Nine Parchments : Un twin-stick shooter coop enchanteur dans l’univers de Trine

Dans liste des gameplay particulièrement exaltants, la possibilité de déchaîner les éléments à base de boules de feu et de rayons magiques électriques mérite clairement sa place. On avait notamment connu ça avec Magicka, sorti en 2011, qui proposait un système poussé de création de sorts. C’est désormais au tour du studio Frozenbyte, bien connu pour la trilogie des Trine, d’entrer sur le terrain des joutes magiques à plusieurs avec sa dernière production : Nine Parchments.

Sans réinventer la roue, les développeurs Finlandais se sont emparés du concept du jeu d’Arrowhead Games pour le transposer dans leur univers fantasy toujours aussi charmeur. Difficile de ne pas s’extasier devant les couleurs vives et les jeux de lumière mettant en valeur la beauté des lieux variés que l’on parcourt au fil d’un trentaine de niveaux. La magie opère d’autant plus avec les douces mélodies d’Ari Pulkkinen, le fidèle compositeur du studio, qui accompagnent le déferlement de sortilèges auquel on s’adonne.

Magicka light

Façon twin-stick shooter, on sert du stick droit pour la visée, le gauche sert à faire bouger l’un des huit magiciens en herbe que l’on peut contrôler tandis que les gâchettes servent à se téléporter sur une courte distance ou à jongler entre nos différents sorts. Si on n’en possède que trois de base, il suffit de venir à bout de chacun des six boss pour en choisir un nouveau. Le choix est riche entre les éclats de glace, le rayon de feu ou les éclairs, mais le concept s’essouffle relativement vite, la faute à des mécaniques de jeu efficaces mais qui ne se renouvellent jamais.

Il suffit en réalité d’avancer un minimum dans la campagne qui nécessite une dizaine d’heures de jeu afin d’en faire le tour, sans compter le temps requis pour débloquer l’intégralité des personnages et les éléments cosmétiques, pour se rendre compte que Nine Parchments n’est autre qu’une version allégée de Magicka. Il suffit bien souvent de choisir l’élément adéquat qui anéantira en quelques instants le bon adversaire, tout en évitant de se brûler soi-même les fesses, ou, plus fâcheux, celles de nos alliées à cause d’une zone magique mal placée.

C’est finalement ça qui vient mettre un peu de folie à des combats aussi répétitifs que brouillons à quatre joueurs et des niveaux qui peuvent traîner en longueur, à moins d'importuner un collègue de jeu en lui mettant en douce des coups de bâton ou de s’éclater à combiner deux rayons magiques différents pour en créer un plus puissant. Si vous avez des amis qui possèdent chacun une manette, et seulement si c’est le cas, Nine Parchments vaudra donc sans doute votre investissement pour occuper joyeusement quelques soirées, à condition de ne pas être trop exigeant.

Cryptark : Un shooter tactique diablement pensé

"Encore un énième Rogue-like dans lequel on tue en boucle les mêmes créatures pour pas grand-chose". Je vous vois déjà venir et je vous arrête tout de suite : oui, Cryptark reprend le socle des Rogue-like qui pullulent de nos jours sur Steam. Mais le fait est qu'il s'en empare pour mieux servir son concept. Au premier regard, c'est du déjà-vu : confortablement vêtu d'un exosquelette surarmé (jetpack, grenades, mitrailleuse...), on s'infiltre dans de gigantesques vaisseaux aliens aux salles générées procéduralement avec l'intention de trouver leur cœur pour les pulvériser de l'intérieur.

Le fait est que, dans son mode "campagne", Cryptark ajoute une dimension gestion à cette base. Avant de préparer l'abordage d'un vaisseau, il faut impérativement prévoir ses dépenses : armes, munitions, recharges de vie... tout est facturé et la menace de faire banqueroute, synonyme de game over, est permanente malgré des primes alléchantes promises en cas de destruction d'un vaisseau alien et divers bonus qui récompensent l'accomplissement d'objectifs secondaires.

La tactique du voleur

Une fois que l'on a soigneusement équilibré nos comptes, vient le moment de revêtir une cape de tacticien. Face à nous se dressent des vaisseaux aussi bien protégés que le coffre-fort de Picsou : boucliers, brouilleurs de radar, alarmes, portes verrouillées… les multiples systèmes de sécurité sont là pour nous rendre la vie dure et nous obliger à planifier en amont une véritable feuille de route pour nos déplacements. Si l'objectif principal, à savoir le cœur du vaisseau, peut parfois être atteint facilement, il est sage de faire quelques détours, en rasant par exemple les usines à drones afin de réduire les forces ennemies. Autant vous dire que les derniers vaisseaux, de plus en plus massifs, sont d'une difficulté à s'arracher les cheveux pour quiconque ne ferait pas preuve de grande prudence et de subtilité dans ce qui s'apparente à de l'infiltration.

Le concept est intelligent, et malgré les apparences, il reste accrocheur au fil des heures de jeu. De nouveaux exosquelettes sont à débloquer en échange d'une poignée d'artefacts récoltés lors de nos excursions, certains pouvant complètement changer les perspectives de gameplay. Cela va de la tenue pensée pour l'infiltration qui permet de se mettre invisible et de déverouiller les portes sans clé, à celle destinée aux amateurs d'approche frontale plus à l'aise avec un lance-flammes et un jetpack ultra mobile.

Comme tout bon Rogue-like, Cryptark a le potentiel de décourager les moins téméraires, auquel le sort n'aurait pas fait de cadeau. C'est d'autant plus le cas dans le mode Rogue, qui fait fi de tout l'aspect gestion pour laisser place à un enchaînement de niveaux. Les armes et les améliorations technologiques se débloquent alors sur le tas, de manière aléatoire et donc parfois frustrante.

On y retourne finalement, tout simplement car son concept malin est sublimé par des visuels accrocheurs et une bande-son remarquable, qui font de lui un excellent jeu. Cerise sur le gâteau : la possibilité de lancer une campagne à deux joueurs en local. Espérons que Gunhead, son successeur en 3D dont on vous parlait la semaine dernière sera du même calibre.