Lors du lancement des premières puces Polaris l’année passée, nous avions pu observer qu’AMD avait encore du chemin à faire dans le domaine de l’efficacité énergétique. Avec ses RX 580, et en poussant les fréquences de fonctionnement encore plus loin, les choses ne se sont évidemment pas arrangées.
Pour recontextualiser un peu la question de la consommation, rappelons que les RX 480 de référence consommait presque 20 Watts de plus qu’une GTX 1070 Founders Edition, qui représente pourtant la gamme supérieure en termes de performances. Pire : nos tests sur des RX 480 overclockés avaient montré que la course au MHz coutait cher d’un point de vue énergétique, faisant grimper la consommation de ces modèles au niveau d’une GTX 1080 Founders Edition.
Comme on pouvait s’y attendre, les RX 580 font aujourd’hui exploser les compteurs, notre Radeon Nitro + affichant une consommation en charge de 213 Watts, quand la version STRIX d’Asus monte jusqu’à 222 Watts. A titre de comparaison, cela met ces deux cartes à mi-chemin entre une GTX 1080 FE et une GTX 1080 Ti FE, dont les performances respectives n’ont pourtant rien à voir. Quant à la RX 570 Gaming X, elle se positionne au même niveau qu’une RX 480 de référence, et demeure donc bien plus gourmande qu’une GTX 1060.
A partir de là, la question va être de savoir quelle importance on va donner à ce critère. Car de ce que nous avons pu constater (voir les graphiques ci-dessus et ci-dessous), l’augmentation des fréquences de fonctionnement des puces Polaris ne s’accompagnent pas d’une envolée des nuisances sonores, ou d’une hausse des températures, bien au contraire. Il faut toutefois être conscient que cet état de fait n’est nullement dû à un tour de magie d’AMD, mais bien au travail réalisé par ses partenaires, dans l’élaboration des systèmes de refroidissement : la RX 580 Nitro + de Sapphire offre ainsi d’excellentes prestations, cumulant un design relativement compact, et des nuisances sonores maitrisées, au prix, il est vrai, de températures en charge un peu au-dessus de ses concurrentes (74°C max). De son côté, MSI continue de donner l’exemple, avec une RX 570 qui profite d’une température maximale de 61°C pour des nuisances sonores parmi les plus basses de notre tableau. Quant à notre modèle Asus STRIX (une RX 580), elle n’est certes pas bruyante (41,5 dBA), et sa température de fonctionnement reste maitrisée, mais on s’attendait à mieux, considérant son encombrement sur 3 slots et sa triple ventilation.
Sachant cela, et comme nous le disions, il restera de ce volet « constantes environnementales » l’importance que l’on donnera à la consommation. Entre une GTX 1060 OC et une RX 580 OC, on est presque sur une différence de 100 Watts, ce qui est loin d’être négligeable. Toutefois, sur la facture d’une nouvelle configuration, cet écart ne devrait pas représenter plus d’une dizaine d’euros (entre une alimentation 450 et 550 Watts, par exemple). Important ? Pas important ? Quid du surcout lié au fonctionnement quotidien d’une machine sur le long terme ? Difficile de trancher, sans doute parce l’argument trouvera une résonnance différente chez chaque consommateur. Quoi qu’il en soit, retenez ceci : la différence de consommation entre une GTX 1060 et une RX 580 est sustantielle, et il conviendra d’en tenir compte, afin de dimensionner correctement l’alimentation associée.