Suite à ces essais tout entiers tournés vers la carte et ses performances graphiques, nous avons souhaité poursuivre ce dossier, en y ajoutant quelques mots sur la manière dont le processeur pourrait venir modifier ces résultats. Un angle que nous avions par ailleurs déjà abordé, quelques jours après la sortie officielle de la GTX 1080.

Rappelons brièvement le principe : durant une session de jeu, CPU et GPU travaillent toujours en étroite collaboration. Pour reprendre un exemple que nous avions précédemment utilisé, avant de pouvoir afficher un élément de décor détruit à l’écran, le GPU doit ainsi attendre que le CPU ait pris en compte la destruction de cet élément de décor… À l’inverse, si le rendu graphique implique de lourds traitements pour le GPU, ce dernier va mettre plus de temps pour générer une image, et c’est le CPU qui va se tourner les pouces, en attendant de pouvoir plancher sur l’évaluation des conditions de jeu de l’image suivante. De fait, lorsque l’on étudie les rapports qui existent entre les deux puces, on se retrouve systématiquement dans l’un des deux cas de figure suivants : soit le framerate est limité par la capacité de travail du CPU, qui n’arrive pas à suivre le rythme imposé par son cousin, soit c’est l’inverse. Une situation qui dépendra évidemment de nombreux facteurs annexes : la résolution d’affichage et le niveau de détails graphiques du jeu, le moteur de ce dernier, et l’exploitation qu’en auront fait les développeurs.

Le but de notre exercice va donc consister à tenter de tracer quelques règles générales en la matière, en réalisant différents essais sur un panel de jeux variés, à différentes résolutions, et sur une configuration PC dont la seule variable que l’on viendra toucher sera la puissance du processeur. Une précision à ce sujet, d’ailleurs : il nous aurait été difficile, de mesurer l’influence d’une quinzaine ou d’une vingtaine de processeurs différents, sachant le temps de montage et de démontage que cela aurait occasionné et les difficultés que nous aurions eues à nous procurer les modèles de test qu’il nous fallait. De fait, nous avons choisi une approche différente, plus rapide mais moins rigoureuse. Nous sommes partis d’un processeur de type Haswell-E, un modèle i7 5820K, dont nous avons fait varier le nombre de cœurs activés et la fréquence, afin de simuler le comportement d’autres processeurs, de gamme inférieure.

Tout cela pour quels résultats ? Eh bien comme on pouvait s’y attendre, la GTX 1070 sera moins souvent limitée par le processeur auquel elle sera associée, que sa grande sœur la GTX 1080. Plus précisément, en résolution Ultra HD, même en réduisant la fréquence de notre CPU à 3 GHz, et en diminuant son nombre actif de cœurs à 2 (Hyperthreading ON), aucune baisse sensible de framerate n’a été constatée, par rapport à une configuration intégrant un processeur fonctionnant à pleine capacité.

En résolution QHD (2560x1440), le constat est un peu moins lisse : des baisses de framerate commencent à apparaitre lorsque le processeur est réduit à 4 cœurs et à 3 GHz. Cependant, ces dégradations de la fluidité en jeu restent limitées à quelques cas particuliers (Total War Rome 2, Ashes of the Singularity) et demeurent faibles en valeur (souvent moins de 5%). Les baisses se généralisent en revanche, si l’on passe sur une configuration CPU inférieure (2+2 cœurs, 3 GHz).

Enfin, et comme on pouvait s’y attendre, c’est sur la résolution Full HD que la GTX 1070 sera la plus sensible aux variations de puissance du processeur : ainsi, dans ce cas de figure, les performances de notre carte se sont retrouvées limitées dès que notre processeur est tombé à une configuration 4 cœurs. On notera toutefois que par rapport à un CPU en pleine possession de ses moyens, les baisses de performances resteront modestes, entre 5 et 10%, les pertes de FPS les plus importantes se retrouvant logiquement sur les jeux les plus sensibles aux variations de puissance CPU : Fallout 4, Ashes of the Singularity, ou Total War Rome 2. On signalera par ailleurs que sur un processeur 4 cœurs disposant d’une fréquence de fonctionnement suffisante, le poids des limitations repartait du côté du GPU.

Au final, nous ne débattrons pas de la résolution Ultra HD, à l’évidence trop exigeante pour cette GTX 1070, pour nous intéresser plus particulièrement aux résolutions Quad HD et Full HD. Dans le premier cas, un processeur 4 cœurs cadencé à une fréquence de fonctionnement suffisante (3,6 GHz dans notre cas) devrait vous permettre de faire fonctionner votre GTX 1070 à plein régime. En extrapolant nos résultats aux gammes Intel existantes, cela correspondrait à des processeurs de type i5 au sein des générations Ivy Bridge, Haswell, Broadwell ou Skylake. Quand bien même la fréquence vous manquerait, les limites imposées par le CPU resteront très modérées, et seront applicables à quelques cas particuliers de jeux.

Concernant la résolution Full HD, vous serez tranquille avec un Core de type i7, sur les mêmes générations que celles mentionnées plus haut. En passant sur la gamme inférieure, les choses sont plus difficiles à définir. Considérant le modèle de processeur que nous avons utilisé pour nos essais, et les résultats obtenus, vous devriez rencontrer peu de limitations sur des Core i5 de génération Haswell, Broadwell ou Skylake. Sur les processeurs Ivy Bridge et antérieurs, qui reposent sur une architecture moins moderne, l’extrapolation perd en fiabilité. Instinctivement, nous dirions que les limitations CPU resteront contenues sur des modèles comme les i5 3570K, 3570 ou 3470. Nous serions en revanche plus prudents sur des processeurs de génération Sandy Bridge.