Comment, à partir d'un film qui doit tout à ses dialogues, réaliser un jeu qui tienne la route et qui n'ennuie pas le joueur ? C'est toute la problématique de Reservoir Dogs. En dépit de toute sa violence, le film reste bien bavard, mais pas forcément très nerveux niveau action. Du coup, au lieu de nous bassiner de dialogues à n'en plus finir, sa transposition vidéoludique choisit de nous montrer tout ce qu'on ne voit pas à l'écran. Par exemple, la fuite du Mr White et de Mr Orange ou le casse de la banque effectué par Mr Blue. Le jeu mélange ainsi des phases à pied à quelques séquences de conduite (6 missions en voiture). S'il est possible de jouer la brute en fonçant dans le tas et en tirant sur tout ce qui bouge, Reservoir Dogs permet d'être un peu plus fin et de neutraliser un à un chaque ennemi. De notre façon d'aborder chaque situation dépendra notre classement (de professionnel à psycho). On pourra se servir des ennemis comme d'otages et certains devront même être forcés à collaborer. Dans ces cas-là, on dirigera simultanément notre personnage et sa victime pour la conduire par exemple devant un panneau de contrôle à déverrouiller. Pas très joli graphiquement, le titre a tout de même pour lui une bande-son très alléchante reprenant la voix de Michael Madsen, alias Mr Blonde, ainsi que les musiques du long métrage. On y retrouve aussi les fameux dialogues, récités pendant les phases de jeu. Comme quoi, on ne pouvait décidément pas les zapper.