En 2006, Capcom est surtout connu du grand public pour deux choses : la baston et les zombis. Il était naturel qu'il décide un jour de construire un pont entre les deux. Ce pont, c'est Dead Rising, un beat'em up où on bastonne du zombi. Mais, une fois encore, plutôt que de recopier ses recettes, Capcom va repartir d'une feuille blanche pour proposer une nouvelle expérience. Si Dead Rising reste largement affilié au genre du beat'em up, il est atypique à plus d'un titre.
L'environnement de jeu, déjà, surprend : plutôt qu'un découpage en niveaux linéaires, on explore ici librement un petit open world (un centre commercial). A la place d'une progression classique, le jeu nous laisse "72 heures" (dans le monde réel 6 heures), 3 jours pour profiter au maximum de cet espace, survivre (bien sûr), essayer d'accomplir la trame narrative (il y en a quand même une), sauver un maximum de monde... une liberté assez inédite dans ce genre de jeu.
Évoluant dans un centre commercial, le joueur a accès à tout un tas d'objets à commencer par les armes de mêlée les plus loufoques de l'histoire du genre. Chariot, poêle à frire, boule de bowling et autres guitares électriques (bon, ça, Dante nous l'avait déjà proposé) sont de la partie pour exploser les très très nombreux ennemis (pour la plupart des zombies). Car, autre particularité du titre, les lieux du jeu sont inondés de zombies. Il y a plus d'ennemis que dans un Musou. Le jeu n'emprunte pour autant pas les codes du Musou, ne vous attendez donc pas à ce que vos attaques aient une allonge gigantesque et envoient voler vos ennemis par douzaines.
En plus de pouvoir se saisir et utiliser ou jeter toutes ces armes, Franck, notre héros cette fois-ci, dispose d'une large panoplie d'attaques au corps à corps, de la mandale au salto arrière en passant par une gamme généreuse de coups de pied (sautés ou non). Les moyens de se défaire de nos adversaires ne manquent pas. Il n'y en a même jamais autant eu, pour être honnête. Toujours dans cette optique de gigantesque parc d'attraction, vous pouvez aussi changer votre apparence, notamment vos vêtements (et le choix ne manque pas) et rencontrer des boss vraiment loufoques. Dead Rising ne se prend jamais au sérieux et verse autant dans la parodie qu'un des derniers Saints Row (enfin... non quand même pas, mais vous avez l'idée).
Malgré tout, on sort ici des jeux strictement adressés aux fans de beat'em up. Bien que les moyens de se débarrasser de nos ennemis abondent, ils sont pour beaucoup interchangeables et ne peuvent pas être librement enchaînés. Les ennemis n'ont, mais c'est réaliste, rien de l'adversaire trépidant à affronter.
On ne joue pas à Dead Rising pour chercher l'ouverture dans le flot d'attaques de nos adversaires, réussir de spectaculaires esquives ou de magnifiques combos. À vrai dire, on peut même se contenter d'enchainer bêtement roulade et coup de pied circulaire (une technique rebaptisée rolling roundhouse par les joueurs), les frames d'invincibilité très généreuses du titre se chargeront de vous garder en vie.
Dead Rising sera un succès et connaîtra deux suites qui verseront toujours plus dans l'excès. Peut-être trop ; chacun s'en fera juge.
Gaming Live de Dead Rising