Inutile de présenter l'emblématique saga de Square Enix. Final Fantasy traverse les âges et comble les amateurs de J-RPG depuis trois décennies. Et l’éditeur japonais, conscient de tenir entre ses mains une poule aux oeufs d’or, exploite celle-ci sans relâche en misant sur un marché du jeu vidéo toujours plus conséquent… mais pas seulement. La politique Cross media de Square Enix a donné naissance à diverses oeuvres au fil des années à commencer par le film Les Créatures de l’Esprit ainsi que plusieurs séries de mangas.
Lors de la Japan Expo 2018 - le 19e impact - la rédaction de jeuxvideo.com s’est entretenue 30 minutes durant avec la dessinatrice Itsuki Kameya ainsi que Kentaro Hanada, deux personnalités officiant sur le manga Final Fantasy Lost Stranger. Entre anecdotes et informations, les deux interviewés se sont prêtés au jeu des questions-réponses.
Afin de rendre hommage en grande pompe à cette franchise incontournable du jeu vidéo, Square Enix met sur les rails un projet de manga original. Principal objectif du projet, traiter de l’intégralité de la série en fusionnant les différents univers estampillés FF afin de créer un monde susceptible de plaire aux fans sans pour autant claquer la porte au nez des néophytes. Lost Stranger lorgne sur l'lsekai Tensei, genre en plein boom depuis plusieurs années dans lequel un ou plusieurs protagonistes sont réincarnés dans un univers virtuel, afin de plonger les lecteurs dans un univers à la fois familier et mystérieux.
C’est un projet pour célébrer les 30 ans de la franchise Final Fantasy. Au sein de Square Enix nous avons réfléchi pour monter un projet de manga. Le genre Isekai était et est toujours à la mode. Nous avons donc penché sur ce genre là. (...) Nous avons ainsi combiné la saga Final Fantasy et le genre Isekai. C’est de cette manière que le projet est né. - Kentaro Hanada
Final Fantasy Lost Stranger puise allégrement dans les différents titres qui ponctuent la saga depuis ses premiers pas en 1987. Néanmoins, bien que ce manga fasse référence aux différents épisodes, ce dernier prend place dans un univers 100% original né de l’imagination du scénariste Hazuki Minase et illustré par Itsuki Kameya. Square Enix supervise le projet. Naoki Yoshida (Producer sur Final Fantasy XIV) tient ainsi les rênes du projet. Et si le scénariste et la dessinatrice sont libres de créer à leur guise et de puiser dans le lore de Final Fantasy, l’éditeur japonais valide à chaque étape.
Le scénariste décide des références en accord avec Square Enix, puis m’envoie le scénario et moi je dessine. Je fais des storyboards que j’envoie par la suite en validation. - Itsuki Kameya
Gagnante d’un concours visant à sélectionner l’artiste en charge de Final Fantasy Lost Stranger, Itsuki Kameya alterne ton sérieux et comique, et fait référence à Full Metal Alchemist pour décrire son approche aussi bien dans la conception des personnages que dans la réalisation des décors. Selon ses dires, Shogo est inspiré de l’avatar mâle humain (Hyur) par défaut de Final Fantasy XIV. Le postulat de départ était la création d’un héros passe-partout qui ne surprendrait pas les lecteurs et dans lequel il serait facile de s'identifier.
Au moment de la fabrication du personnage (dans Final Fantasy XIV), c’est l’avatar qui apparaît en premier… l’apparence par défaut. (...) Cela surprend moins les gens et on s’identifie plus facilement à lui. (...) Pour ce qui est de ce style passant du sérieux au ton comique... je pense à Full Metal Alchemist. - Itsuki Kameya
Et le décès du personnage de Yuko dans les premières pages du tome 01 n’a ni troublé le crayon de la dessinatrice, ni eu d’incidence sur sa création. Itsuki Kameya, consciente de cette mort rapide et inattendue, souhaitait en faire un personnage attachant. La soeur de Shogo demeure centrale au récit dans les tomes suivants par l’intermédiaire de plusieurs scènes... flashbacks ou autre. L’aventure se vivra bel et bien en compagnie de Shogo ET Yuko.
Lorsqu’on m’a présenté ce projet, on m’avait déjà briefé sur ce point. On m’avait dit que ce serait l’histoire d‘un frère aîné tentant de sauver sa petite soeur. Ce n’était donc pas une surprise pour moi. - Itsuki Kameya
Graphiquement parlant, je n’ai pas forcément changé mon approche par rapport au décès de Yuko. Mais je savais qu’elle reviendrait que ce soit sous la forme de flashbacks ou autre. Elle apparaîtra assez souvent dans les tomes suivants (...) je voulais en faire une personne attachante pour tout le monde. - Itsuki Kameya
Cette dessinatrice a tissé un lien tout particulier avec la franchise Final Fantasy. Pour ainsi dire, cette dernière a grandi avec une saga qui l’a inspirée et l’inspire encore aujourd’hui. Dès son plus jeune âge, Itsuki Kameya jouait avec son grand frère à Final Fantasy V et Final Fantasy VI avant de posséder son propre jeu avec Final Fantasy VII. De ses dires, les épisodes 5, 7 et 10 restent encore aujourd'hui ses préférés pour diverses raisons allant de la simple nostalgie aux émotions ressenties en parcourant ses univers fantaisistes.
J’ai commencé à jouer avec mon grand frère sur Final Fantasy V puis VI. Final Fantasy VII fut mon premier jeu acheté par mes parents. (...) Mes Final Fantasy préférés sont le 5, le 7 et le 10. C’est difficile pour moi de les départager. Le 5 était mon premier Final Fantasy et reste gravé dans ma mémoire. (...) Le 7 était le premier jeu que je finissais de fond en comble. Quant au 10, j’ai beaucoup pleuré en jouant. Ce sont ces 3 jeux que je préfère. - Itsuki Kameya
Loin d’être un projet opportuniste, Final Fantasy Lost Stranger étend l’aura de la saga au-delà du seul média vidéoludique et propose un univers riche piochant ici et là dans la franchise. Et ce fan service enrichit un univers plaisant à parcourir aux côtés de personnages inspirés des classiques du genre. Pour information, le tome 02 est disponible dans les rayons depuis le 5 juillet 2018.