La bande sonore est aussi une des composantes essentielles de l'intérêt d'un RPG. Surtout venant de Square-Enix, réputé pour ses compositeurs de renom (Uematsu, Sakimoto, Mitsuda, et consorts). Nous héritons ici de deux musiciens moins connus, mais relativement prompts à faire passer une émotion. Le premier se nomme Takayuki Aihara, et est déjà responsable des musiques de Bushido Blade (avec Shinji Hosoe et Ayako saso), ainsi que de celles de Driving Emotion Type-S, assisté des mêmes personnes. Le second se nomme quant à lui Noboyushi Sano, et collabore pour la première fois avec Square-Enix et le monde du RPG. Ses précédentes compositions se retrouvent dans Tekken Tag Tournament et Ridge Racer. On pouvait donc craindre que le domaine du RPG ne les inspire que peu. On ravale alors vite ses mots, car le résultat s'avère de très bonne qualité. Les thèmes participent activement à notre volonté de destruction, consécutive à la vengeance de Caim. Les grandes envolées épiques s'imbriquent à merveille au sein d'une ambiance de guerre d'une violence et d'une étendue sans égale. Le pays plongé dans le chaos, un guerrier seul dans une plaine couverte par les hurlements bestiaux d'adversaires avides de gloire. Que cela serait-il sans une composition digne de ce nom, conférant à vos faits une dimension immédiatement héroïque, voire mythologique. Nos coups ne répondent qu'aux sollicitations des passages tambourinant accompagnés de violons stridents et nerveux, parfois supportés de coeurs mystiques. La mise en condition parfaite. Des sonorités instrumentales de grande qualité, sont au service de mélodies parfois un peu répétitives sur le long terme (bien que rarement), mais variées et bien construites. Les équipes de Square-Enix savent vraiment susciter de fiévreuses émotions. Les coups d'épées bruissent alentour, l'acier pénétrant les chairs emplit le terrain de son bruit glauque, et l'on se surprend à reconnaître du Wagner, du Mozart et même du Tchaïkovski. Splendide. Une exploitation intelligente et très respectueuse des oeuvres de ces immenses compositeurs. Le hasard n'est pas permis et ce sont des partitions en accord avec les inspirations légendaires Germanique et Celtes contenues dans le jeu. D'où l'apparition de l'histoire tragique de Siegfried chez Wagner.