Note de la rédaction
Spécifications | |
---|---|
Compatibilité | PC (Windows, MacOS), PS4, Smartphones et tablettes |
Transducteurs | 2x50 mm |
Réponse en fréquence | 12 Hz à 22 kHz |
Impédance | NC |
Sensibilité | NC |
Type microphone | Unidirectionnel, amovible |
Atténuation bruit micro | Casque seul : non, SuperAmp : oui, avec réglage en direct |
Zones éclairées | Oui |
Rendu 7.1 | 7.1 Virtuel |
Poids | 389 g |
Connexions disponibles | Optique, USB, Mini-jack, RJ45 propriétaire |
Où sont passés les faders et les boutons ? Qu’a-t-on fait de cette connectique foisonnante ? Pourquoi les équipes de Turtle Beach n'ont-elles pas fait le choix d'un seul et unique modèle pour Xbox One et PlayStation 4 ? Autant de questions qui s’imposent à nous à l’heure de tester la nouvelle vision haut de gamme du fabricant. Et gageons que certaines réponses ne devraient pas trop nous plaire.
Alors non, l'ensemble Elite Pro + TAC premier du nom n’était pas une référence incontournable, la faute à une série de menus défauts qui le plaçaient plutôt en choix de seconde zone. Toutefois, il avait pour lui un argument assez fort : sa carte son. Le système T.A.C. (T.A.C. pour Tactical Audio Controller) était en effet un module dont le potentiel restait simplement limité par sa suite logicielle, mais qui savait se positionner comme un compagnon presque idéal pour le streaming et le jeu en équipe. Avec sa suite de boutons et de faders, tous facilement accessibles, et sa connectique ultra complète, il s’adaptait mieux qu’aucun autre aux nombreuses plateformes et sources audio qui peuvent entourer le joueur. Aussi, à l’ouverture de cet ensemble Elite Pro 2, c’est avec une petite pointe de déception que nous avons découvert le changement de philosophie de Turtle Beach vis-à-vis de cet accessoire. Exit les contrôles physiques et les entrées multiples, place au tout numérique et au contrôle logiciel. Mouais ...
Le nouveau module SuperAmp, puisque c’est son nom, est en effet bien loin de proposer le même genre de services que le T.A.C. Nous sommes néanmoins toujours en présence d’un boîtier externe qui s’affaire à gérer diverses sources audio, en stéréo comme en 7.1. Et exactement comme son prédécesseur, connecté à un ordinateur Mac ou Windows, le SuperAmp offre une large gamme de modes de fonctionnement, avec des fréquences d’échantillonnage allant d’un inutile 8kHz à un plus classique 48kHz, en 16 bits sur 8 canaux ou 24 bits sur 2 canaux, ainsi qu’un retour de chat indépendant en mono (en 16 ou 24 bits) et l’envoi du micro séparé. Toujours pas de haute définition au programme. Mais si on reste en terrain connu au niveau de la gestion des flux audio, on ne peut pas en dire autant de l'aspect connectique, qui perd nombre de fonctionnalités.
Ainsi, exit les ports RJ45 pour le partage de chat en LAN sans latence. Bye bye les entrées analogiques qui autorisaient la connexion d’un micro externe, le son d’une manette de jeu et une source auxiliaire. Enfin, adios la sortie optique qui permettait de s’intégrer au sein d’un home cinéma de façon transparente. Le SuperAmp offre désormais une entrée/sortie en mini-jack 4 pôles pour le micro-casque, une sortie mixée pour le stream, une entrée optique, un port USB et une toute nouvelle connexion Bluetooth.
C'est grâce à ce dernier ajout que le fabricant entend compenser la diminution des dotations en entrées / sorties, avec trois fonctions majeures : le stream audio d’une source vers le SuperAmp, l’envoi du son du micro vers un appareil externe (ce qui permet par exemple de téléphoner avec votre casque en pleine partie...Pourquoi pas), mais aussi l’accès aux réglages du SuperAmp depuis votre tablette ou smartphone grâce à une application iOS ou Android. Quant au boitier, il ne conserve finalement qu’un seul gros bouton pour la gestion du volume général.
