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Page Dossier Shinji Mikami : seul dans le noir ?

Shinji Mikami : seul dans le noir ?
Encore un personnage dont il sera difficile de résumer l'oeuvre en un seul jeu, mais c'est pourtant bien à Resident Evil que l'on pense quand on murmure sensuellement le nom de Shinji Mikami à l'oreille de quelques pervers satanistes. Un homme qui vit le jour le 11 août 1965 et à qui l'on doit l'explosion du Survival Horror ainsi que bien d'autres jeux d'un genre fort étrange. Ayant collaboré ou dirigé des titres comme Dino Crisis, Devil May Cry, P.N.03 ou encore Viewtiful Joe, Shinji Mikami a eu des hauts et des bas. Sitôt sorti de l'université, Mikami entre à Capcom en 1990 où il donne le jour à son premier jeu, un quiz sur Game Boy répondant au nom de Capcom Quiz : Hatena No Daibôken. Il travaillera ensuite sur des licences Disney dont l'excellent Aladdin sorti sur Super NES en 1993 qui avait impressionné par la qualité de ses animations.

Au début des années 90, le petit monde vidéoludique est secoué par l'apparition d'un jeu bien de chez nous, Alone In The Dark, le véritable père fondateur du Survival Horror qui influencera la travail de Mikami par la suite. Désireux d'étoffer son catalogue et conscient du filon mis à jour, Capcom a bien l'intention de lancer un jeu de ce genre. Outre l'existence d'Alone In The Dark qui a posé certaines bases, une autre influence ne doit pas être oubliée, celle de Sweet Home, un film d'horreur qui donna naissance à un RPG chez Capcom sur SNES et dont le scénario place un groupe de personnes dans un manoir hanté. En 1994, Mikami est séduit par l'idée et on lui confie une équipe de développement pour travailler sur un jeu à caractère horrifique en 3D. Fortement influencé par Alone In The Dark (certaines ressemblances ne peuvent être que des coïncidences) et par le cinéma, en premier lieu par les films de George A. Romero mais aussi par des pièces comme Les Oiseaux d'Hitchcock, Mikami va multiplier les effets terrifiants cinématographiques. Angles de vue, monstres apparaissant soudainement, bande-son magistralement orchestrée pour foutre la trouille etc. Inutile de revenir sur les fondements du jeu qui mise également sur le dénuement des joueurs face au danger, notamment en rationnant leurs ressources. Le titre sort en 1996 au Japon sous le nom de Bio Hazard et peu de temps après aux USA, après avoir été renommé en Resident Evil. Les raisons de ce changement de nom de baptême varient selon les sources. Simple décision arbitraire de Capcom USA pour les uns, problèmes de droits pour les autres (un groupe de metal qui tache portait déjà le nom de Bio Hazard). Sachez pour la petite histoire que la difficulté du jeu fut revue pour sa sortie américaine, jugée trop facile dans sa version initiale.

Le succès de Resident Evil vaut à Mikami un poste de producteur - à la tête de l'équipe Production 4 - grâce auquel il supervisera le développement des suites de son bébé. Le second volet arrive dans les bacs en 1998, précédant la naissance d'un autre survival conçu par Mikami, Dino Crisis, en 1999. Dino Crisis reprend les bases du gameplay de RE, mais en lieu et place des zombies, le joueur devra y affronter des dinosaures ramenés à la vie dans un univers de science-fiction. Entre deux suites de Resident Evil ou de Dino Crisis, Mikami joue les conseillers sur Onimusha : Warlords et prend surtout une décision qui fit grand bruit en 2001, un accord d'exclusivité avec Nintendo. Selon cet accord la GameCube disposerait en exclusivité des prochains épisodes de la série Resident Evil (à savoir le 4 et le 0), ainsi que des remakes des premiers volets. Des remakes par ailleurs somptueux. Cerise sur le gâteau, 4 autres softs sont annoncés sur ce même support, vous les reconnaîtrez, il s'agit de Killer 7, P.N. 03, Viewtiful Joe et Dead Phoenix. Ce qui était à craindre se produisit, les faibles ventes de GameCube se sont répercutées sur celles de Resident Evil 0 et 4, en conséquence de quoi Capcom prit la décision de porter les autres titres (à l'exception de RE 0 et de Dead Phoenix) sur PS2, espérant pouvoir se refaire un pactole. Sorti récemment, Killer 7 fait figure d'OVNI avec son design et son gameplay pour le moins déconcertants. De même que Viewtiful Joe, un beat'em all un peu déjanté. En revanche, P.N.03, dont Mikami était le réalisateur, fut un échec assez cuisant. Quant au dernier jeu en date de Mikami, il est bien loin de l'horreur de Bio Hazard, de la folie schizophrénique de Killer 7 ou des délires colorés de Viewtiful Joe puisqu'il s'agit d'un jeu d'aventure sur DS qui vous fera visiter des tribunaux à la sauce manga. Son petit nom est Phoenix Wright : Ace Attorney, et il a déjà conquis de nombreux joueurs.

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Sommaire Dossier
  • Shigeru Miyamoto, du banjo à Mario
  • John Carmack : I love Freud
  • Peter Molyneux, apprenti divinité
  • Jordan Mechner : le félin discret
  • Warren Spector : le dieu dans la machine
  • Sid Meier : pluraliste
  • David Cage : particule errante
  • Hironobu Sakaguchi : fantaisiste inspiré
  • Eric Chahi : il rêvaaaiiit d'un autre monde !
  • Alexey Pazhitnov : Tetris, mensonges et vidéo
  • Nolan Bushnell : le vulgarisateur
  • Michel Ancel : le Mal, c'est le marché
  • Hideo Kojima : caméra, console, aller et retour
  • Gunpei Yokoi : prend un Yokoi dans ta poche
  • John Romero : I wanna be a video game star
  • Yu Suzuki : F.R.E.E. as a bird
  • Trip Hawkins : non, je ne suis pas VRP chez Ultra Brite
  • Shinji Mikami : seul dans le noir ?
  • Richard Garriott : Lord British
  • Félicitations vous avez cliqué sur le lien bonus caché !!
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