"Quels frags de ouf il lui a mis sur DM6" "Il gère super bien les respawn sur cette map" "T'as vu Prozac-Fatality sur DM17 ?" "Il faut qu'il Get la Belt !!!" "Tac Tac H.S, c'est le cri de guerre des Gégééééééé!!!"
Voici quelques bribes de phrases que l'on pouvait entendre la semaine dernière dans les couloirs du Palais des Congrès du Futuroscope, pour la Coupe du Monde de Jeux Vidéo édition 2003, traduction de l'Electronic Sports World Cup (ESWC)... Un véritable jargon d'initiés dont usent et abusent les hardcore gamers, mais qui laisse souvent perplexes les visiteurs occasionnels.
Qu'importe, nous nous sommes rendus sur place, alléchés par le programme : les plus grands joueurs mondiaux avaient fait le déplacement des quatre coins du monde - 37 pays étaient représentés - pour venir s'affronter dans 5 tournois de très haute volée : CounterStrike, Quake 3 , Warcraft 3, Unreal tournament 2003, et CounterStrike Féminin. Pas moins de 350 surdoués du clavier, de véritables champions de haut niveau qui s'entraînent quotidiennement et dont certains sont de vrais professionnels, à l'image de certains américains ou coréens.
Mais pour que le spectacle soit complet et attractif, encore fallait-il une organisation qui permette au spectateur de partager le plaisir des joueurs. Et là, Ligarena, la société organisatrice, avait mis le paquet : écrans gigantesques sur lesquels on pouvait voir à la fois les écrans de jeu, le visage des joueurs concentrés en train de jouer, le tout illustré par des commentaires de spécialistes en direct, lesquels s'enflamment comme de vrais commentateurs sportifs !!
Pour les puristes, on peut même observer la fréquence cardiaque des joueurs et mesurer ainsi leur stress ; une joueuse de CounterStrike a même dépassé la barre des 200 pulsations par minute (c'est à se demander si le cardio-fréquencemètre n'était pas déficient ou alors si la joueuse ne mettait pas sa santé en danger !!)... De même un outil permettait de comptabiliser le nombre de clics des gamers au cours d'une partie de Warcraft 3 (on est monté à plus de 230 clics à la minute soit près de 4 clics par seconde : tout simplement énorme!)
Tout cela pour dire que toutes les conditions étaient réunies pour vivre pleinement cet événement, malgré le caractère fermé qu'il conserve toutefois ; les newbies qui débarquent et assistent à une partie de CounterStrike seront bien en peine de comprendre ce qui se passe, quel est le but du jeu, et pourquoi les joueurs tombent comme des mouches sans qu'on sache vraiment qui a tiré, comment et à partir de quelles positions ? Espérons qu'à l'avenir cette pratique sportive des jeux vidéo se démocratise et permette à un large public de s'enthousiasmer pour ces matchs de haut niveau, comme les hardcore gamers le font actuellemment. C'est d'ailleurs la condition sine qua non pour qu'il y ait en France des gros sponsors et donc aussi des joueurs professionnels qui puissent vivre de cette activité.
En attendant, nous vous proposons un petit résumé de cette édition 2003 de l'ESWC, avec quelques photos prises lors de l'événement, soit dans les deux amphithéâtres du Palais des Congrès (1150 et 150 places), soit dans les couloirs où l'on pouvait voir de nombreux stands de sponsors, ou encore dans les grandes aires de jeux des poules qualificatives (plus de 300 PC !).