Par certains côtés, cette volonté du "tout logiciel" amène bien sûr quelques petits progrès. Pas de quoi révolutionner le concept initié avec le Stealth 700, ni même le rendre indispensable, mais on gagne indéniablement en intérêt entre la stabilité du logiciel qui semble largement améliorée et l’arrivée des Custom Preset, ces réglages d’égalisation que l’on peut enregistrer sous le nom de son choix. D'autant que la manipulation des différents paramètres est facile et agréable. Cependant, cette philosophie a ses limites : ainsi, sur PC, la partie logicielle se contente d’être un simple gestionnaire de firmware pour le SuperAmp. En clair, impossible d’accéder aux réglages de ce dernier sans application mobile, et donc sans son smartphone ou sa tablette connectée en Bluetooth. Sur PlayStation 4, c'est encore pire puisqu'aucune application ne donne accès au moindre réglage, ni même à la mise à jour du SuperAmp, ce privilège étant réservé aux produits Sony. On note d’ailleurs que la boite et la notice évitent subtilement de parler de PlayStation 4 de manière générale pour cacher un point fâcheux : la gestion sur cette console du 7.1 par le biais de la sortie optique uniquement, non disponible sur le modèle Slim, laquelle se limitera du coup à du simple stéréo.
A cela, ajoutons que Turtle Beach s’entête à mélanger les fonctions vraiment utiles comme le Noise Gate ou l’égalisation, avec d’autres plus anecdotiques voire gênantes comme le Superman Hearing ou le Chat Boost. le premier consiste en un affreux boost des mediums, censé aider à mieux entendre les pas des ennemis mais qui déforme le son de façon désagréable, quand le second s'attaque de la même manière à votre micro. Dans les deux cas, c'est une horreur pour celui ou celle qui a le malheur d’entendre le résultat.
Pour ce qui est du casque, Turtle Beach a fait quelques changements subtils par rapport à la version précédente. Si on perd le réglage de tension de l’arceau, on y gagne légèrement en rigidité, ce qui fait que le casque se présente comme un excellent compromis entre rigidité et confort. La tenue de tête offerte par le système à double arceau est bonne et les oreillettes se montrent à la fois épaisses et fermes. Tout juste pourra-t-on lui reprocher d’être un peu trop oppressant à la longue, la faute à un poids qui reste beaucoup trop élevé pour ce type de produit. Néanmoins, les possesseurs de lunettes trouveront ici une excellente solution pour le passage des branches sans que le casque ne devienne douloureux, et ce grâce à un ingénieux système de gestion de l’épaisseur de l’oreillette sur la zone incriminée. Honnêtement, c’est sur ce point le modèle le plus abouti que nous ayons pu tester.
En termes de construction, le Elite Pro 2 est d’ailleurs plutôt réussi. Solide et souple, avec une rotation de ses oreillettes qui facilite le positionnement comme la pose sur une surface plane. Rien à dire non plus sur les rotules, lesquelles ont brillamment survécu aux nombreuses torsions que nous leur avons imposées, sans grincement ni déformation. Tout juste pointerons nous la connectique du câble amovible reliant le casque et sa carte son : côté SuperAmp, nous trouvons un classique mini-jack 4 pôles, mais côté Elite Pro 2, c'est un mini-jack 5 pôles qui a été retenu. Un câble quasi impossible à remplacer en cas de casse ou de perte.
