Depuis l'avènement des processeurs Ryzen, et encore plus, depuis leur mise à jour en avril dernier, Intel se trouve dans une position particulièrement compliquée. Pour résumer, la marque dispose toujours d'une légère avance technologique sur son adversaire. Une avance qui pourrait être résumée par l'assertion suivante : un coeur Coffee Lake reste plus performant qu'un coeur Ryzen 2. Malheureusement, la performance n'est intéressante que si elle se structure autour d'une offre commerciale pertinente, et c'est bien là tout le problème des équipes de Santa Clara : aujourd'hui, Intel survend sa supériorité technologique, au delà de toute logique.

Nous trouvions que c'était déjà le cas avec la 8ème génération de processeurs (Coffee Lake), et les nouvelles puces ne font que confirmer notre sentiment. Le meilleur exemple de cette situation reste le match qui oppose i5 9600K et Ryzen 2700X, deux puces qui naviguent dans le même espace tarifaire (autour des 350€). Certes, les 6 coeurs d'intel tiennent plutôt bien le choc face aux 8 coeurs d'AMD en jeu, confirmant en cela notre précédente assertion. Mais sans hyperthreading d'un côté, et avec SMT de l'autre, la puce Ryzen roule joyeusement sur son adversaire en applicatif, et mathématiquement, on vous guidera bien plus volontiers vers un Ryzen 2700X que vers son concurrent. L'équation est un peu différente pour le Core i7 9700K, mais le résultat est le même. Cette puce 8 coeurs / 8 threads tient cette fois tête à sa rivale 2700X en applicatif, et la dépasse de temps en temps dans un cadre vidéoludique. Mais cette supériorité très minime justifie-t-elle une différence de tarif de près de 200€ ? Nous ne le pensons pas. Evidemment, on pourrait arguer que les tarifs pratiqués sont bien au-deça de ceux annoncés par Intel. A qui la faute, rétorquerions-nous...

Au final, seul le positionnement du Core i9 9900K nous parait à peu près cohérent, au milieu de cette nouvelle série : ce processeur est certes hors de prix, mais il n'a pas d'équivalent chez AMD en termes de performances, si nous mettons de côté la gamme ThreadRipper de seconde génération que nous n'avons pas pu tester pour le moment. Le i9 9900K pourra ainsi assumer à la fois le rôle d'une machine de jeu et d'une machine de stream, et soutenir le rythme nouveau imposé par les plus grosses cartes GeForce RTX. Maintenant, est-ce une bonne stratégie de se contenter de ce simple créneau et de laisser un large espace d'expression à un adversaire qui semble en pleine dynamique de reconquête par ailleurs ? Rien n'est moins sûr.

D'autant que si en 2017-2018, AMD a bien oeuvré pour redevenir une alternative crédible sur le marché des processeurs grand public, il pourrait revoir ses ambitions à la hausse avec l'arrivée de ses premières puces 7 nm TSMC en 2019. Dès lors, Intel devra impérativement faire émerger son process 10 nm ou l'avance technologique à laquelle nous nous référions plus haut se mettra à fondre comme neige au soleil.