Je dois vous dire quelque chose, la Games Convention est super lorsqu'il s'agit de jouer pour la première fois à certains jeux qu'on attend depuis longtemps. Mais le salon a aussi un énorme problème pour les gens comme nous : il se destine avant tout à un public germanique et presque toutes les démos de jeux sont en allemand (textes et voix). Difficiles de comprendre quelque chose quand on ne parle pas la langue. A ce moment-là, on regrette même amèrement d'avoir dormi pendant les cours au collège. Tout ça pour vous dire que Black And White 2 était bien là, mais que vous voulez-vous, y jouer en allemand ne nous aurait mené à rien, c'est pourquoi nous nous apprêtions à faire une croix dessus, à l'ignorer délibérément. Et puis le miracle est arrivé en la personne de Peter Molyneux, LE Peter Molyneux, papa de plein de jeux ambitieux, dont la fameuse série Black And White. Venu spécialement à Leipzig pour faire une présentation de son jeu, monsieur Molyneux a pu nous renseigner sur Black And White 2, comme quoi la vie est bien faite.

L'ambition première de Black And White 2 est de réussir à mélanger convenablement le god-game à la stratégie temps réel. Ca peut paraître facile dit comme ça, mais en y réfléchissant, ça n'est pas si évident. Certainement motivée par le challenge, l'équipe de Lionhead a tout mis en oeuvre pour remplir sa mission. En tout cas, ce que nous avons pu voir semble convaincant aussi bien au niveau du god-game que du STR. Le joueur occupe toujours la confortable position d'un dieu omnipotent, seul maître à bord pour faire grandir ou stagner son peuple. Chacune des décisions prises connaît une incidence dans la balance du bien et du mal. En agissant pour le bonheur de tous, vous verrez votre cité grandir dans de bonnes conditions. Les bâtiments adopteront des architectures harmonieuses, les habitants seront contents et glorifieront votre nom pour vous remercier de votre bonté. Au contraire, si vous décidez d'agir plus égoïstement, vous serez craint par vos protégés. Vous les verrez déambuler sur des terres arides, le visage bas, le corps simplement recouvert de haillons. Cela ne les empêchera pas de vous rendre un culte régulièrement. Les prières seront encore une fois symbole de pouvoir pour vous. Elles seront nécessaires à l'accomplissement de miracles (pluie, feu, tornade, irruption, tremblement de terre...) il ne faudra donc pas les négliger et obliger s'il le faut les villageois à prier pour vous.

En tant que Dieu, votre incarnation terrestre sera représentée par une créature à choisir en début de jeu entre plusieurs animaux géants. Comme dans le premier volet, on pourra opter pour une vache, un singe, un lion, ou bien d'autres animaux encore. Et comme auparavant, le look de notre bête reflètera parfaitement nos décisions. On pourra néanmoins la customiser à loisir en modifiant ses caractéristiques physiques telles que le poids ou la taille. L'éducation de la créature occupera une part importante du gameplay. Enfin, en théorie, car si vous souhaitez l'utiliser comme souffre-douleur, rien ne vous en empêchera. Peter Molyneux avoue avoir déjà vu des joueurs traiter leurs créatures comme des moins que rien. Les frappant à longueur de journées, les attachant à des piquets éloignées de tout ou pire encore, les enfermant entre quatre murs pour les rendre folles. Tout cela sera donc possible dans le jeu, même si on peut penser qu'il vaudra mieux se servir de la créature plus intelligemment. On pourra par exemple lui apprendre à chercher du bois pour bâtir des maisons, ou encore à défende la cité de toute invasion étrangère. Lionhead souhaite nous donner un maximum de libertés à ce niveau. On en avait déjà beaucoup dans le permier volet, mais on semble passer à un cran supplémentaire avec cette suite.

Concernant l'aspect stratégique de la chose, Lionhead n'a pas fait les choses à moitié non plus. La gestion de la ville ressemble à celle qu'on peut trouver dans les STR du moment. On peut construire des routes, des maisons, des fermes, décider de l'emplacement des champs et des bois ou encore construire des enceintes de protection autour de sa ville. Il existe aussi une système pour créer des unités de combat, comprenez qu'on pourra demander à nos villageois de prendre les armes pour servir notre cause. Avec des milliers d'unités à l'écran, les combats promettent d'être épiques. Un détail amusant : chaque unité sera différente de sa voisine, et pas seulement graphiquement puisque le jeu se chargera d'attribuer un nom à chaque individu. Les patronymes ne seront pas distribués au hasard, mais puisés dans votre logiciel de mails. En clair, vous trouverez les noms de vos contacts mail dans le jeu et vous pourrez agir en conséquence. Protéger un très bon copain ou au contraire jouer au sadique avec quelqu'un que vous aimez moins. Des petites idées comme ça, Black And White 2 en est plein. Pour vous dire, même le logo du studio qui apparaît au lancement du jeu est totalement interactif. On peut jouer avec en attendant que ça charge. Quand on dit que ce sont les détails qui font la différence...

Et puisqu'on parle détails, le moteur graphique permet d'en afficher plein (transition osée, je sais bien, mais que voulez vous, il faut que j'avance mon texte). Impressionnant dans son niveau de zoom, on peut aussi bien s'attarder sur une vue rapprochée pour admirer les épis de blé danser au gré du vent que reculer la caméra jusqu'à obtenir une vision d'un continent dans son ensemble. Le moteur physique permet aussi de donner vie à tous ces jolis décors. On voit donc le vent caresser les pâturages, le feu ravager des forêts ou encore la pluie inonder des prés. Aussi bluffant visuellement que dans son contenu, Black And White 2 devrait bientôt passer gold et donc rapidement arriver dans le commerce. Peter Molyneux nous l'a d'ailleurs dit : "Le jeu sera terminé dans 5 jours"