Ce dossier étant centré sur les nouveaux compromis que les deux constructeurs proposent sur leurs puces de dernière génération, l’étude des constantes environnementales restera secondaire, dans la mesure où ces données caractériseront plus spécifiquement les cartes que leur GPU. Toutefois, les aspects consommation et température sont intéressants, puisqu’ils expliquent en partie les difficultés d’AMD à proposer une alternative à la GTX 1050 Ti.

Le graphique ci-dessous ne sera évidemment pas une surprise, puisque nous avons déjà évoqué cet aspect dans nos précédents dossiers sur les GTX 1070 et 1080, ou sur la RX 480 : malgré ses efforts en la matière, AMD accuse toujours un retard conséquent sur la question du rapport performances par watts, sa RX 480 de milieu de gamme consommant presque autant que la GTX 1080 haut de gamme de la concurrence. Une situation qui aura principalement deux conséquences : la première, c’est l’impossibilité de trouver un équilibre qui puisse rivaliser avec la GTX 1050 Ti.

Plus précisément, si l’on reprend le cas des cartes qui sont associées à la puce Polaris 10, les RX 470 et RX 480, leur consommation en charge tournera autour de 160 Watts pour les modèles de référence, et 180 Watts pour les modèles overclockés. A l’évidence, il sera impossible à ce type de puce de se contenter du port PCI-Express de la carte mère pour toute source d’énergie, à moins d’une baisse drastique de ses performances, ce qui lui ferait par la même occasion perdre tout intérêt par rapport à la 1050 Ti. Dans le même esprit, notre exemplaire de RX 460 équipé d’une puce Polaris 11 consomme en charge 69 Watts. Elle se trouve donc à la limite de ce qu’elle peut proposer, sur la base de la seule alimentation via le port PCI-Express de la carte mère. Elle ne peut donc pas tirer ses performances vers le haut, sans passer par un design de PCB qui intègre un connecteur 6 broches supplémentaire. Là encore, les équipes d’AMD se trouvent dans un cas de figure où elles ne peuvent afficher un compromis aussi pertinent que celui de la GTX 1050 Ti. Tout juste arrive-t-il à se rapprocher de celui de la GTX 1050, et encore, uniquement dans le cas des jeux qui profitent de l’API DirectX 12.

L’autre conséquence de ce décalage technologique entre les deux fabricants touchera la gestion du refroidissement. Les chiffres sont ici moins représentatifs, puisque basés sur un nombre limité de comparaisons. Toutefois, ils n’en restent pas moins en phase avec la situation actuelle : il est plus difficile d’aller trouver le bon compromis entre performances, nuisances sonores et maintien de la température du GPU sur des puces AMD que sur des puces NVIDIA. Deux exemples pour illustrer cela : le premier mettra en concurrence les cartes MSI GTX 1060 6 Go et MSI RX 470 8 Go, toutes deux rattachée à la gamme Gaming X, et toutes deux refroidies par le même système TwinFrozr IV. Du côté de la GTX 1060, la température en GPU en charge n’a jamais dépassé les 66°C, ce qui reste un excellent score, d’autant plus qu’il s’accompagne de nuisances sonores très mesurées : seulement 39,7 dBA. Du côté de la RX 470, les chiffres sont également bons, mais légèrement en retrait : 72°C en charge, pour un bruit de ventilation estimé à 40,6 dBA.

Notre second exemple nous a permis de mettre face à face deux cartes Gigabyte de la gamme Gaming G1 : une GTX 1060 et une RX 480. Là encore, les tendances exprimées quelques lignes plus haut se confirment : en charge, la GTX 1060 maintient son GPU à 69°C, pour un bruit généré de 42,5 dBA, tandis que le GPU de la RX 480 montera à 80°C, pour le même niveau de nuisance sonore.

Au final, s’il serait audacieux d’extrapoler des conclusions générales sur ces résultats, comme de dire que les GTX 1060 seront systématiquement mieux refroidies ou moins bruyantes que les RX 480, on peut au moins constater que le retard d’AMD en matière d’efficacité énergétique, à la fois complique le travail de ses partenaires pour trouver de bon compromis de refroidissement, et empêche le fabricant de s’opposer directement à cette GTX 1050 Ti, qui risque de lui poser bien des problèmes sur un plan commercial dans les mois à venir.