Note de la rédaction
Spécifications | |
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Compatibilité | PC, Mac, PS4, Xbox One, Switch, Smartphones et tablettes |
Transducteurs | 2x40 mm |
Réponse en fréquence | 20 Hz à 20 kHz |
Impédance | 16 ohms |
Sensibilité | 107 dB Max |
Type microphone | Unidirectionnel sur bras rétractable et omnidirectionnel sur câble |
Zones éclairées | Oui, RGB |
Rendu 7.1 | Simple effet surround |
Poids | 380 g |
Connexions disponibles | Mini-Jack, connexion sans fil propriétaire via dongle |
Bien qu'Alienware soit principalement investi dans la commercialisation de PC fixes ou portables destinés aux joueurs, le fabricant n'en possède pas moins une petite gamme de périphériques, dont nous souhaitions depuis un moment évaluer l'intérêt. Et le premier produit à passer sur notre grill sera un casque sans-fil, le modèle AW988, focalisé sur le monde du PC, tout en restant ouvert aux consoles et smartphones. Et si cet AW988 s’en sort plutôt pas mal au final, il faut avouer qu’il est passé à deux doigts de la catastrophe. Explications.
A s’en arracher les cheveux tellement ce fût compliqué ! Installation, désinstallation, test sur un autre PC, mise à jour du logiciel, pour revenir à une précédente version une heure plus tard... Entre crashs, erreurs et fonctionnement partiel, le pilote de ce casque Alienware nous aura réellement fait tourner en bourrique. A tel point qu’à peine 48h avant la fin de ce test, nous en étions encore à pester contre lui et son non-fonctionnement, prêt à le dégommer de colère dans le texte comme dans la note. Quand tout à coup, comme par magie, une petite mise à jour sortie de nulle part régla nos problèmes sur l’ensemble des machines de test, ouvrant progressivement pour le casque la voie de la rédemption et de la félicité. En même temps, si Alienware avait daigné nous faire une notice digne de ce nom, même via un simple accès en ligne, avec un minimum d’explications sur la nouvelle version de son Command Center, on aurait économisé un peu d’énergie. Et si on nous avait directement indiqué le bon lien de téléchargement plutôt que de nous laisser trouver la solution dans les tréfonds d’internet, nous aurions évité de nous arracher les cheveux par poignées.
Il faut dire que sans son logiciel, l’AW988 perd une partie de ses capacités. De base, on trouve ainsi un ensemble de commandes physiques, accessibles directement au niveau de l’oreillette gauche : une balance des sources entre jeu et discussions, une fonction "mute" du micro (que l’on retrouve aussi en relevant la tige micro), un volume général et un sélecteur d’égalisation (avec 3 presets de base, “game”, “movie” et “music”, non modifiables). C’est certes un bon début, mais sur un modèle de ce calibre (près de 200€), on s'attend à disposer d'un peu plus d'options de personnalisation.
Et c’est typiquement là qu’intervient le Command Center. Ce dernier comprend par exemple une gestion plus complète des profils audio, ainsi qu'un gestionnaire de fréquences que l'on pourra modifier en manipulant une série de boutons rotatifs virtuels au nom compréhensible par le public (clarté vocale, amplification des basses, réverbération, 7.1…) ou en agissant sur un classique égaliseur 10 bandes semblant fonctionner à +-12dB. La partie micro n'est pas en reste, et profite d’un réglage du volume, indépendant de Windows, d’un compresseur (appelé niveleur), d’une égalisation sommaire, d’un volume du retour dans le casque et d’une suppression du bruit. Et évidemment, chaque ensemble de réglages peut être stocké dans un profil, renommé à sa guise et affilié à un jeu ou une application de son choix, de telle sorte que l’on les retrouve automatiquement en jouant.
Tout cela est intéressant, sauf que le logiciel d’Alienware ne joue pas vraiment dans la catégorie poids plume. Avec 500 Mo de téléchargement de base, plus deux mise à jour de plusieurs centaines de Mo chacune, on sent bien que le fabricant a fait dans la démesure. Et pour cause, nous sommes en présence d'un système mutualisé qui gère toutes les petites options des ordinateurs de la marque et qui entend servir de launcher pour nos jeux, de gestionnaire des effets visuels et sonores, mais aussi de contrôleur des performances de votre machine. Et même si la partie audio est fournie, l'ensemble laisse l'impression d'une usine à gaz surdimensionnée.
Et puis il y a ces quelques ratés. Pour commencer, les profils créés ne peuvent être intégrés à la mémoire interne du casque. Dès qu’on passe sur une autre machine, on revient automatiquement aux profils par défaut qui, malheureusement, ne sont pas exceptionnels. Ensuite, certaines fonctions ne sont pas vraiment au point, à l'image du suppresseur de bruit du micro, un simple "gate" à la coupure trop nette. Même refrain pour le soi-disant 7.1 : Alienware nous propose ici un surround basé sur une réverbération et un déphasage, qui n’apporte ni immersion ni performance de jeu. D’ailleurs, le dongle fourni, qui se cache astucieusement dans le casque lorsqu’il n’est pas utilisé, n’est au final qu’une simple carte son stéréo avec émission radio 2,4Ghz. Rien dans Windows ne laisse imaginer qu’on puisse avoir le moindre traitement multicanal.
