Note de la rédaction
Spécifications | |
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Compatibilité | PC (Windows), consoles, smartphones et tablettes |
Transducteurs | 2x50 mm |
Réponse en fréquence | 20 Hz à 20 kHz |
Impédance | 32 ohms @1kHz |
Sensibilité | 100 dB SPL/mW |
Type microphone | Omnidirectionnel, rétractable |
Atténuation bruit micro | Oui |
Zones éclairées | Oui, RGB |
Rendu 7.1 | Simple effet surround |
Poids | 248 g |
Connexions disponibles | USB via carte externe, jack 3,5mm via adaptateur |
Cougar se lance dans le rendu surround avec une évolution de son casque Immersa, affublé du suffixe Pro pour l’occasion. Des hauts-parleurs plus larges, une carte son externe, une compatibilité étendue, un joli logo 7.1 et un éclairage RGB. De quoi faire une belle fiche technique, mais à trop vouloir en faire, ne prend-on pas le risque de se perdre ?
Doit-on vous rappeler que c’est chacun de vous, en tant que consommateur, qui donne le ton des tendances et des futurs développements ? Si vous aimez que ça brille, que ça change de couleur, que le son soit géré à 360°, et que vous le faites savoir avec votre porte-monnaie, comptez sur les fabricants pour se lancer à corps perdu dans ces directions. Pourtant, si l’on devait faire le bilan de ce qui fait un bon casque gamer, voire un casque parfait pour le jeu, la liste des caractéristiques ne serait pas si longue. D’abord et avant tout une bonne sonorité, tant pour les écouteurs que pour le microphone, et si possible une gestion de l’égalisation. Ensuite un bon confort, avec juste ce qu’il faut de tenue, un poids maîtrisé et des oreillettes agréables pendant des heures. Enfin une finition au niveau du prix payé, pour un produit durable, sans grincement, offrant un design pensé pour le gaming de telle sorte que les fonctions soient facilement accessibles. Quant au look, aux LEDs de couleur et au 7.1, ils ne devraient mériter votre attention qu’en bonus, et à condition que l’ensemble soit bien réalisé puisqu’au final, c’est bien avec votre argent qu’ils sont financés. Voici donc le cas de l’Immersa Pro, un casque qui nous a fait plaisir sur de nombreux points mais qui aurait pu faire mieux, beaucoup mieux, en en faisant un petit peu moins.
Alors oui, l’emballage est des plus agréables à ouvrir. Le casque lui même possède un charme indéniable avec ses grilles, son micro rétractable et ses mousses ultra épaisses qui rappellent le Razer Kraken 7.1 v2, ou son fin arceau que l’on croirait partagé avec le Siberia 350 de Steelseries, Son mélange, peu subtil mais efficace, entre modernisme et classicisme, qui noie dans un halo de couleurs deux boutons rotatifs argentés, l’un pour l’atténuation du volume et l’autre pour l’activation du micro, tape clairement à l’oeil pour peu qu’on ne soit pas en recherche de discrétion. On aurait aussi du mal à lui trouver des défauts de fabrication tant les matières nous réjouissent par leur finition et leur ajustement, exception faite justement du contrôle du micro, dont le jeu important témoigne d’un défaut de conception, et de quelques vis apparentes qui auraient pu être évitées.
Même une fois posé sur les oreilles, on apprécie sa tenue sur le crâne comme sa légèreté, et ce malgré la sensation d’avoir un énorme coussin autour de la tête, confortable mais un peu envahissant, et du genre à mal encaisser la sudation après une première heure de jeu. Question de goût, nous avons tendance à préférer les arceaux plus fermes aux modèles en suspension, plus flottant, même si celui-ci ne se montre largement supérieur au Siberia 350 de Steelseries, mais pas non plus à la hauteur d’un A40 de chez Astro. On trouve aussi quelques bruits de grincements et autres cliquetis lors des manipulations des diverses commandes, mais rien qui ne perturbe une fois le volume normalement élevé. En clair la première impression est plutôt bonne. Pas parfaite, mais aux vues du prix demandé, tout ceci nous semble cohérent, et même encourageant pour la suite.
Au bout du câble de 2 mètres, on trouve un premier élément d’étonnement. Une prise mini-USB sortie d’une autre décennie vient se connecter soit à une carte son en USB de taille standard, soit à un adaptateur vers un mini-jack 4 pôles. On aurait pu croire à une gestion numérique du signal jusqu’aux oreillettes, mais une vérification au multimètre nous indique que le mini-USB transporte simplement le son analogique amplifié vers les écouteurs, celui du micro, et l’alimentation comme la gestion des LEDs, le tout étant géré par la carte son compatible PC, d’une qualité plutôt médiocre. Cette dernière fonctionne d’ailleurs sur d’autres plateformes, comme Mac et Linux, mais sans support logiciel. Quant à l’adaptateur mini-jack, il ne reprend que la partie son, laissant de côté l’éclairage multicolore, mais assurant une compatibilité avec la plupart des consoles, smartphones et tablettes, en stéréo pure. Une très bonne chose, mais vu la particularité de la connectique, il est clair qu’il ne faudra pas égarer votre adaptateur, celui-ci étant peu conventionnel, clairement introuvable chez la concurrence et difficile à reproduire soi-même. Nous aurions donc préféré une double connectique directement sur le câble de base, pour plus de praticité.
