Note de la rédaction
Spécifications | |
---|---|
Compatibilité | PC (Windows et soi disant Mac OSX) |
Transducteurs | 2x50 mm |
Réponse en fréquence | 20 Hz à 40 kHz |
Impédance | 32 ohms @1kHz |
Sensibilité | 100 dB SPL/mW |
Type microphone | Unidirectionnel, rétractable |
Atténuation bruit micro | Non |
Zones éclairées | Oui, RGB |
Rendu 7.1 | Simple effet surround |
Poids | 398 g |
Connexions disponibles | USB |
Que celui qui n’a pas rêvé de profiter de ses jeux dans une atmosphère colorée jette la première pierre à MSI. La société étend en effet aujourd’hui sa gamme d’accessoires dans un registre inédit, celui des lampes d’ambiance pour gamer, avec pour fer de lance la Immerse GH70. Et mieux, là où d’autres seraient tentés d’ajouter des fonctions d’éclairage à leurs casques, le fabricant Taïwanais fait le break en incorporant des fonctions de casque à sa lampe. Une idée lumineuse ? Non, pas vraiment.
Excusez le trait d’humour, mais s’il y avait un seul moyen de sauver cet Immerse GH70, ce serait effectivement d’en faire une lampe d’ambiance. En effet, sur les faces externes de ses oreillettes, MSI a posé un joli diffuseur jouant avec la géométrie et le contraste. Sur la surface laissée par les épais points d’accroche des oreillettes, un fond noir empêche la lumière des LEDs de sortir quand des chevrons blancs en quinconces lui ouvrent le passage. De ce jeu d’optique naissent des couleurs vibrantes comme seules les diodes RGB peuvent en créer, avec en plus un effet de vague naissant de la gestion des couleurs sur 4 zones verticales. Zones qui ne sont certes pas gérables directement par l’utilisateur, la faute à un utilitaire qui ne donne pas la main sur cette particularité mais qui, à travers des programmes pré-calibrés, sont parfaitement exploitées pour que le rendu soit hypnotisant. C’est beau, ça fera rêver votre petit neveu de 8 ans, dont l'enthousiasme ne sera sans doute pas gâché par la présence au pied de chaque oreillette d’une zone en forme de dragon, irrémédiablement allumée en rouge, sans autre possibilité pour l’éteindre que de débrancher le casque, ou de désactiver la totalité de son éclairage dans l’utilitaire fourni.''' Utilitaire qui, bien qu’une compatibilité Mac et Windows soit annoncée, n’est présent que sur l’OS de Microsoft, laissant les utilisateurs de produits Apple totalement désarmés tant face au dragon lumineux, qu’avec le choix de la couleur de leur accessoire.
Maintenant, soyons plus pragmatique : on n’achète pas un casque pour ses capacités lumineuses, n’est-ce pas ? On pensera plutôt au son, à ses qualités mécaniques ou à sa finition. Et justement, côté finition, le GH70 donne au sortir de sa boîte le sentiment d’être une réussite en mettant joliment en valeur ses différentes textures et matières. Sauf que cette bonne impression sera de très courte durée. Ah, si seulement les mécanismes des diverses rotations avaient eu le bon goût de fonctionner correctement, sans craquements, grincements, ni sans le défaut d’une des deux oreillettes, apparu après quelques menues manipulations, faisant disparaître la butée des 90° réglementaires. Une rotation ainsi libérée qui nous mène tout droit au risque de torsion du câble jusqu’à la rupture et nous laisse évidemment avec de grands questionnements quant à la durabilité de l’objet.
Une fois posé sur le crâne, c’est aussi la déception. Le casque, un modèle circum aural avec arceau métallique double sous lequel se place une suspension, peine à trouver une place qui allie confort et stabilité. Trop lourd avec ses 398 grammes, il impose en plus une pression mal répartie : trop forte au dessus des oreilles, trop faible en dessous au point que, par effet de levier, on se retrouve avec un trou béant du genre à laisser entrer tous les sons extérieurs, que l’on utilise les oreillettes en simili-cuir ou celles en tissu plus aéré. Un défaut auquel s’ajoute la mollesse de la suspension, pour un maintien si limite qu’il induit un risque de chute de l’ensemble au moindre mouvement de tête un peu appuyé vers l’avant ou l’arrière. En clair, on joue avec la crainte que le casque se déplace et tombe, ce qui n'est pas génial en matière d'immersion.
