Derrière des performances applicatives de premier ordre, la grande inconnue restait donc de savoir dans quelle mesure les Ryzen 5 allaient se montrer limitants en matière de loisir vidéoludique. Et contrairement à ce que les puces 8 cœurs avaient montré, la surprise est cette fois plutôt bonne pour AMD.
De nos différentes mesures en jeu, nous aurons pu remonter plusieurs éléments importants : le premier, c’est l’excellente tenue des processeurs Ryzen 5 par rapport à leurs concurrents les plus directs, chez Intel les Core i5 7500 et i3 7350K. Que l’on parle de The Witcher 3, de Gears of War 4, ou de Battlefield 1 (pour ne citer que ces exemples), les performances des Ryzen 5 sont en ligne avec celles que l’on obtient sur des Core i5 et i3, même lorsque ces processeurs sont associés à une carte graphique aussi véloce qu’une GTX 1070 (un modèle Founders Edition, dans notre cas).
Certes, lorsque l’on regarde les chiffres dans le détail, on trouvera bien quelques cas où Intel conserve un avantage, mais les différences demeureront très faibles, et ne seront en rien comparables avec l’écart qui séparait les processeurs Core i7 et les Ryzen 7. Ces bons résultats d’AMD ont sans doute une double explication : pour commencer, les puces Ryzen profitent plus de leurs cœurs supplémentaires en configuration 4/8 ou 6/12, qu’en configuration 8/16, puisque finalement, très peu de jeux gèrent autant de threads.
Également, il nous est apparu que les diverses optimisations apportées par AMD (nouveau code AGESA, nouveau profil de gestion de l’alimentation du CPU) ont également une part à prendre dans ces bonnes performances. C’est le second élément que nous voulions remonter : nous avons pu constater des différences de framerate parfois conséquentes entre les mesures que nous avions effectuées sur les puces Ryzen 7, et celles que les Ryzen 5 nous ont affichées, à l’avantage de ces dernières. Ce fut par exemple le cas sur Rise of the Tomb Raider, sur The Witcher 3, et dans une moindre mesure, sur Deus Ex : Mankind Divided. On notera également que dans le laps de temps qui a séparé nos essais sur les Ryzen 7 et Ryzen 5, Total War : Warhammer a reçu un patch, afin d’améliorer sa gestion des processeurs AMD. A la clé, là encore, une amélioration sensible des valeurs de framerate. Nous n’avons malheureusement pas pu refaire nos mesures sur les puces 8 cœurs pour confirmer cette tendance à la hausse. Toutefois, soyons pragmatiques : il y a peu de chances que les Ryzen 7 puissent revenir sur les Core i7 dans ce contexte, vu l'écart qui les séparait. Par contre, ces premiers travaux d'optimisation sont visiblement bien suffisants pour permettre aux Ryzen 5 de briller face au Core i3 et au Core i5.
Quoi qu’il en soit, on notera que les valeurs issues de notre première session d’essais indiquent que Core i5 et Ryzen 5 commencent à limiter les possibilités du GPU à partir d’une GTX 1060 overclockée, en résolution Full HD. Ces essais étant par essence pensés pour accentuer les limitations CPU, on peut imaginer que dans des conditions plus réalistes, les possesseurs de Ryzen 5 puissent exploiter pleinement une carte graphique de type GTX 1070, mais ce sera sans doute là la limite de raison pour ces processeurs.
Derrière, notre seconde batterie d’essais, qui consistaient à tester nos processeurs dans des conditions de jeux classiques (paramètres graphiques au maximum en Full HD sur une GTX 1070), confirme tout cela : Core i5 et Ryzen 5 sont au coude à coude, l’avantage basculant des uns aux autres en fonction des titres.
Enfin, dernier point qu’il convient de noter, et qui devrait encore ajouter à l’intérêt des modèles 1600 et 1600X sur les Core i5 : la capacité de traitement des 6 cœurs leur permet d’offrir d’excellentes prestations lorsque l’on souhaite associer jeu et streaming. La qualité de flux obtenue sera certes moins grande qu’avec des Ryzen 7, mais elle restera très honorable, considérant les paramètres d’encodage que nous avions choisis. Le résultat final sera de toute façon supérieur à ce qu’un Core i7 7700K pourra offrir.