Note de la rédaction
Spécifications | |
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Compatibilité | Xbox One, Windows, Android |
Type de connexion | Propriétaire, Bluetooth et USB filaire |
Boutons d’action | 8 (+4) |
Sticks analogiques | 2 |
Pad tactile | Non |
Vibrations | Oui |
Batterie | Oui |
Poids | 268g |
En attendant l’arrivée annoncée d’une manette Elite 2, SCUF Gaming met sur le marché son modèle Prestige. Lancé à 159€ sans option, ce contrôleur pour Xbox One et PC amène avec lui les améliorations des derniers modèles de Microsoft, en y ajoutant la touche de personnalisation qui a fait la réputation du fabricant.
Partenaires depuis 2015, les sociétés SCUF Gaming et Microsoft ont en commun le goût du contrôleur amélioré, et le modèle Elite reste une des plus emblématiques réussites de ce partenariat. Sauf que ce dernier se base sur la première série de manettes pour Xbox One, alors que les années (et notre test) ont déjà mis en avant quelques errances et défauts. C’est d’ailleurs pourquoi Microsoft avait sorti une version revisitée de son contrôleur, pour accompagner la sortie de la Xbox One S. Contrôleur qui sert donc de base à cette SCUF Prestige, puisqu’elle en possède la carte électronique, de telle sorte que toutes les plateformes sur lesquelles nous l’avons utilisée l’ont bien prise pour une véritable manette pour Xbox One. Et c’est bien pratique, tant pour les joueurs console que PC, le modèle choisi étant pour ainsi dire le mètre étalon de tous les développeurs de jeux sur ces 2 plateformes. Surtout, nous avons ici une manette qui fonctionne avec le protocole spécifique à la Xbox One, mais aussi en Bluetooth et en USB, sans que l’utilisateur n’ait rien de particulier à faire pour que ça marche.
Au delà de l’électronique, c’est aussi la forme du contrôleur original qui est reprise. Mêmes dimensions, mêmes courbes, mêmes boutons. S’il n’y avait pas ces 4 palettes supplémentaires sous la manette et ce sigle particulier autour de la croix directionnelle, nous aurions clairement pu la prendre pour le modèle Microsoft. La connectique en micro-USB est d’ailleurs identique et placée au même endroit, alors qu’un cordon USB tressé et quelques accessoires sont fournis d’origine, sans frais supplémentaires. On apprécie d’ailleurs que le port USB soit à fleur de coque, laissant la possibilité de changer son cordon sans difficulté, ou d’utiliser un chargeur de manettes pour Xbox One.
La finition est aussi tout à fait équivalente à ce que l’on trouve chez Microsoft, les plastiques de notre modèle Tungsten Gray étant rigides, durs face aux rayures et sans grincement sous la torsion. Notons d’ailleurs que six autres couleurs sont disponibles à l’heure actuelle sur le site de SCUF, mais toutes sont considérées comme une option coûtant la bagatelle de 12,50€. Sous la manette, le grip en alvéoles est épais et légèrement caoutchouteux, ce qui en fait une surface très accrocheuse pour les mains. Clairement, il y a peu de chances que ce modèle tombe pour cause de sudation excessive. Et si c’est le cas, consultez un spécialiste.
Ce que la Prestige ne montre pas au premier abord, c’est que son capot se détache de l’ensemble, donnant accès aux entrailles de la manette. L’opération, qui se réalise sans outil, nous laisse alors découvrir les sticks analogiques, avec la possibilité de les changer, les boutons de façade avec leur chapeau, la croix directionnelle avec son ressort à plat, et quelques fils qui traînent ça et là, ajoutant à l’équation le risque qu’on les manipule par inadvertance. Et qu’on se rassure, une fois remise en place, les trois aimants assurent un maintien de cette coque de telle sorte qu’en utilisant la manette, on ne se rend compte de rien.
Les sticks, justement, sont au nombre de 4. Deux sur la manette par défaut, concaves et bas, ainsi que deux supplémentaires, convexes et hauts, dans la boîte, de telle sorte qu’il est possible de monter les deux types identiques ou différents sur la manette. Le changement prend seulement quelques secondes et ne nécessite que vos doigts, le passage d’un modèle à l’autre ayant principalement une incidence sur la réactivité, meilleure avec les modèles bas, ou sur la précision, plus importante avec les modèles hauts. Quant à leur grip, bien qu’il soit de bonne facture, il reste inférieur à celui de la One S ou de la Elite, la faute à un manque de relief de la couronne, ici un peu trop lisse à notre goût, particulièrement pour le modèle convexe. La réactivité des joysticks reste très similaire à celle des manettes Xbox One, avec des mouvements très souples et un angle d’environ 35°.
La croix directionnelle offre des sensations tout à fait identiques à celle de la One S, avec des directions horizontales et verticales très marquées, mais manquant un peu de précision. Du coup, les enchaînements continus de directions, façon quarts de tour, ne sont pas des plus agréables, quand les enchaînements en opposition pâtissent un peu du manque de rebond. C’est dommage car pour le reste, le toucher, la forme et la position, cette croix se présente comme une belle réussite. Elle reste d’ailleurs assez polyvalente, capable d’assurer correctement sur tous les types de gameplay comme dans les menus, tout en restant confortable à la longue.
