offert un service centralisé, plus simple pour le consommateur et pour l'éditeur. Peu importe, Sony est en tête, sa positon lui autorise pour l'heure retard et erreur.