Pour l’électronique, si MSI affiche fièrement les caractéristiques de sa carte son capable d’encaisser du son en haute définition jusqu’au 24 bits 96kHz, le rendu sonore du GH70 n’en est pas moins décevant. Et encore le mot est faible. Les deux haut-parleurs néodyme de 50 mm délivrent un son sans aucune fréquence en dessous de 150 Hz, c’est à dire sans véritables graves. Les basses percutent dans le bas médium mais manquent cruellement de rondeur. A cela s’ajoute une grosse faiblesse dans les aigus, avec une faible définition, et une égalisation naturelle qui laisse toute place à l’agressivité des mediums. Les voix ressortent beaucoup trop fort, le reste est appauvri, dénaturé, désagréable et même douloureux de saturation dès que l’on pousse le volume au delà des 80%.
On aurait pu espérer corriger le tir grâce à l’égaliseur intégré dans le logiciel Gaming Center, mais c’était sans compter sur ses capacités indécentes. En effet, l’impossibilité de sauvegarder ses propres réglages limite son utilisation à une gestion en direct, quand ses effets sur les graves ou les aigus se montrent insuffisants pour rattraper les errances de la sonorité de base. Quant aux presets proposés, ce sont simplement les plus farfelus qu’il nous ait été permis de rencontrer (on met la capture du preset Jazz pour que vous vous rendiez compte). C’est simple, chacun de ces réglages a été pensé pour être joli à voir, tout simplement, avec des courbes en V, en M, en W, en alternance, sans qu’il n’y ait la moindre logique sonore derrière. Le son, déjà peu convaincant au naturel, en ressort systématiquement altéré, parfois jusqu’à l’inaudible.
Et très logiquement, s’il n’a rien à nous offrir en stéréo, le GH70 ne brille pas non plus en 7.1. Disponible uniquement sous Windows, car dépendant lui aussi du Gaming Center, ce traitement ajoute à l’incohérence de l’égalisation sa dose de réverbération, floutant encore plus les quelques aigus encore présents, pour un résultat à l’opposé de ses promesses : une spatialisation déformée et des bruits de fond complètement masqués par le brouhaha. Le micro rétractable enfin, se montre lui aussi au niveau du reste. Sa sonorité médiocre, dénuée de graves, dénature le timbre de la voix, y ajoute de la saturation et du souffle, avec un résultat incompréhensible pour les auditeurs. Et en absence totale de contrôle mécanique sur le boîtier, à part un mute simple du micro, c’est au logiciel que sont laissés la gestion du volume et le mixage du retour de la voix dans le casque. Peu pratique. Quant à l’atténuation des bruits ambiants, elle est simplement absente, remplacée par la possibilité d’ajouter des effets “cartoon”, “monstre”, ainsi qu’une voix masculine ou féminine, par décalage de fréquences.
On attendrait d’un casque filaire à plus de 100€ qu’il offre avant tout un bon son, en stéréo comme au micro, qu’il se pose naturellement et confortablement sur notre tête, qu’il maîtrise les fonctions audio dont les joueurs ont vraiment besoin, et qu’enfin sa fabrication soit sûre et durable. Avec le casque Immerse GH70, aucun de ces points cruciaux n’est satisfaisant, ni même d’un niveau acceptable. Trop cher, mal pensé, mal réalisé, voilà un modèle qui ne devrait vous apporter aucune satisfaction, que ce soit en tant que casque comme en éclairage d’ambiance. En un mot : Fuyez-le.
Points forts
- Assez agréable à regarder
- Deux jeux d’oreillettes fournis
Points faibles
- Le son, affreux
- Les possibilités logicielles, affligeantes
- Le confort, inexistant
- Le micro, détestable
- La finition, décevante
- Le prix, indécent
Dans notre milieu, nous aimons souvent argumenter que le jugement d'un produit ne se résume pas à une note, et qu'il faut en comprendre le sens, autrement dire, lire le texte qui l'accompagne. Cette règle a toutefois ses exceptions, et le GH70 de MSI nous le montre bien. Le mémorable 6/20 qui le caractérise résume ainsi parfaitement la situation : il est décevant sur tous les plans, sauf peut-être sur son éclairage. Reste que 100€ pour une lampe de chevet qui ne tiendra pas debout toute seule, c'est toujours difficile à justifier.