Les boutons de façade ABXY, comme ceux de la tranche LB et RB, semblent totalement similaires à ce que l’on trouve sur One S, tant au niveau esthétique que pour les sensations. Leur contact est assez sec, avec un retour rapide, et l'on apprécie de voir toute la surface des boutons de tranche réagir de la même façon, avec le même niveau de pression.
Côté gâchettes, la SCUF Prestige marque sa différence. Si la forme et le toucher d’origine restent bien identiques, de telle sorte que les habitués des One S et Elite s’y retrouvent immédiatement, la manette ajoute un réglage supplémentaire des plus intéressants. Comme sur Elite, on peut par l’intermédiaire d’un interrupteur réduire la course de la gâchette de moitié, pratique pour gagner un peu de temps au déclenchement d’un tir comme pour l’appui à répétition. Mais ici, il est également possible de régler la hauteur de départ de la gâchette, son point zéro, jusqu’à une valeur proche du point de déclenchement, réduisant de fait au maximum la course totale, avec ou sans réduction. Le principe fonctionne ici bien mieux que sur la SCUF Impact, ce réglage n’étant pas lié à la tension de la gâchette et le mécanisme nous semblant bien mieux maîtrisé. C’est donc là un véritable gain par rapport aux manette One S et Elite.
La Prestige profite aussi, bien évidemment, de palettes supplémentaires. Au nombre de 4, elles peuvent être assignées à 14 autres fonctions parmi lesquelles les quatre directions de la croix directionnelle, les boutons de façade comme de tranche, les clicks de stick ou les touches Menu et View. Pas de gâchette ni de combo au programme. Le remapping se fait très simplement, via la clé aimantée livrée dans le package, en appuyant sur la palette à assigner puis sur son assignement. C’est bien pratique, sauf que d’une part la perte de la clé signifie la fin de tout remapping, SCUF ne profitant pas de l’interface de la Elite sur Xbox One ni d’une quelconque solution alternative (application smartphone ou ordinateur), et qu’en plus ces palettes se montrent moins efficaces qu’escompté. Par rapport à la Elite, qui excelle sur ce point, on regrette leur positionnement en ligne, bien moins logique quand on voit la difficulté pour atteindre celles à l’intérieur, comme la force nécessaire à leur déclenchement, beaucoup trop élevée. Il est clairement difficile d’être efficace avec ces modèles.
Puisqu’elle se base sur la carte électronique d’une manette One S, on pourrait s’attendre à retrouver toutes les fonctions de cette dernière, et c’est bien le cas pour la plupart. Pourtant, il en est une qui manque cruellement : les vibrations de gâchettes. Les amateurs de Forza, et de la plupart des jeux de course, devront en effet se passer de ce bénéfice en termes de sensations comme d’information puisque les moteurs ont simplement été retirés, sûrement incompatibles avec le modèle de gâchette. Par contre, applaudissons le fait que la Prestige est, contrairement à ses consoeurs, livrée avec une batterie lui offrant une vingtaine d’heures de jeu pour quatre heures de charge, ainsi qu’un câble tressé de bonne qualité pour jouer en filaire ou charger la manette.
Pour conclure, si la SCUF Prestige ne réinvente pas vraiment le concept, elle améliore clairement plusieurs points de la manette One S. La possibilité de changer de joystick est un plus, la présence d’une batterie comble un manque et le réglage des gâchettes est une vraie réussite qui a du sens une fois dans une partie. Par contre, nous regrettons que les palettes ne soient pas au niveau de celles de la Elite, au point qu’elles soient difficiles à utiliser en jeu, que les sticks fournis soient moins performants que ceux de Microsoft, et que les vibrations des gâchettes aient simplement disparu. A 159€ la manette sans housse, le gain de performance est donc plutôt modéré pour un tarif si élevé. Ca n’enlève en rien au fait que la SCUF Prestige se place parmi les meilleures manettes de la console, avec de vrais avantages par rapport à la Elite.
Points forts
- Un confort global indéniable
- Une vraie manette Xbox One en interne, donc largement compatible
- Une finition au niveau de Microsoft
- Le grip des poignées
- Le réglage des gâchettes, simple et efficace
- Le mapping des palettes à la volée
- La possibilité de changer de stick
- Batterie, câble, aimant et clé inclus
- Fonctionne en Bluetooth et en filaire
Points faibles
- Le tarif, difficile à justifier
- Les sticks d’origine un peu glissants, ceux en gomme en option
- Une croix directionnelle un peu floue
- Dureté et placement des palettes
- La disparition des vibrations de gâchettes
- La housse pour ranger les accessoires en option
Avec le modèle Prestige, SCUF réalise une jolie variation de la manette One S, lui ajoutant un changement des sticks, des gâchettes réglables, une batterie et des palettes supplémentaires. Mais si le produit est globalement réussie, il reste encore quelques défauts un peu gênants, surtout au regard du tarif pratiqué.