Enfin, nous arrivons au dernier chapitre de ce dossier fleuve, et pour être franc, il nous a réservé quelques surprises, et nous aura laissés avec plus d’incertitudes que ce que nous aurions escompté. Commençons par aborder le cas le plus simple, celui de la GTX 1050 Ti, qui sera proposée dans une gamme de prix allant de 160 à 190€.
Elle représente sans doute le meilleur mouvement de NVIDIA depuis la sortie des GTX 1070 et 1080, puisqu’à l’image de ces deux références haut de gamme, elle sera sans concurrence sur son créneau. Nos essais l’ont bien montré, AMD n’a tout simplement pas la capacité technologique de proposer un compromis aussi avantageux, entre performances, prix et consommation. La RX 470, que nous considérions un temps comme une concurrente potentielle, est en vérité bien trop chère, et bien trop proche de sa grande sœur, la RX 480, pour représenter une menace. En complément, nous préciserons que contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, notre exemplaire de GTX 1050 Ti Inno3D dotée d’un système de refroidissement relativement basique s’est très bien comporté niveau refroidissement et nuisances sonores, la puce GP107 disposant d’une très faible enveloppe thermique. Aussi, les modèles à 155€ devraient donner entière satisfaction, comparés à des modèles parfois commercialisés aux alentours de 180 ou 190€, et qui nous paraissent pour le coup très surévalués par rapport aux gains qu’ils apporteront.
Ensuite, sur le créneau inférieur, nous avons le match entre la GTX 1050 et la RX 460, et c’est là que les choses commencent à se corser un peu. Si les résultats de performances sous DirectX 11 sont clairement à l’avantage de NVIDIA, ceux sous DirectX 12 font remonter l’intérêt de la RX 460, et réussissent même à compenser de belle manière le retard des rouges en matière d’efficacité énergétique. Maintenant, dans le meilleur des cas, la RX 460 ne fait que se hisser au niveau de la GTX 1050, qui dispose par ailleurs d’un accompagnement logiciel et technologique plus intéressant : moteur SMPE, outils liés à GeForce Experience, etc… Par ailleurs, on pourra souligner que l’utilisation de l’API DirectX 12 est pour l’instant réservée à des triple A d’envergure, et l’avantage d’AMD dans ce domaine ne trouvera finalement que peu d’écho sur le type de jeux de prédilection de ces cartes : des MOBA, des jeux indé, ou des titres graphiquement peu exigeants. De fait, à tarif égal, nous conseillerions de regarder plutôt du côté des GTX 1050.
Quant au cas des GTX 1060 qui se voient opposer aux RX 480, et dans une moindre mesure, aux RX 470, les choses sont extrêmement complexes, trop sans doute, pour que nous puissions réellement prendre parti. En effet, sur cette gamme de cartes, l’argument de l’efficacité énergétique a moins d’importance, et permet à AMD de proposer un compromis performance / prix très efficace. Compromis qui se voit encore améliorer lorsque l’on prend comme référence des jeux sous DirectX 12. Maintenant, cet argument de l’API n’est pas non plus infaillible : alors que DirectX 12 est disponible depuis presque un an et demi, son adoption par les développeurs demeure lente… très lente… Et pour cause : elle impose un certain nombre de changements structurels d’un point de vue développement, qui, s’ils sont salvateurs, représentent aussi un poids supplémentaire non négligeable pour les studios qui conçoivent les jeux. Parce qu’il faut former les équipes à cette nouvelle API, et adapter ses outils de production, mais aussi parce que les améliorations apportées, de par leur nature, sont difficiles à justifier vis-à-vis consommateur : pour le moment, non seulement les jeux sous DirectX 12 n’apportent aucun bonus visuel par rapport à DirectX 11, mais en plus, ils sont souvent moins stables / moins bien optimisés : c’est en tout cas ce qui ressort de notre expérience sur des jeux compatibles avec les deux API : Battlefield 1, Rise of the Tomb Raider, Hitman et on ne vous parle pas de l’état de certains titres à leur sortie, comme Quantum Break… Là-dessus, ne vous méprenez pas : l’avantage d’AMD sur DirectX 12 demeure réel et tangible, mais sans doute n’est-il pas aussi déterminant qu’il y parait pour le moment.
À cette réflexion viennent s’en ajouter d’autres : la technologie SMPE de NVIDIA a déjà démontré sur différents exemples qu’elle avait le potentiel pour apporter une vraie plus-value aux joueurs qui s’intéresseraient aux applications VR. De même que la marque au caméléon a toujours l’avantage d’un support logiciel complet, même si ce dernier ne parlera pas forcément à tout le monde. De son côté, AMD continue d’assurer le support d’un mode CrossFire sur ses RX 480, contrairement à des GTX 1060 qui ont de leur côté abandonné l’option SLI. Et puis il y a FreeSync : tandis que G-Sync reste une technologie réservée à des moniteurs relativement onéreux, le système équivalent chez AMD est bien plus accessible, même s’il faudra faire attention à vérifier que ses plages d’application sont pertinentes.
Au final, les références RX 480 et GTX 1060 ont toutes deux leurs avantages, et sont en ce qui nous concerne, sur un pied d’égalité. Dès lors, le choix de l’une ou de l’autre dépendra de vos perspectives personnelles : vous souhaitez pouvoir profiter d’un système bi-GPU, ou escompter il faudra vous tourner vers AMD. L’envie d’un casque VR vous titille depuis quelque temps déjà ? Nous vous dirigerions alors plutôt vers NVIDIA… Etc, Etc...
Enfin, terminons par un petit mot sur la RX 470, sur laquelle nous ne pourrons nous prononcer que très partiellement. A l'évidence, les modèles 8 Go sont dans une situation difficile, pris en étaux entre les RX480 4 et 8 Go, et les GTX 1060 3 et 6 Go. Par contre, les modèles 4 Go, dont les prix les plus bas fleurtent avec la barre de 190€, pourraient disposer d'un positionnement intéressant. Nous n'avons malheureusement pas les données chiffrées (performances, nuisances sonores, consommation) pour le confirmer. Quoi qu'il en soit, il est assez agréable de voir enfin quelques perspectives se dessiner concernant AMD, qui avait quelque peu manqué le lancement de la RX 480, mais qui, grâce aux partenaires de la marque, proposent aujourd'hui des solutions vraiment pertinentes, entre 200 et 300€. Espérons que la marque conserve cette dynamique, sur le lancement de ses produits haut de gamme Vega, début 2017.