Le premier reflexe lorsque l’on est confronté à un manque de performances chroniques en jeu, et après avoir passé une heure à tester tous les réglages graphiques possibles, c’est de réfléchir à ce que l’on pourrait changer d’un point de vue matériel. Malheureusement, et comme nous le soulignions précédemment, un PC d’entrée de gamme n’est souvent pas taillé pour évoluer. Aussi des solutions existent, mais elles ne seront applicables qu'au cas par cas.

Commençons par aborder la situation des deux PC de notre panel qui auront le moins de possibilités d’évolution : l’Intel NUC et le portable Acer Spire 5. De toute évidence, et compte tenu des contraintes d’encombrement de chaque appareil, il sera impossible d’y faire rentrer une nouvelle carte graphique. En vérité, les deux seuls composants dont vous pourrez envisager le remplacement sont le système de stockage et la mémoire vive, et malheureusement, si un SSD et de la mémoire supplémentaire pourront vous permettre de profiter d’un environnement plus réactif, ils ne feront pas varier à la hausse le framerate de vos jeux. Et d’ailleurs, cette affirmation s’est confirmée lorsque nous avons installé sur notre modèle NUC 16 Go de mémoire G.Skill Impact à 2400 MHz (au lieu de 8) et un SSD M.2 (au lieu d'un combo SSD Optane 32 Go / HDD 1 To).

Pour ces configurations, le salut n’existe-t-il pas ? Eh bien, non, à moins que vous ne disposiez d’un port USB type C compatible avec la norme de connexion Thunderbolt 3. Un cas qui restera assez rare puisque ce type de connectique n’est souvent associé qu’à des machines plutôt haut de gamme pour le moment, exception faite des produits NUC de dernière génération (c'est le cas de notre exemplaire de test), et de quelques produits Zbox chez Zotac.

Quoiqu’il en soit, ce type de port a un avantage : les débits qu’il autorise permettent d’envisager l’intégration d’une carte graphique externe, cette dernière étant alors enfermée dans un boitier complémentaire et prévu pour elle. Prendre n’importe quel PC non évolutif et le transformer en machine gaming grâce à un boitier et un câble, c’est sexy, n’est-ce pas ? En tout cas, ça le serait, si au-delà de la nécessité de disposer de la bonne connectique, il ne fallait pas faire avec un marché qui a légèrement perdu les pédales. Les prix de ces solutions sont notamment assez indécents : 519€ pour un Razer Core, environ 450€ pour une DevilBox de PowerColor, ou 550€ pour le modèle Asus ROG XG Station 2, sachant que ces chiffres s'appliquent juste aux boitiers ! Il faut en sus investir dans une carte graphique… Autant racheter un PC complet qui lui, sera un minimum évolutif. Il existe bien une exception : le système Graphic Amplifier d’Alienware, que l’on peut trouver sous la barre des 200€. Mais sa technologie repose sur un port de connexion propriétaire, que l’on ne trouvera que sur les produits de la marque à l'alien.

Au final, la seule option de ce type qui parait un tant soit peu raisonnable viendrait de HP, qui commercialise un boitier nommé Accélérateur OMEN (référence GA1-1000NF) au tarif de 290€ (on aurait presque envie de dire "seulement 290€"). Il faudra évidemment y ajouter le coût d’une carte graphique, mais le boitier proposera des ports supplémentaires (USB3.0, RJ45) en plus du bonus de puissance 3D, et un emplacement pour une unité de stockage 2,5 pouces. Acer avait également un ensemble boitier + carte GTX 960M dans son catalogue courant 2016, toujours aux environ de 300€. Mais le produit semble avoir aujourd’hui complètement disparu de la circulation.

Vous l’aurez compris, pour réellement pouvoir envisager une mise à jour « hardware » sur une machine d’entrée de gamme, il faudra disposer d’une tour PC plus classique, et à minima, d’un port PCI-Express libre sur la carte mère qu’elle renferme. Au-delà de cette nécessité, quelques précautions seront également à prendre pour s'assurer un investissement efficace : comme nous le soulignions sur les pages précédentes, les PC à bas prix sont en général des systèmes rationnalisés, et s'ils peuvent se montrer vaillants sur des tâches bureautiques quotidiennes, leurs performances côté CPU restent souvent éloignées des plateformes gaming plus onéreuses. Or, sans un CPU suffisamment solide, certaines cartes graphiques pourraient ne pas être capables de développer leur plein potentiel. Dans le même esprit, les débits des ports PCI-Express d'une carte mère low cost pourraient être limités à 4 lignes (4x), avec là encore, des conséquences sur l'exploitation des capacités d'une carte graphique puissante. Pour ces différentes raisons, mais sans que cela soit une règle absolue, nous vous conseillons de ne pas aller au-delà d'une GTX 1060 pour une opération de mise à jour sur des PC d'entrée de gamme. Nous vous renvoyons par ailleurs vers nos différents dossiers CPU / GPU pour vous aider à déterminer quelle type de carte graphique conviendra le mieux à votre configuration.

Au-delà des interactions entre les composants, il y aura d'autres facteurs à surveiller, comme la consommation électrique. Si l'on reprend le cas d'une GTX 1060, cette dernière requiera un câble d'alimentation supplémentaire pour fonctionner (en général, un connecteur PCI-Express 6 broches), et imposera un bonus sur la facture énergétique, qui tournera autour de 80-100W selon les modèles. Si l'on parle d'une intégration dans un PC qui ne pourra alimenter ses composants qu'à hauteur 300 à 400 Watts, c'est loin d'être négligeable. Aussi par prudence, et à moins que vous ne puissiez mesurer assez précisément votre marge de manoeuvre en la matière, nous vous conseillerons de rester sur des cartes graphiques qui se contenteront du port PCI-Express de la carte mère pour leur fonctionnement. Chez NVIDIA, cela correspondra aux modèles GT 1030, GTX 1050 et 1050 Ti. Outre leur faible consommation, ces cartes auront l'avantange de se décliner dans des formats de plus ou moins faible encombrement, afin de s'adapter à presque toutes les configurations de tours PC.

Vous trouverez ça et là quelques chiffres qui vous permettront de vous faire une idée des gains de performances à attendre (Ces résultats ont été obtenus en branchant différentes cartes graphiques sur notre PC de référence sous Core i7-4770K), mais pour résumé, disons que l'on commencera à approcher des valeurs de framerate intéressantes à partir de la GTX 1050. Cette carte, qui offrira très schématiquement deux fois les performances d'une GT 1030, se démarquera des modèles inférieurs par sa capacité à supporter correctement des jeux comme Assassin's Creed Origins, The Witcher 3, ou La Terre du Milieu : L'Ombre de la Guerre avec un niveau de rendu acceptable.

Et si vous êtes dans le cas où aucune solution matérielle ne vous convient, soit pour des raisons budgétaires, soit pour des raisons techniques, tout n’est pas perdu. Il reste des possibilités de jouir d’activités vidéoludiques sans toucher à votre PC, notamment grâce au développement des solutions de Cloud Gaming. Ce sera l’objet de notre dernier chapitre.