Mais c’est du côté de l’interface USB que la première vraie déception pointe le bout de son nez. Windows est formel, la petite carte son ne propose que 2 canaux, en stéréo classique, quelle que soit la source évidemment, et sans que le support logiciel ne prenne le relais avec une solution multicanale. Le 7.1 n’est donc aucunement présent, remplacé par un effet surround tout à fait ignoble et n’offrant jamais le moindre intérêt. Le brouhaha généré par cette fonction donne l’impression de jouer dans une cage en verre, avec des réverbérations sélectives, par fréquences, dénuées de toute logique. Les voix perdent en intelligibilité, les basses oublient leur précision, et les fameux bruits de pas que l’on est censé entendre avant nos adversaire restent de l’ordre de la chimère.
Dommage car une fois l’effet désactivé, en stéréo classique donc, le casque délivre un son plutôt équilibré, avec des aigus précis, des médium bien définis et des basses généreuses mais sans excès ni mollesse. Sans atteindre la qualité des meilleurs modèles de ce comparatif, le casque remplit bien son rôle en jeu, avec des voix qui trouvent naturellement leur place tout en laissant une bonne part au spectacle sonore, pour une immersion de qualité. Pareil avec l’écoute musicale pendant laquelle on apprécie l’équilibre général de l’Immersa Pro, ses medium à peine creusés, pour un son globalement satisfaisant et qui ne fatigue pas trop à la longue. Le logiciel permet d’ailleurs de stocker ses propres presets d’égalisation, avec un niveau réglable sur 10 plages de fréquences. De quoi trouver assez facilement une configuration qui vous convienne pour chaque type d’utilisation, du moins sous Windows.
On ne pourra malheureusement pas en dire autant du microphone qui se montre un peu trop criard et serré dans sa plage de fréquences, manquant cruellement d’aigus, de graves et de définition dans les mediums. Avec en prime une captation omnidirectionnelle à laquelle il manque un véritable atténuateur de bruits, il ne fera pas le bonheur de vos coéquipiers qui auront même parfois du mal à vous comprendre pour peu que l’ambiance locale soit un peu trop sonore ou que le positionnement du micro soit à peine mal ajusté. Pas vraiment le genre de micro que l’on vous conseillerait pour du streaming ou de la vidéo en ligne, tant on est loin de la rondeur et de la précision d’un Kraken V2, avec lequel l’Immersa Pro partage un système astucieux de micro rétractable qui s’illumine lorsqu’il est actif, entre autres pièces communes. On note d’ailleurs qu’à part un réglage du volume du micro et de son retour dans les oreilles, l’interface ne propose ni égalisation ni activation d'un Noise Canceler. Impossible donc d'en corriger les défauts de base, même sur PC.
Reste enfin l’éclairage des LEDs qui entourent les deux boutons rotatifs du casque. Une fonction qui se gère depuis l’interface UIX du fabricant, sous Windows donc, mais fonctionne sur la dernière mémoire dès que la carte externe est connectée sur une prise USB alimentée. On peut, depuis le logiciel, choisir une couleur, y ajouter un effet, ou laisser filer un enchainement à vitesse variable. Il est même possible d’affecter ce réglage à un profil, et y inclure au passage une signature sonore. Tout un programme, même si nous on aurions préféré que cette édition "Pro" s'attache plus à nous offrir un micro digne de ce nom et un 7.1 correct, plutôt que ce genre de fonction. Pour un prix d’environ 90€, il vaut peut être mieux jeter un oeil du côté du RIG 500E, certes moins reluisants et n’offrant pas d’éclairage à LEDs, mais clairement taillés pour les joueurs en quête d’un accessoire performant. Mais là, c’est clairement à vous de voir vos priorités.
Points forts
- Une sonorité équilibrée et malléable en stéréo
- Utilisable sur de nombreuses plateformes
- Très confortable, tenue de tête correcte
- Les commandes de volume et de mute faciles d’accès
- Un système de rangement du micro discret
- Logiciel assez complet et agréable à utiliser
Points faibles
- Le 7.1 qui n’en est pas un, et qui gâche tout
- Un micro de faible qualité et sans réglage
- L’atténuateur de bruit peu efficace
- La molette du micro, mal ajustée et branlante
- Quelques grincements et bruits de manipulation
- Câblage difficile à remplacer
Avec cet Immersa Pro, on n’est pas passé très loin du casque moyen de gamme que l’on pourrait conseiller avec plaisir. Le modèle est compatible avec de nombreuses plateformes, confortable et sonne très correctement en stéréo, ce qui n’est déjà pas mal. On lui reprochera néanmoins deux points qui nous semblent primordiaux pour tenir tête à ses concurrents les plus illustres : la qualité médiocre de son micro comme son soi-disant 7.1, insipide et même contre-productif.