Il y a un vieil adage que vous connaissez sans doute et qui dit : « Jamais deux sans trois ». En ce qui nous concerne, nous n’avons jamais trop prêté attention à ce genre de prophétie. Aussi c’est avec entrain et curiosité que nous nous sommes lancés dans ce test du nouveau fleuron de la gamme Arctis, malgré nos expériences plus ou moins mitigées des Arctis 5 et 7. Et grand bien nous en a pris, puisque ce nouveau casque gaming estampillé SteelSeries s’annonce comme une belle réussite.

Avant d’entrer dans le vif du sujet, précisons que si la gamme Arctis Pro partage beaucoup de points communs avec les modèles de la gamme Arctis tout court, elle ne boxera pas tout à fait dans la même catégorie de prix et de prestations. On est ainsi sur de nouveaux haut-parleurs à la bande passante très élargie (40Hz à 40Khz, contre 20Hz à 20KHz précédemment), et alors que les Arctis 5 et 7 s’accompagnaient de boitiers intermédiaires relativement modestes, les deux Arctis Pro les plus onéreux sont livrés avec des modules aussi solides en termes de spécifications que fournis niveau fonctionnalités. S’agissant de notre produit de test, son package comprenait par exemple le casque et un élément baptisé GameDAC. Élément qui embarquait notamment un DAC et un amplificateur casque ESS Sabre, avec à la clé, la possibilité de délivrer un signal en 96kHz/24 bits. Il y aura cependant quelques restrictions à cette qualité d’écoute : dans ce mode, le GameDAC ne permet pas de profiter d’une gestion différenciée des flux haut-parleurs et des canaux de communication. Et il ne permet pas non plus d’activer l’émulation 7.1. Ces deux fonctionnalités seront réservées au mode dit « PC », qui proposera un signal en 48kHz/16 bits en contrepartie. Enfin, un troisième mode servira dans le cas d’un branchement à une PS4 classique, pro ou slim.

Passer d’un mode à un autre sur un module de commande pour profiter d’un environnement tantôt musical, tantôt gaming… La manœuvre pourrait paraitre un peu fastidieuse, mais fort heureusement, SteelSeries a plutôt bien travaillé l’ergonomie de son système. Le GameDAC dispose d’un afficheur OLED parfaitement lisible, et menus et options défilent sur simple rotation de la molette principale, dont la pression permet aussi de sélectionner ou d’activer une fonction en particulier. La sortie des menus ou le retour arrière, quant à eux, sont gérés par un second bouton juste à côté. De cette manière, on passe avec aisance de la personnalisation des profils d’écoute à l’activation du rendu 7.1, en passant par la balance entre volume principal et volume des communications.

Mais tous ces artifices permettent-ils au final d’obtenir un son de qualité ? C’est la question qui nous taraudait, au vu des prestations des Arctis 5 et 7, et du tarif appliqué à notre modèle de test. Toutefois, nous avons rapidement été rassurés. De base, sans passer par le DAC et en utilisant l’adaptateur 3,5 mm fourni, le rendu est assez neutre. Un peu trop pour nos oreilles même, avec des voix qui ressortent bien, mais des basses et des haut-mediums qui manquent légèrement de vigueur. Toutefois, l’ensemble brille par sa précision et son dynamisme et présente une jolie image stéréo, des arguments qu’un branchement au DAC ne font que confirmer. Et quelques ajustements plus tard (voir photo ci-dessous), le verdict tombe : l’Arctis Pro offre un des tout meilleurs rendus de notre comparatif. Et l’on ne parle que du mode PC… En mode Hi-RES (l’ensemble GameDAC + casque a reçu la certification japonaise du même nom), la prestation gagne encore en dynamique et en précision, et c’est réellement un plaisir que de profiter de quelques morceaux enlevés, ce périphérique sur la tête.

Un plaisir qui sera d’ailleurs autant auditif qu’ergonomique. Nous avions ainsi loué la qualité et le confort proposés par la conception des précédents modèles Arctis, et cette version Pro, qui reprend les mêmes principes, ne fera que conforter notre avis. Les coussins des écouteurs, qui revendiquent une inspiration issue des équipements sportifs, entourent les oreilles avec douceur, et la bande souple qui reste en contact avec le haut du crâne supporte l’ensemble avec ce qu’il faut de légèreté et de stabilité pour qu’aucune gêne ne se fasse sentir sur de longues sessions d’utilisation. De même, l’isolation passive proposée est dans une bonne moyenne, à l’instar de ce que l’on constatait sur l’Arctis 7.

Le confort, il viendra également de la facilité d’accès des commandes situées sur l’écouteur gauche. Par rapport à l’Arctis 7, SteelSeries a offert un bouton plus large et une surface texturée à la fonction mute du micro, par exemple. L’utilisateur dispose également d’un contrôle direct du volume (type potentiomètre), et de la possibilité de partager son expérience sonore avec un camarade, pour peu que ce dernier dispose d’un casque à connexion jack. Enfin, il est important de préciser que si les nombreuses fonctions de l’Arctis Pro sont pilotables depuis le GameDAC, les joueurs PC peuvent également les configurer par l’intermédiaire du pilote SteelSeries Engine 3, lequel devrait faire montre de ses qualités d’ergonomie habituelles. Devraient, car à l'heure où nous écrivons ces lignes, le casque n'était toujours pas reconnu par la dernière version du SSE3.

Et le micro au milieu de tout ça ? Eh bien lui aussi nous gratifie d’une d’excellente prestation, et reproduit une voix claire et naturelle, parfois un poil métallique sur certaines sonorités, mais sans que cela soit réellement un contre argument à la pratique d’une activité de streamer, par exemple. Non… Le plus problématique sur ce système de communication se situera ailleurs, au niveau de l’atténuation des bruits extérieurs, qu’on aurait souhaité plus efficace. Le fait de pouvoir rétracter le micro complètement dans l’écouteur reste très pratique, et une LED bien visible permet d’être immédiatement renseigné sur son état, activé ou non.

Finalement, et au-delà de la question de la gestion de l’atténuation du micro, nous n’aurons que deux points négatifs sérieux à relever : le premier concernera le traitement 7.1. Si la spatialisation se montre plus convaincante que sur les précédents modèles Arctis, eu égard aux qualités auditives du nouveau casque, elle trouve malgré tout ses limites lorsque les sources arrivent en nombre. On est à ce titre en dessous des expériences que proposent des ensembles comme le GSP 303 et GSX 1200, ou A40 et son fidèle MixAmp. Quant au second regret, il concerne le boitier DAC. Il sera pratique, mais nous aurions aimé un poids et une taille un peu plus conséquente, afin de lui assurer une plus grande stabilité, lorsqu’on tire par mégarde sur le câble, par exemple.

Au moment de rendre nos conclusions, c’est peu de dire que cet Arctis pro, accompagné de son module GameDAC, nous a agréablement surpris, et mérite son positionnement tarifaire premium de 280€ (tarif de lancement). Son seul concurrent sérieux dans ce comparatif semble être l’A40 chez Astro, et si vous relisez notre test de ce modèle, vous constaterez que chaque modèle aura des arguments. Dès lors, le choix entre les deux sera surtout dépendant des critères que vous mettrez le plus en avant. Mais dans un cas comme dans l’autre, les chances d’arriver sur une déception sont infinitésimales (un terme que nous n’avions plus utilisé depuis nos années en faculté de Sciences).