Si Rivals of Aether et le free-to-play Brawlhalla se sont imposés comme des brawler de qualité sur PC, les possesseurs d’une Nintendo Switch attendent désespérément l’annonce d’un Smash Bros qu’ils pourraient emmener partout avec eux. Si vous êtes dans ce cas de figure, la sortie de Brawlout sur l’eShop n’a sans doute pas échappé à votre vigilance. Un mois plus tard, il truste encore le top 15 des meilleures ventes. Preuve de sa maîtrise d’un genre aussi fun que technique, ou simple prise de position par manque de concurrence ? Un peu des deux en réalité.
D’un côté, Brawlout réunit les ingrédients de base d’un bon brawler, à commencer par un roster de qualité, bien que léger, à base de bestioles anthropomorphes. Un morse boxeur capable de geler ses adversaires, un oiseau au jeu offensif aérien, un crapaud catcheur maîtrisant la chope à la perfection… chacun des huit personnages dispose d’un gameplay distinct, entre coups spéciaux pompés ailleurs et d’autres plus originaux. Mario, Kirby et Link ne sont évidemment pas de la partie, mais la présence de Juan (Super Turbo Championship Edition Guacamelee!) et de Drifter (Hyper Light Drifter) en invités de luxe est appréciable.
D’un point de vue prise en main, le ressenti est plus rigide que dans un Smash Bros, la faute notamment à des sauts au timing très serré. Puisqu’il n’y a aucun système de garde, adopter un jeu agressif est de mise pour faire grimper rapidement le pourcentage de dégâts de l’adversaire avant de l’éjecter de l’arène. Seules moyens pour se défendre : une jauge de rage, permettant au choix de se dépêtrer d'un combo adverse trop violent ou de rendre son combattant plus résistant aux coups tout en renforçant ses attaques, ainsi que le wavedash, cette glissade au sol dont on a tendance à abuser pour éviter les coups adverses et qui apporte un minimum de fluidité aux bastons. En parlant de fluidité, on ne peut pas dire qu’elle ne soit pas techniquement au rendez-vous : 1080p et 60 fps constants, combinés à une lisibilité permanente puisque ni objets ni terrains aux évènements aléatoires mortellement dangereux (hormis un terrain en partie destructible) ne viennent jouer les trouble-fêtes.
Viva Piñata… ou pas
Malgré un fond dans l’ensemble bien fichu, la forme, elle, pose souci. Les développeurs d’Angry Mob Games ont fait le choix étrange d’adopter un enrobage aux allures de free-to-play : s’il n’y a pas de microtransaction, tout le contenu se débloque par le biais de piñatas, sortes de loot boxes qui contiennent chacune un élément cosmétique aléatoire que l’on ne possède pas déjà. Sur le principe, c’est du déjà-vu. Le fait est que leur coût excessivement élevé rend le contenu déblocable du jeu uniquement accessible aux joueurs les plus motivés qui accomplissent avec détermination les défis quotidiens tout en faisant monter de niveau leurs combattants. Et il en faut de la motivation pour venir à bout d’un mode arcade solo nous opposant dans une série de combats rageants au possible face à une, deux ou trois IA en même temps, nécessitant alors une patience inlassable pour espérer remporter la victoire. Reste les combats en ligne, où une partie sur deux est injouable à cause d’un netcode frileux et de la présence massive des joueurs japonais sur les serveurs.
En l’état, malgré un manque de peaufinage certain, Brawlout remplit tout de même son rôle et peut faire l'affaire pour de la baston sans prise de tête de temps en temps, en local avec des amis de préférence, en attendant que le géant Smash Bros rentre dans la mêlée. Fuyez toutefois la version PC si vous comptez jouer en ligne. Toujours en accès anticipé, celle-ci réunit à peine une dizaine de joueurs par jour.
Genre | Brawler / platform fighting |
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Dates de sorties / Plateformes | 19 décembre 2017 sur Nintendo Switch, accès anticipé sur Windows (Steam) |
Prix | 19,99 € |
Pourquoi y jouer | Pour s'amuser le temps de quelques soirées entre potes |
Drifter, l'un des personnages plébiscités dans Brawlout