La partie son reste quant à elle difficilement attaquable pour ce qui est du rendu stéréo. Le casque est équilibré, précis, avec des graves bien présents mais sans débordement. A ce sujet, on ne retrouve pas l’étrange vibration qu’avait son prédécesseur lorsque le volume augmentait. Ici, l’Elite Pro reste impassible face à la puissance pourtant impressionnante qu’il est capable de fournir. Si la question de la protection auditive se pose, le casque offrant un rendement clairement au-dessus des recommandations, il garde en tout cas une bonne définition de l’ensemble du spectre quel que soit le volume, et se module facilement avec l’égaliseur fourni. Malheureusement, l’expérience est clairement moins convaincante en 7.1. L’effet rajoute plus de flou qu’il ne crée de spatialisation et on perd l’équilibre global des fréquences avec l’ajout un peu exagéré de médiums. On évitera donc cette fonction qui n’apporte pas d’intérêt pour l’immersion, et gêne carrément pour la performance en jeu.
Terminons enfin avec le microphone, d’une qualité tout à fait convaincante, avec un vrai respect du timbre de la voix et sans défaut particulier, ni de souffle ni de saturation. Juste dommage qu’il souffre en Bluetooth d’une piètre qualité de transmission du signal donnant finalement l’impression lors d’appels téléphoniques que vous parlez du fond d’une bouteille, avec en prime tout un lot d’artefacts sonores. Heureusement, en filaire analogique comme en USB via le SuperAmp, on pourra sans problème en faire un compagnon de chat comme de streaming. Si seulement Turtle Beach avait laissé un contrôle de son volume avec un bouton physique, plutôt qu’un simple mute directement sur le câble.
Pour le Elite Pro + TAC, nous avions fait deux conclusions séparées pour le casque et pour son contrôleur audio, tant il nous semblait que ce dernier méritait sa place au coeur de l’ensemble. Pour ce Elite Pro 2, ce ne sera pas le cas. Le SuperAmp peine à dépasser le simple rôle de carte son et l’ajout de fonctionnalités via le Bluetooth ne suffit pas à égaler les pertes en termes d’entrées, de sorties et de gestion physique. Au final, nous avons donc un casque stéréo de très bonne qualité, bien que lourd à l’utilisation, accompagné d’une solution matérielle /logicielle atypique basée sur une carte son et un contrôle au smartphone. C’est intéressant, parfois satisfaisant, parfois un peu léger, mais c’est surtout trop cher pour un tel résultat. A 250€ l’ensemble, l'ensemble Elite Pro 2 + SuperAmp se heurte à des productions capables de bien meilleures prestations, parfois même en sans-fil. Sans être honteux, le Elite Pro 2 n’est donc pas le casque de streaming ou de compétition de nos rêves. Il n’en a ni la légèreté, ni les fonctionnalités, ni le niveau de prestation.
Points forts
- Un niveau de finition élevé
- Rendu équilibré et précis
- Des oreillettes confortables, sans excès de sudation
- Le port des lunettes bien accompagné
- La tenue de tête et le confort du casque
- Le microphone facile à placer et intelligible
- L’application smartphone qui progresse chez Turtle Beach
Points faibles
- Le casque pesant à la longue
- Un câble difficile à changer en cas de casse
- La carte son qui perd tellement de fonctionnalités
- Le 7.1 du TAC qui manque de précision
- Ne passerait pas les tests de protection auditive
- Pas d’application sur PS4 ou PC
- Le son en mode téléphone
- Le prix, excessif
Le pack Elite Pro + TAC premier du nom soufflait déjà le chaud et le froid et cette évolution reste sur la même ligne, avec toutefois des arguments différents. Il faudra ainsi séparer les performances du casque de celles du boitier qui l'accompagne. Dans le premier cas, nous avons un produit abouti, même si son poids est un facteur qui peut jouer en sa défaveur. Pour ce qui concerne le boitier, en revanche, on note une nette régression dans les fonctionnalités proposées. Beaucoup de systèmes de contrôle sont ainsi renvoyés vers une application smartphone pour un résultat mitigé, surtout pour ce prix, et face à des solutions de type MixAmp (Astro) ou GameDAC (chez SteelSeries).