La recherche de la configuration parfaite est une tâche parmi les plus difficiles au monde, et pour cause : elle n’existe pas. Dans ce domaine, tout est toujours une affaire de compromis, entre vos souhaits, les technologies disponibles à l’instant t, et ce que votre porte-monnaie pourra vous permettre d’acquérir. Cette année, comme vous allez le constater, nous avons souhaité élargir le champ de nos propositions en la matière afin que vous ayez justement le maximum de compromis à disposition, pour faire le bon choix. Et on commence avec les configurations d’entrée de gamme, entre 580 et 760€.

L’année dernière, le choix d’une configuration PC à bas prix était pour le moins complexe : Intel venait tout juste de lancer sur le marché ses processeurs Skylake, et malheureusement, les nouvelles références disponibles étaient encore loin de couvrir tous les besoins, en plus d’être relativement onéreuses. Et côté cartes graphiques, ce n’était guère mieux : AMD et NVIDIA, se préparaient à lancer leurs nouvelles générations de puces, et les choix qu’il était alors possible de faire en la matière ne laissaient pas une folle impression de pérennité. Mais oublions tout cela… Que l’on parle de CPU ou de GPU, les gammes présentes sur le marché aujourd’hui sont non seulement complètes, mais elles sont en plus relativement récentes. Aucune raison de ne pas foncer, donc, et s'agissant d'une machine qui devra répondre à un budget serré, les débats tourneront plus précisément autour des Core i3 et i5 côté processeurs, et autour des cartes GTX 1050 et 1050 Ti, pour la partie graphique.

Et là, vous allez bien sûr nous demander : mais pourquoi diable ne pas avoir fait l'effort d'intégrer des produits AMD sur ce créneau de l’entrée de gamme, où la marque a plutôt l’habitude de briller ? Que voilà une excellente question, qui trouvera une réponse claire : aujourd'hui, force est de constater que la concurrence propose de bien meilleurs compromis, tout simplement. En matière de produits graphiques, par exemple, notre dernier dossier a montré que la marque était très handicapée par son retard en matière d’efficacité énergétique. NVIDIA peut ainsi assurer des performances très décentes, en se basant sur le seul port PCI-Express d’une carte mère comme source d’énergie, tandis qu’AMD doit se contenter d’une puissance réduite dans les mêmes conditions, ou doit trouver une source d’alimentation complémentaire (un connecteur PCI-E) pour pousser sa puissance de calcul, et se mettre à niveau. Résultat des courses : la RX460 n’arrive globalement pas à offrir les performances d’une GTX 1050 (nous vous renvoyons vers nos essais sous DX11 et DX12 pour les détails), tandis que la RX 470 offre bien un regain de puissance par rapport à la GTX 1050 Ti, mais pour un tarif plus élevé.

Sur la partie processeur, la problématique est un peu différente, pour une finalité identique : nous avons ainsi durant ces derniers jours pu mener quelques essais, afin de comparer une première plateforme sur Core i3 6300 (2,7 GHz) et une seconde basée sur un processeur FX 8370 (4 GHz). Très schématiquement, l'exercice consistait donc à mettre face à face l’un des produits CPU les plus véloce d’AMD et un produit d’entrée de gamme de la génération Skylake. Cette comparaison a été réalisée sur quatre cartes graphiques : GTX 1060 6 Go, RX 480 8 Go, GTX 1050 Ti 4 Go et RX 460 2 Go. Dans les deux premiers cas, la plateforme sur CPU AMD limitait toujours un peu plus la carte graphique que la plateforme sur CPU Intel. Dans le cas des cartes graphiques les moins puissantes, leur fonctionnement n’était en revanche pas entravé. Sachant qu’un FX 8370 est commercialisé autour des 200€, alors qu’un i3 6300 se négocie autour des 165€, le calcul est assez vite fait. D’autant plus qu’un autre argument pèse dans la balance : avec l’arrivée des plateformes Zen début 2017, les cartes mères AM2+ sont en fin de vie, alors qu’en face, les plateformes sur socket Intel 1151 affichent encore une certaine pérennité.

Sur la base de ces réflexions, nous avons monté deux configurations. La première répondra à une exigence de prix le plus bas possible. Dans ce cadre, nous avons opté pour une simple unité de stockage mécanique d’une capacité de 1To, pour 8 Go de mémoire DDR4 2133 MHz, et pour ce que nous considérons comme un minimum côté CPU et GPU : Core i3 6300 et GTX 1050 2 Go. La carte mère est quant à elle au format micro-ATX, et reposera sur un chipset B150. Cette solution restera évidemment spartiate en matière d’option d’extensions (pas de support RAID, seulement 2 ports PCI-E 3.0, et un port PCI-E 3.0 x16 pour le GPU), mais saura assurer l’essentiel pour un prix contenu, avec de nombreux ports USB, un chipset audio honorable, 6 ports SATA 6 Gbps et 4 slots DDR4 2133 MHz à disposition. On notera que si vous souhaitez profiter d’un port USB 3.1, il vaudra mieux vous tourner vers un modèle Asus B150M-A, au même prix que notre carte MSI, mais qui sacrifiera deux ports USB classiques pour vous offrir cette précieuse connectique.

La seconde configuration restera modeste, mais proposera un léger regain de puissance et d’évolutivité : la carte mère conserve ainsi son chipset B150 mais passe au format ATX, avec pour conséquence plus de ports PCI-E disponibles, et l'ajout d’un connecteur M.2. Le processeur passera quant à lui à 4 vrais cœurs, tandis que la carte graphique montera en gamme, vers une GTX 1050 Ti.

Quelques remarques pour conclure ce premier chapitre : si 8 Go de mémoire RAM seront amplement suffisants pour ce type de configuration, veillez bien à monter vos barrettes par paires, afin de profiter de la gestion bicanale de la carte mère, certains jeux étant très sensibles à cet aspect (Gears of War 4, ou Battlefield 1, pour ne citer qu’eux). D’autre part, vous constaterez que nous avons intégré un SSD dans la seconde configuration. Cela représente certes un surcout, mais il sera léger (40€) et le gain de confort qui en découlera nous parait quasiment incontournable aujourd’hui. Ensuite, pour ceux qui s’inquiéteraient du fait de n’avoir que deux cœurs hyperthreadés sur leur processeur i3 6300, et s'imaginent devoir faire face à des incompatibilités sur certains jeux, qu’ils se rassurent : là encore, nous avons effectué pas mal d’essais ces derniers jours sur ce processeur, et aucun titre récent n’y a été allergique. Enfin, dites-vous que les configurations proposées ne sont pas gravées dans le marbre. Notre PC n°1 pourra ainsi très bien supporter un SSD, et une GTX 1050 Ti.