Disque sans rayures

On se souvient surtout de Disc Jam parce qu'il faisait partie des jeux offerts avec le PlayStation Plus en mars 2017, le mois de sa sortie. Petite piqûre de rappel : dans des matchs en deux rounds gagnants à 50 points, des athlètes se jettent tour à tour un disque avec l'objectif de le faire tomber dans le camp adverse pour scorer. Un service gagnant vaut dix points, tandis que la valeur d'un échange, débutant à cinq, augmente à chaque passage du disque dans un camp, un système diaboliquement redoutable pour faire monter la pression et permettre des retournements de situation. À cette dimension tactique s'ajoute un aspect technique profond : dash pour se déplacer, coups avec effets grâce aux rotations du stick pour se jouer de l'adversaire, lob, murs pour faire rebondir le disque... Disc Jam est un jeu basé sur la maîtrise du terrain et les timings de relance.

Ce concept reprenant l'essence arcade de Windjammers avait su amuser les joueurs le temps de quelques parties, avant qu'ils ne soient confrontés à plusieurs problématiques : un online limité et instable, un contenu solo inexistant pour s'entraîner seul, et aucun signe de vie de la part des développeurs pour rattraper tout cela en préparant des mises à jour. Mieux vaut tard que jamais, l'équipe de High Horse Entertainment a profité de la sortie du jeu sur Switch pour ajouter grosso modo tout ce qu'il manquait au jeu, si on met de côté son manque flagrant de personnalité, à commencer par l'ajout de parties classées.

L'absence d'une dimension réellement compétitive dans le jeu de base était un comble pour un jeu de versus, mais les joueurs peuvent désormais s'affronter pour atteindre le haut d'un classement basé sur des points et des rangs, avec des récompenses de fin de saison. Un système de points que l'on retrouve également dans le mode "Ghost Arcade", soit un mode contre l'IA pour s'entraîner avant de tater du frisbee contre de vrais joueurs. Classique, mais on n'en demandait pas plus, d'autant plus que les serveurs, l'autre gros point noir du jeu de base, ont visiblement reçu un coup de fouet nécessaire : on trouve une partie en quelques secondes, et une fois en jeu, les ralentissements n'arrivent qu'à de rares reprises.

Le confort de jeu avec les Joy-Con est par ailleurs très bon et la fluidité est au rendez-vous, en 60 fps / 1080p en mode TV, 720p en mode tablette. Surtout, la possibilité de jouer à deux chacun avec un seul Joy-Con en main donne un tout nouvel intérêt au titre. Avec ses parties rythmées et son gameplay technique, il a tout pour devenir un incontournable pour quelques parties en local ou en ligne de temps en temps. Il ne reste qu'à espérer qu'une base solide de joueurs se construise, afin de motiver les développeurs à proposer des mises à jour régulières, en se calquant par exemple, à une plus petite échelle, sur le suivi de l'incontournable Rocket League.