Games Convention, 3éme édition, encore plus de public bruyant, encore plus de bières et de saucisses géantes et encore plus d'occasions de prononcer les phrases "sorry I don't speak german" ou encore "ich weiss nicht" quand on vous demande si vous voulez manger. Oui, la vie est parfois dure pour nous, sans parler des fois où on commande par erreur une assiette de foie de veau. Un sacerdoce vous dis-je. Et encore je ne vous parle pas des margaritas bleues.

Toujours aussi boudée par la presse - hormis celle des pays de l'est et quelques cousins anglo-saxons - la Games Convention est une terre de contrastes, un fait probablement dû à sa tendance à ne pas trop savoir qui elle préfère chouchouter, du public ou de la presse, décidée qu'elle est pour le moment à essayer de satisfaire un peu tout le monde comme elle peut. Il est vrai qu'il ne faut pas attendre ici d'annonces fracassantes et des nouveautés en pagaille, l'E3 encore tout frais rafle la mise dans ce domaine. Que l'on n'aille pourtant pas faire la bêtise de penser que l'on n'apprendra rien dans la ville de Leipzig, visitée cette année par quelques éminences grises du jeu vidéo. Il aura suffit d'un petit tour chez Ubisoft pour tomber sur une conférence de presse monopolisée par quelques franchouillards reconnus, à commencer par un Michel Ancel essentiellement venu présenter King Kong déjà vu il y a quelques jours. Quant à Arkane Studio, auteurs d'Arx Fatalis, c'est en toute simplicité qu'ils ont mis à jour la nouvelle étape dans la série des Might And Magic, un pas de géant répondant au nom de Dark Messiah, RPG en vue subjective boosté au Source Engine. Eidos pour sa part a même trouvé opportun de présenter pour la première fois une version du nouveau Tomb Raider Legend. Voilà déjà pour ceux qui auraient tendance à ne pas croire en la Games Convention. Et on pourra ajouter sur leur liste "pourquoi j'aurais dû aller à Leipzig", l'intervention d'un Peter Molyneux venu faire une petite démonstration live de Black And White 2. Un god game justement jouable pour la première fois sur le salon mais qui souffrait d'une tare assez rédhibitoire pour ce type de jeu : il était entièrement en allemand. Une petite déconvenue linguistique qui nous aura privé de quelques titres impossibles à traiter dans ces conditions. Heureusement, une petite minorité de jeux, et pour la plupart, des softs déjà couverts lors de l'E3. Comme de nombreux jeux présentés ici d'ailleurs. Mais l'autre intérêt de la Games Convention, c'est qu'on y trouve quelques pépites, des pièces qu'on nous laissait regarder à Los Angeles mais que l'on a ici pu toucher pour la première fois avec nos petites mains agiles. Far Cry Instincts, Black le FPS de Criterion, ou encore Hitman : Blood Money.

Une récolte plutôt agréable donc et pas négligeable, en dépit de la difficulté que semble éprouver l'évènement pour se situer vis-à-vis de la presse. La Games Convention sait en tout cas d'ores et déjà tout faire comme une grande et a su faire sienne la pesante hypocrisie qui règne autour et dans le milieu du jeu vidéo. Alors que l'on distribue à l'entrée des bracelets indiquant la tranche d'âge de chaque visiteur afin qu'aucune tête blonde ne puisse pénétrer les stands fermés réservés au plus de 12, 16 ou 18, on les laisse allègrement se promener en compagnie de babes topless vêtues d'une simple et mince ficelle. L'honneur est sauf, ils n'ont pas vu l'image fictive d'un zombie qui n'existe pas se faire "tuer", mais seulement deux filles aussi vulgaires que dénudées... Me voilà rassuré, l'année prochaine j'emmène ma petite famille. Tout va bien chez nous.

Une dernière petite mise au point : les fins limiers que vous êtes ne tarderont pas à constater l'absence totale de la PSP dans ce dossier. N'allez pas vous imaginer que nous l'avons boycottée, tout simplement, les jeux présents sur le salon étaient ceux du line-up de lancement de la console en septembre et le fait est qu'ils se trouvent déjà tous sur notre table de test. De même la Xbox 360 est restée bien cachée dans sa tanière, présente uniquement sous la forme de coquilles vides mises à la disposition du public et bien sûr de l'annonce de son prix que n'avez certainement pas manquée. Voilà, je vous laisse maintenant vous plonger dans ce dossier, qui en vérité n'est toujours pas écrit à l'heure où j'improvise cette introduction comme un vieux leipziger blues. Allez, j'offre aux curieux un instantané des coulisses de ce reportage, sachez que là, je m'apprête à conclure pour foncer dans la boutique City Souvenirs la plus proche, juste à côté du Café Central pour ceux qui connaissent. Tchüss !