Deep Sky Derelicts : Quand Darkest Dungeons se la joue comics

Vous avez réussi à ne pas sombrer dans la folie du monde cruel de Darkest Dungeon ? La petite équipe du jeune studio Snowhound Games a un nouveau défi pour vous, et il s’annonce tout aussi piquant. Deep Sky Derelicts s’empare du gameplay aussi addictif qu’exigeant du jeu de Red Hook Studios pour le remanier à sa sauce dans un style bande dessiné et l’envoyer dans l’espace, où cohabitent vers géants monstrueux, robots mortellement dangereux et autres pirates.

Dans un futur dystopique où la société est divisée en deux classes, il faut gérer une petite équipe de mercenaires apatrides contraints de piller les quelques vaisseaux abandonnés et stations spatiales aliens éparpillés dans cette galaxie hostile, pendant que les citoyens privilégiés se la coule douce sur une des rares planètes encore habitables. L’objectif : trouver le mythique « mothership », synonyme de tremplin pour rejoindre la classe aisée.

On passe d’abord du temps dans un hub assez sommaire pour accepter des contrats ou acheter divers outils précieux avant de décoller à l’assaut des fameuses épaves, composées de dizaines de pièces générées aléatoirement et pour la plupart vides. L’exploration se fait rapidement, case par case, avec pour seule aide un radar permettant de cartographier les lieux. S’il ne faut pas gérer le stress de nos mercenaires, une autre composante de gameplay vient ajouter sa part de tension : la jauge d’énergie du système de survie de nos explorateurs. Combattre, scanner la zone, se déplacer… chaque action la vide petit à petit, faisant alors planer la menace d’un game over en permanence. Autant vous dire qu’il est difficile d’y échapper lorsqu’on perd trop de temps sur un combat difficile alors que l’on est éloigné du point d’extraction et que notre stock de cellules d’énergie, permettant de recharger la jauge, est désespérément vide.

Cartes sur table

Prendre le temps de découvrir une épave en plusieurs raids est donc primordial, notamment pour se rôder aux combats au tour par tour, basés sur un système de cartes tirés aléatoirement. Les possibilités sont aussi variées qu’intéressantes d’un point de vue tactique : sept classes sont jouables, chacune pouvant s’équiper d’armes auxquelles on peut attacher des mods afin de constituer un jeu de cartes le plus varié possible pour chacune de nos unités. Il y a le leader, capable de faire piocher ses alliés ou de booster leurs stats, le médic qui passe une bonne partie de son temps à restaurer les boucliers ou encore le bruiser, dont le rôle est d’encaisser les attaques. Grâce à des animations soignées, bien qu’un peu statiques, les combats sont accrocheurs et viennent rythmer des phases d’exploration offrant leur lot d’éléments aléatoires.

Si les bases sont solides, le contenu est toutefois un peu maigre puisqu’il suffit de 5-6 heures pour faire le tour des quatre donjons proposés actuellement, même si la rejouabilité est de mise car tout est généré aléatoirement (contrats, épaves...). Avec ses visuels accrocheurs et son gameplay déjà profond, Deep Sky Derelicts reste ainsi un titre à garder au chaud dans sa wishlist pour guetter le moment où il sortira sous sa forme la plus complète.

Forged Battalion : Les anciens de Command & Conquer retournent sur le champ de bataille

Si leur âge d’or est loin derrière eux, les RTS se portent plutôt bien en ce moment avec des représentants comme Northgard ou They Are Billions qui commencent à émerger avec leur propre vision du genre. Forged Battalion, qui vient tout juste de faire feu sur le champ de bataille des accès anticipés Steam, joue quant à lui la carte de l’expérience résolument old school, tout en apportant une légère touche innovante. Jugez plutôt : au lieu de proposer un nombre restreint de faction, c’est au joueur de créer la sienne de A à Z.

Pour cela, on peut ainsi créer et personnaliser jusqu’à quatre variantes d’un même type d’unité (infanteries, véhicules légers / lourds, avions) en choisissant leur châssis pour la mobilité, leur armement, allant du canon anti-char aux mines en passant par des jets d’acide, ainsi qu’une amélioration de soutien. Le principe est aussi applicable pour trois tourelles différentes, la super-arme qui vient pimenter les fins de parties et le QG. On débloque tout cela via un arbre technologique massif, que l’on fait progresser en dépensant des points accumulables au fil des parties. Autrement dit, c’est chacun sa faction pour une myriade de possibilités en termes de style de jeu.

L’agressivité est toutefois de mise : on construit une raffinerie, on fabrique des moissonneuses pour amasser les dollars et fabriquer les différents types d’usines, puis on se retrouve en quelques minutes avec une grosse armée en mesure de fondre sur la base adverse. Il faut simplement veiller à construire fréquemment des centrales électriques afin d’augmenter le seuil d’énergie consommable pour alimenter les différentes structures.

Old school RTS

C’est fluide, le rythme est effréné et le feeling rappelle forcément Command & Conquer, puisqu’on retrouve le studio Petroglyph (composé d’anciens de Westwood Studios) à la baguette. La prise en main est donc quasi immédiate, même pour les non-initiés qui y trouveront leur compte grâce à une interface claire et une micro-gestion / macro-gestion loin de nécessiter de se brûler les doigts pour faire le plus d’APM. Niveau contenu, cinq missions de la campagne, qui font plus office d’entraînement qu’autre chose, sont pour le moment disponibles. Le cœur du jeu reste évidemment l’escarmouche et le multijoueur (jusqu’à huit personnes), en parties classées ou non, qui promet d’être rapidement enrichi par la communauté grâce à l’intégration du Steam Workshop et d’un éditeur de cartes.

Quelques soucis de pathfinding, du genre les moissonneuses qui aiment partir dans tous les sens au lieu d’accomplir leur sale besogne, ainsi qu’un équilibrage encore douteux sont à signaler, mais nul doute que tout cela sera corrigé d’ici la sortie officielle vu l’historique sérieux du studio en charge du développement.

Gunhead : FPS, 3D et cell-shading pour le successeur de Cryptark

Dans le milieu des développeurs indépendants, le studio Alientrap commence à afficher un CV reluisant : le très correct platformer d’action Capsized en 2011, le remarquable Apotheon en 2015 (pour sa direction artistique unique en son genre), et plus récemment le cruel Rogue-like en 2D Cryptark en 2017. Sans être exempt de défauts, ce dernier est sans doute leur titre le plus abouti, notamment grâce à son ambiance soignée que l’on aura le plaisir de retrouver dans Gunhead, son successeur attitré. Exit le twin-stick shooter en 2D : on passe ici à la dimension supérieure avec un monde ouvert en 3D et un gameplay FPS, dans un style rappelant la série Borderlands ou le futur MOTHERGUNSHIP.

On retrouvera bien entendu la composante procédurale et non-linéaire de son prédécesseur, sous la forme de vaisseaux aliens à conquérir, mais aussi sa nervosité. Équipé d'un jetpacket et capable de défourailler à tout va avec quatre armes simultanément en main, le joueur pourra choisir parmi une cinquantaine d'armes et d'objets. S’il reste des interrogations concernant le scénario, qui fera directement suite à celui de Cryptark, et sur la structure de la campagne, le tout promet d’être particulièrement bourrin et dynamique, dans la veine d’un fast FPS. Affaire à suivre en 2018 sur Steam, sans plus de précisions pour le moment.