Nous voilà (enfin) arrivés à l'avant dernière partie de notre dossier, partie qui visera donc à aller un peu plus loin dans l'étude des processeurs Ryzen 7, lorsqu'ils sont soumis à des applications vidéoludiques. Notamment, nous nous attacherons à tester ces produit dans des conditions de jeu plus réalistes que précédemment, ainsi qu'à mesurer l'impact de leurs capacités d'encodage pour les streamers.
Comme nous l'exposions précédemment dans la partie explicative de notre protocole de test, les mesures que nous avons effectuées jusqu'à présent en matière de jeu vidéo, avait pour but de démontrer spécifiquement la capacité d'un CPU à limiter les performances d'un GPU. Un protocole qui a débouché sur le constat d'une certaine supériorité des processeurs Intel sur les nouveaux venus Ryzen. Toutefois, dans un cadre vidéoludique classique, force est d'avouer qu'un joueur ne cherchera pas spontanément à imposer à ses jeux des paramétrages graphiques qui viendront limiter son CPU. Il va plutôt chercher le meilleur compromis en termes de fluidité et de qualité d'affichage. De fait, nous avons souhaité voir dans quelle mesure l'avantage d'Intel se maintiendrait sous ces nouvelles conditions, qui en toute logique, vont amener plus de pression sur le GPU, et un peu moins sur le CPU.
Notons que nous avons cette fois limité le champ de nos tests à seulement quatre processeurs concurrents, i7 7700K et i7 6900K d'un côté et Ryzen 7 1800X et 1700 de l'autre. De même, nous nous sommes concentrés sur une carte graphiques en particulier, la GTX 1070. Enfin, côté réglages, nous sommes passés en paramétrage "Ultra" ou "Maximum" sur tous les jeux de notre panel (qui s'est élargi pour l'occasion de 6 à 13 titres), et avons priviligié la résolution Full HD.
Résultat des courses ? Certes, l'écart entre les processeurs Intel et AMD est toujours là, mais on constate qu'il est très nettement atténué, sur The Witcher 3, Gears of War 4 ou Battlefield 1, pour reprendre des exemples cités lors de nos précédents essais. On remarque par ailleurs que cette différence demeure très contextuelle d'une manière générale, l'influence du CPU dans les performances d'un jeu dépendant de son moteur et des choix techniques des équipes de développement dans la gestion des ressources matérielles. Enfin, on notera que Ryzen 7 1800X et Ryzen 7 1700 demeurent très proches dans leurs performances vidéoludiques, et si le second ne remporte certes pas la palme des performances brutes, il survole en revanche ses petits camarades, lorsque cet aspect est pondéré par le prix demandé : à 350€, le Ryzen 7 1700 continue de s'affirmer comme la bonne affaire du moment, en affichant des niveaux de framerate très proches de ceux des processeurs i7.
Et comme nous l'avons dit plus haut, il est un autre argument sur lequel les processeurs Ryzen pourraient s'appuyer pour convaincre les joueurs : les performances en matière d'encodage vidéo. Beaucoup de joueurs partagent maintenant leur loisir vidéoludique sur des plateformes telles que Twitch ou Beam, et pour eux, les 8 coeurs de Ryzen 7 pourraient contrebalanceront très largement les légères baisses de performances qu'ils devraient assumer en jeu pur, par rapport à une plateforme Intel. Pour le démontrer, nous avons donc repris les tests ci-dessus, en y ajoutant la gestion d'un flux de streaming sur Twitch, et en mesurant à la fois la qualité du flux proposé, et le coût en framerate qu'il engendre. Pour rappel, nous avons utilisé pour ce faire OBS (Open Broadcaster Software), et avons paramétré notre flux sur des paramètres relativement lourds : résolution 720p, encodage x264, birate max = "4000", preset d'encodage = "Slow".
Premier encodage réalisé en temps réel sous OBS avec un couple CPU I7 7700K / GTX 1070, selon les paramètres présentés ci-dessus (représentatif de la qualité ROUGE)
Second encodage réalisé en temps réel sous OBS avec un couple CPU Ryzen 7 1700 / GTX 1070, selon les paramètres présentés ci-dessus (représentatif de la qualité VERT FONCE)
Dans ce cadre, non seulement les performances des deux plateformes sont complétement lissées (plus de différences de framerate constatées entre Intel et AMD), mais les processeurs Ryzen sont à même de proposer une très bonne expérience de streaming dans la majorité des cas, tandis que le Core i 7700K trouve très rapidement ses limites. Il faut alors monter sur un i7 6900K, singulièrement plus onéreux, pour retrouver une bonne qualité de stream. Une situation que les deux vidéos ci-dessus illustrent bien : la première montre ainsi clairement les limites du i7 7700K dans ce cadre particulier, tandis que la seconde met au contraire en lumière les aptitudes d'encodage du processeur Ryzen 7 1700.
Afin de mieux percevoir les différences qui séparent un processeur i7 7700K d'un processeur Ryzen en matière de gestion d'un stream, nous avons monitoré certaines de nos sessions de jeu, avec et sans encodage parallèle. Sur l'image du haut, on voit que même sans stream à gérer, le Core i7 7700K présente un taux d'utilisation relativement élevé, si bien que lorsque l'on rajoute un encodage derrière, il se retrouve saturé par la charge. Sur l'image du dessous, on constate que les 8 coeurs du processeur Ryzen 7 1800X lui offre bien plus de marge de manoeuvre, suffisamment pour absorber la charge d'un stream de jeu en parallèle.
