Qui pouvait croire qu'un étudiant coincé et une bimbo strip-teaseuse seraient les nouvelles coqueluches du jeu d'aventure ? C'est pourtant bien le cas. Depuis la sortie de Runaway, Brian et Gina représentent fièrement le point and click et ont su prouver à tous que le genre avait encore de beaux jours devant lui. Enorme succès de l'année dernière, Runaway ne pouvait en rester là, tout le monde voulait une suite, si possible à la hauteur du volet originel. Les premiers à vouloir remettre sur scène Brian et Gina n'étaient autre que les espagnols de Pendulo Studios, créateurs de la série. Depuis plus d'un an maintenant, cette suite est en chantier, faisant languir d'impatience les nombreux fans qui se demandent ce que peut réserver l'avenir aux deux héros. Jusqu'à présent, Runaway 2 ne s'était montré qu'au travers de quelques rares screens, accompagnés d'informations distribuées au compte-gouttes. Aussi, lorsque Focus, l'éditeur français de Runaway, m'a proposé de rendre visite à Pendulo dans son studio madrilène pour en apprendre plus sur le jeu, je n'ai pas hésité une seule seconde. Et je ne dis pas ça parce qu'un billet pour voir le Real accompagnait généreusement l'invitation (4-2 contre la Roma) !
Pendulo est confortablement installé dans un appartement de la capitale espagnole. Sous un soleil de plomb, la petite équipe d'une dizaine de personnes à peine travaille d'arrache-pied sur Runaway 2 sous la houlette des trois fondateurs de la compagnie : Ramon, Felipe et Rafael, trois copains d'enfance lancés dans l'aventure du jeu vidéo il y a à peu près dix ans. Avant Runaway, le trio avait déjà montré l'étendu de son savoir faire dans Igor puis Hollywood Monsters, deux titres n'ayant pas encore trouvé leurs chemins jusqu'à nos étals français, mais dont le second continue pourtant à bien se vendre en Espagne malgré son grand âge. Pratiquement tout le monde est là à travailler derrière son écran, tout doit être prêt pour le mois de mars, date de lancement de Runaway 2. Il y a un planning à respecter, boucler tel chapitre avant la fin de la semaine, tout en s'assurant que les décors pour le prochain seront terminés à temps. Il reste encore beaucoup à faire, mais Pendulo fait honneur à ses invités. Malgré la barrière de la langue, l'accueil est chaleureux, le contact facile. Après un rapide tour de l'appartement, histoire de saluer tout le monde, les trois têtes pensantes de Pendulo m'invitent au restaurant. Nul doute, nous sommes bien en Espagne, la convivialité est reine et c'est autour de tapas que la discussion s'ouvre sur Runaway 2.
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L'équipe se montre disponible pour toutes mes questions et mes interrogations quant au titre qu'elle prépare. Evidemment, je n'ai qu'une envie pour le moment : connaître le scénario de Runaway 2, tout du moins son point de départ. Dans un sourire, Ramon, Felipe et Rafa échangent quelques regards, se demandent ce qu'ils peuvent révéler sans trop en dire, et en évitant de dévoiler toutes les surprises qui m'attendent dans cette suite. Ils finiront par m'éclairer sur le tout début de l'aventure. Brian et Gina vivent ensemble comme on pouvait déjà s'en douter à la fin du premier volet. Pour une raison inconnue, les deux se mettent en tête de faire un long voyage en avion mais pour une seconde raison tout aussi inconnue, Gina saute en parachute laissant Brian seul avec le pilote dans un avion en perte de vitesse. Ainsi séparés, les deux héros devraient se retrouver au cours de l'un des 6 chapitres composant l'aventure et qui conduiront Brian dans des lieux bien différents (Hawaï, Alaska...). Je sais que c'est maigre, mais voilà les seules informations qu'a bien voulu lâcher Pendulo. Plus tard, je finirai par en apprendre plus, mais je garderai ici le silence sur ces révélations exclusives, j'ai donné ma parole de scout, vous comprenez. Tout au plus, suis-je autorisé à dévoiler le titre étrange (et non définitif) de Runaway 2 : The Dream Of The Turtle, autrement dit, Le Rêve De La Tortue (ne cherchez pas, vous ne trouverez jamais le pourquoi du comment de ce titre), et à vous dire que plusieurs personnages du premier volet feront une apparition plus ou moins importante dans le nouveau casting.
De retour dans ses locaux, Pendulo me montre enfin quelques images inédites du jeu. A priori, peu de changements sont à noter. Le style renoue avec la touche même graphique si rafraîchissante du premier Runaway. A l'origine de cette patte artistique, on trouve Angel, le dessinateur qui entasse des piles et des piles de planches préparatoires près de son bureau. En fouillant parmi les croquis, on découvre des études faites sur la lumière des décors, sur le design des objets ou sur celui des personnages. On y retrouve certaines personnalités déjà connues des joueurs mais ici dans des rôles bien différents et on y aperçoit également des storyboards minutieux. Les planches de Angel sont de véritables travaux d'orfèvre, riche de milles détails que mettra ensuite en couleur une artiste free-lance, malheureusement absente ce jour-là. Dans un autre bureau, la technique travaille sur l'animation des personnages. Une fois de plus, on essaie de nous faire oublier qu'il s'agit de héros 3D intégrés dans des décors 2D. Le but est de créer une unité visuelle dans laquelle arrière-plans et protagonistes se marient parfaitement. Lors des dialogues, les mouvements des lèvres seront aussi synchronisés avec les paroles, ce qui évitera l'effet "Muppet Show" vu dans le premier épisode.
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Loin du discours stéréotypé "c'est nous les meilleurs, c'est nous qu'on fait les plus beaux jeux", et toujours à l'écoute de ses joueurs, Pendulo Studios avait organisé il y a peu un concours en demandant à tous de citer les trois points les plus appréciés puis les moins aimés de Runaway. Ca n'étonnera personne d'apprendre que les joueurs ont particulièrement été réceptifs à l'humour et à toutes les références disséminés au long de l'aventure. Evidemment, la même recette est donc appliquée pour cette suite. Les clins d'oeil au septième art ont la part belle mais une nouvelle fois, on préfère garder le silence du côté de la production. Le plaisir de la découverte avant tout... En examinant la liste des choses moins estimées, Pendulo a dû revoir sa copie sur quelques petits détails. Par exemple, les joueurs se sont plaints des objets larges de quelques pixels à peine qu'il faut dénicher dans un coin du décor. Le balayage méthodique de l'écran pour les déceler n'ayant visiblement pas été du goût de tous, cet aspect sera donc corrigé dans Runaway 2. De même, certains n'ont pas compris que Brian refuse de ramasser des objets avant qu'il n'en ait réellement besoin. Du coup, il pourra désormais remplir ses poches, même s'il ne trouve pas d'utilité immédiate pour un objet.
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Les espagnols de Pendulo sont sûrement en train de développer le jeu d'aventure le plus attendu par la communauté de joueurs fans du genre. Pourtant, tous gardent la tête bien sur les épaules, peaufinant chaque détail pour que tout soit parfait en mars. Après cette échéance, quels seront leurs projets futurs ? Ca parait évident, continuer de développer des jeux pour le plaisir de tous. Aussi bien le leur que celui des joueurs partageant la même envie de s'amuser qu'eux.
