Il y a un an, et sous la pression d’AMD, Intel avait enfin fait bouger ses lignes en ajoutant quelques cœurs supplémentaires à ces puces les plus haut de gamme. Avec cette 9ème génération, la firme continue sur cette lancée et propose deux processeurs 8 cœurs. Malheureusement, la puissance ne fait pas tout, surtout en période de forte concurrence.
Dans la mesure où les CPU Coffee Lake-S Refresh ne révolutionnent rien en matière d’architecture ou de process de fabrication, de nombreux éléments de comparaison que nous avions remontés sur nos précédents dossiers seront toujours valables. Par exemple, on savait que les cœurs Intel dans leur configuration actuelle étaient plus performants que leurs équivalents Zen. Plus précisément, une puce 6 cœurs Coffee Lake équivalait grosso modo à une puce 8 cœurs dans le catalogue Ryzen. Cette constatation est toujours valable, et d’un point de vue applicatif, cela place le nouveau Core i5 9600K au niveau d’un Ryzen 5 2600 / 2600X, sachant que le premier ne dispose que d’une capacité de traitement de 6 threads pour 6 cœurs, tandis que le second voit ce chiffre doublé : 12 threads pour 6 cœurs.
Toujours en applicatif, la configuration assez unique du i7 9700K (8 cœurs / 8 threads) lui permet de se positionner pile en face d’un Ryzen 2700X (8 cœurs / 16 threads). Enfin, et très logiquement, le i9 9900K s’envole, et offre 20% de performances supplémentaires par rapport au meilleur des Ryzen 7. Il faut tout de même préciser que les écarts entre Ryzen et Coffee Lake sont très contextuels : Les Ryzen sont ainsi handicapés dans les tests de compression / décompression, mais s’en sortent très honorablement sur l’encodage vidéo ou sur les applications multimédia d’une manière générale.
EVALUATION DES PERFORMANCES CPU EN STREAMING
720p / 60 FPS / x264 / birate max = "4000" / preset d'encodage = "Slow"
Core i9 9900K | Core i7 9700K | Core i7 8700K | Core i5 9600K | Ryzen 5 2600X | Ryzen 7 2700X | |
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The Witcher 3 | ||||||
Battlefield 1 | ||||||
Watch Dogs 2 |
(Remarque : La qualité de diffusion est notée sur une échelle à 4 niveaux : rouge, orange, vert clair et vert foncé. La couleur rouge correspond à un stream entrecoupé de nombreuses déconnexions et pertes de frame, tandis qu'une couleur vert foncé indiquera une diffusion parfaite)
Maintenant, Intel a régulièrement insisté sur le fait que ses puces de 9ème génération étaient aussi et surtout taillées pour le jeu. Dans la pratique, il est vrai que la marque a toujours un avantage en la matière, mais les nouveaux processeurs ont cependant bien du mal à le mettre en valeur. C’est là qu’il nous faut commencer à parler finance. À l’heure où nous écrivons ces lignes, un i5 9600K se négocie autour de 370€ auprès des grandes enseignes françaises, contre environ 350€ pour un Ryzen 7 2700X. Or, le processeur AMD est sensiblement plus véloce en applicatif, et fait jeu égal avec son concurrent sur le plan vidéoludique. Les résultats sont évidemment variables d’un jeu à l’autre, et tandis que les 8 cœurs du Ryzen 7 portent les performances sur Watch Dogs 2 ou Assassin’s Creed Origin, la fréquence de la puce Intel lui permet de briller sur Battlefield 1, The Witcher 3 ou Gears of War 4. On note toutefois que les différences chiffrées ne traduisent cependant pas de réelles différences de confort de jeu : l’intérêt de passer de 87 à 91 FPS sur The Witcher 3, de 107 à 115 FPS sur The Division, ou de 138 à 150 FPS sur Battlefield 1, ne vaut sans doute pas le sacrifice de 20% de performances en moins en applicatif, à notre sens.
Concernant le i7 9700K, sa position est encore plus difficile à justifier. Avec sa configuration 8 cœurs / 8 threads et toujours dans un cadre vidéoludique, il peine à se détacher du Core i5 9600K, et par extension, du Ryzen 7 2700X, alors que son tarif est d’un tout autre niveau : près de 550€ en moyenne. Reste le cas du i9 9900K : cette fois, le processeur domine les débats sur l’ensemble de notre panel de jeux. Mais là encore, à quel prix ?! 680€ en moyenne… C’est cher payé pour ce qui nous concerne, surtout si l’on considère l’année à venir : si tout se passe bien, Intel devrait être en mesure de lancer (enfin) ses processeurs 10 nm, avec forcément des changements de cartes mère à prévoir. De son côté, AMD promet des Ryzen 3000 toujours sur plateformes AM4. Clairement, l’argument de l’évolutivité fait défaut à Intel.
Enfin, terminons par quelques mots rapides sur l'overclocking. A l'évidence, les 3 processeurs proposées disposent d'une belle marge de manoeuvre à ce niveau, les i5 et i7 pouvant être facilement poussées à 5 GHz, tandis que le i9 grattera quant à lui quelques FPS supplémentaires en allant tutoyer les 5,2 GHz. Et avec les BIOS de nos deux cartes, ces opérations se sont révélées très simples à réaliser. En fait, la difficulté viendra plutôt du refroidissement, qu'il vaudra mieux prévoir très robuste, ou du dimensionnement de l'alimentation : les processeurs boostés pouvaient ainsi aisément monter autour des 80-90°C de température en charge, alors qu'ils étaient sagement restés à 55-60°C en fonctionnement normal. Quant à la demande en énergie, elle peut faire un bon de plus de 100 Watts.