Ce n'est pas un secret, Capcom aime recycler, surtout des idées. On ne sera alors pas surpris de trouver pas mal de similitudes entre Onimusha, sorti en juillet 2001 en Europe et Devil May Cry qui nous arrivera en décembre de la même année. Bien entendu, les points communs ne se situent pas au niveau de l'ambiance mais plutôt dans la façon énergique et très fun d'aborder les combats. Dans le même ordre d'idées, on retiendra également certains passages entre le monde normal et le monde démoniaque, déjà mis en avant dans le cultissime survival féodal de la firme. Ceci dit, Devil May Cry apporte tout de même un peu de sang neuf en acquérant très vite une véritable identité. Quoi qu'il en soit, on y trouve malgré tout les éléments de base indispensables à tout bon beat'em all qui se respecte. Ainsi, outre les traditionnels items nous rendant invulnérable un court laps de temps ou nous redonnant de l'énergie, on pourra également découvrir divers objets, ou toiser notre adversaire, afin de gonfler notre jauge de vie ou de transformation en démon. En sus, en détruisant plusieurs éléments du décor ou en réalisant des combos, on peut récupérer des orbes rouges pour acheter des items (via des statues ou entre deux missions) ou acquérir des techniques propres aux armes blanches que nous aurons récupérées.

A ce niveau, Devil May Cry peut décevoir car nous n'y trouvons que cinq armes (pistolet, fusil à pompe, lance-grenades, harpon et fusil laser) dont une uniquement utilisable sous l'eau. Cependant, pour varier les plaisirs, il est permis d'utiliser une épée ainsi qu'un gantelet de feu, Ifrit, du nom d'un Djinn bien connu des amateurs de Final Fantasy. Le petit plus vient du fait que des mouvements spéciaux sont associés à Alastor (l'épée) et Ifrit, ceci dynamisant les affrontements. D'ailleurs, à ce titre, le fameux coup grâce auquel Dante soulève dans les airs ses ennemis avant de continuer à les rouer de coups a depuis fait recette. Notez qu'on récupérera un peu plus tard dans le jeu l'épée de Sparda qui, bien qu'impressionnante, n'autorise aucune technique spéciale. Au final, les affrontements de DMC sont tous plus classieux les uns que les autres même si on regrettera de ne pouvoir changer d'arme autrement qu'en passant par le menu d'inventaire. On saluera également la diversité des phases de jeu nous entraînant sous l'eau, en vue subjective, dans les cales d'un bateau pirate ou nous proposant un passage très "shoot'em up" contre le boss de fin, idée déjà mise en exergue dans Onimusha. Enfin, n'oublions pas la fin du titre nous mettant aux commandes d'un avion devant sortir d'une grotte souterraine en évitant des stalactites. Certes, ça n'apporte rien au jeu mais quel plaisir d'être surpris jusqu'à la dernière seconde. Pour l'anecdote, Mikami rependra l'astuce du "Vous en voulez encore ? Alors on va vous en donner !" dans le final de Resident Evil 4 via une séquence en jet-ski.

En guise de "bonus", sachez qu'on trouve dans le menu d'inventaire des fiches sur chaque monstre occis, un descriptif des objets et armes en notre possession, un bref résumé de la mission en cours et une map, peu lisible mais disponible, elle, en appuyant sur la touche L2. Ceci me permet d'ailleurs, par une habile transition, de vous parler des stages composant l'aventure. Au nombre de 23, certains d'entre eux peuvent se boucler en moins de trois minutes si tant est que vous ne partiez pas à la chasse aux orbes. La durée de vie peine donc à atteindre les sept heures (du moins en mode Facile) mais on pourra compter sur les missions secrètes pour augmenter la longévité du jeu. Au final en reprenant le soft pour les besoins de ce dossier que vous lisez actuellement la bave au lèvres, la larme à l'oeil, je me suis rendu compte que le titre avait très bien vieilli, qu'il disposait toujours de ce quelque chose d'hypnotique et que son seul véritable défaut (du moins en Europe) était son mode 50Hz, synonyme de déplacements désespérément lents.