Heureusement, à partir du moment où le logiciel est utilisé, on peut profiter d’une sonorité stéréo très honorable. Nous insistons sur la présence obligatoire du logiciel pour aller baisser le niveau de certains médiums et aigus, le casque en sortie de boite étant particulièrement généreux sur ces fréquences et donc assez fatiguant. Mais hormis ce petit souci d’équilibre, nous sommes ici en présence d’un produit capable de fournir de belles basses, profondes et pêchues, de médiums qui, une fois atténués, se montrent clairs et intelligibles, et d’aigus précis jusque dans les plus hautes fréquences. Avec son égaliseur, le casque devient malléable à volonté, avec la possibilité de l’orienter facilement vers la mise en avant des voix, le grand spectacle ou la précision sonore.
Par contre, on pestera plus volontier contre le rendu du microphone. Si sa tige rotative se montre très facile à positionner, et que l’on apprécie le mute dès qu’elle est remise en position haute, difficile de comprendre pourquoi chaque changement de position nous gratifie d’un “Mic On” ou “Mic Off” bien trop volumineux pour ne pas être gênant en jeu. Un simple bip discret à deux tonalités aurait été beaucoup plus pertinent. Ensuite, c’est surtout au niveau du timbre de la voix, assez modulé par le micro, que l’on espérait mieux. Couplé à l’effet de pompe du réducteur de bruit, on obtient finalement un phrasé un peu robotique, pas très naturel, bien loin de ce qu’offrent les G933 de Logitech et autres A50 d’Astro Gaming.
En termes de confort, l’AW988 n’est pas en reste. Doté d’un arceau rigide simple, l’AW988 arrive à fournir la même tenue de tête qu’un A50. Il se laisse oublier dès les premières minutes et peut se garder en place pendant des heures si nécessaire, sans que l’on souffre d’une quelconque gêne. Facile à régler avec ses tiges coulissantes crantées, il s’adapte en plus très rapidement à toutes les tailles de crânes et peut se placer à plat autour du cou comme sur une surface plane grâce à des oreillettes placées sur un axe de rotation. Côté oreillettes, Alienware a fait le choix d’un tissu aéré, laissant forcément passer quelques décibels en entrée comme en sortie, même si on reconnaît au casque une isolation phonique plus que correcte.
Et puis l’objet présente plutôt bien. Les variations de textures sont assez sobres, avec un plastique mat du plus bel effet sur la plupart des surfaces visibles. Les lignes sont simples, les angles marqués, de telle sorte qu’une certaine impression de modernité se dégage de l’ensemble. On reste tout de même sur un casque volumineux, et qui bien que discret par certains aspects esthétiques, reste assez voyant, presque encombrant, une fois posé sur la tête. Enfin, la partie éclairage RGB se montre à la fois complète et suffisamment discrète pour qu’on ne vous confonde pas avec un sapin de Noël.
Terminons avec la compatibilité du casque, certes dédié au PC, mais qui se laisse volontiers utiliser sur bien d’autres plateformes. En effet, son mini-jack en entrée lui donne accès à la plupart des smartphones et tablettes, à la Switch, mais aussi aux manettes Xbox One et PlayStation 4, et ce en passif (c’est à dire sans utiliser l’amplification interne et donc la batterie). De plus, le dongle USB est parfaitement reconnu par la PS4 et les ordinateurs Mac ou Linux, et même si certaines de ces plateformes ne peuvent utiliser simultanément les canaux de sortie Game et Chat, le casque reste parfaitement utilisable en sans-fil, avec une autonomie qui frôle la dizaine d’heures et sans qu’aucune coupure ne se soit fait entendre dans un rayon de dix mètres. Ah, si seulement on avait pu stocker nos propres égalisations en mémoire, on aurait profité sur toutes ces plateformes d’un casque un peu moins agressif et fatiguant à la longue.
Avec un confort indéniable, une belle qualité de fabrication et des fonctions intéressantes, l’AW988 a des arguments. On l’apprécie particulièrement en stéréo sur PC, avec le logiciel installé pour profiter des nombreux réglages disponibles. Mais on regrette que son micro ne soit pas à la hauteur, que le 7.1 soit anecdotique, et que son égalisation naturelle soit un peu trop agressive pour être appréciée sur les nombreuses plateformes auxquelles le casque a accès.
Points forts
- Confort et finition au top
- Un micro qui se place très facilement
- L’entrée mini-jack en mode passif, très pratique
- Le dongle efficace et qui se range dans le casque
- Egalisation du logiciel réactive et efficace
- Bon équilibre isolation phonique / contrôle de la sudation
Points faibles
- Le logiciel est vraiment lourd et difficile à installer
- Egalisation naturelle en retrait
- Le son du micro, peu naturel
- Le 7.1 insipide
- La voix du casque qui prend trop de place
L’AW988 souffle le chaud et le froid. D’un côté il brille par son confort, les possibilités de son logiciel et la qualité audio qui en résulte, mais de l’autre il se rate sur sa sonorité sans égalisation, celle de son micro et n’offre pas une spatialisation digne de ce nom. Il en résulte un casque agréable à utiliser face à son propre PC mais qui, malgré de belle possibilités en termes de compatibilité, aura du mal à se diversifier.