C’est bien simple, pour faire le clavier gamer idéal il faut : un repose-poignets confortable, un châssis métallique bien rigide, des touches mécaniques rapides, un logiciel costaud pour assurer la personnalisation, éventuellement quelques touches macro, un port USB supplémentaire pass-through pour brancher sa souris et du RGB paramétrable touche par touche pour isoler visuellement les différentes fonctions. Malheureusement, l’Alloy Core RGB n'a rien de tout cela.

Alors qu’on s’était fait plaisir récemment avec l’Alloy FPS et l’Alloy Elite de la marque, deux jolis claviers plutôt onéreux mais qui remplissaient allègrement leur contrat, il était évident que le test de leur entrée de gamme déclencherait un peu moins d’enthousiasme. Néanmoins, dès le déballage, le Alloy Core RGB fait son petit effet. S’il fait totalement l’impasse sur les matières métalliques que son nom laisse pourtant supposer, s’habillant intégralement de plastique, il réussit à conserver l’impression classieuse de certains de ses illustres aînés. Certes on ne retrouve pas la molette et les boutons couleur métal, ni même le repose-poignets texturé du modèle Elite, mais dans l’ensemble, il se dégage des courbes tranchées et de la sobriété générale une impression de qualité que les différents ajustements, matériaux et finitions ne font que confirmer, jusqu’au tressage du cordon USB. L’Alloy Core n’est pas un clavier bas de gamme et présente plutôt bien pour son prix.

Côté châssis, on a beau être sur du plastique, on a droit à un niveau de rigidité équivalent aux meilleurs modèles basés sur du métal. Ca ne bouge, ni ne grince, quel que soit la force et la zone d’appui. Un carénage vient entourer l’ensemble des touches, atténuant de peu leur profil haut, à la manière du Razer BlackWidow Chroma V2. Par contre, dans cette gamme de prix, pas question de touches mécaniques. Le Core RGB est bien un clavier à membrane et même s’il offre un toucher agréable, doux, presque silencieux, il est loin de proposer la réactivité de contacteurs Cherry, ni en temps de déclenchement, ni en vitesse de ressort. Mais à défaut de performance sur ce point, on insistera sur le confort de frappe, même pour un modèle à membrane. Juste dommage qu’aucun repose-poignet ne soit proposé, même en option, le sommet des premières touches se trouvant tout de même à presque 3 centimètres de la base, ce qui ne manquera pas de gêner les petites mains.

Pour les fonctionnalités de frappe, HyperX annonce un anti ghosting multi touches, sans préciser le nombre de touches incriminées, mais sans que nos dix doigts en appui simultané n’aient pu en venir à bout. Par contre, pas de macro à l’horizon puisque le clavier ne propose ni soutien logiciel, ni gestion de ce genre de fonction à la volée. Et en absence de possibilité de personnalisation, le clavier ne propose évidemment pas de mémoire de profil. On touche d’ailleurs là (déjà !) les limites de ce Core RGB qui, sorti de boutons multimédia dédiés et d’une fonction pour désactiver la touche Windows, n’offre finalement rien de bien particulier aux différents types de joueurs.

Même le RGB se limite à sa part esthétique puisqu’on a au mieux 5 zones de couleurs pré-définies avec des couleurs pré-enregistrées, et aucun moyen de modifier ces zones pour isoler des fonctions du jeu en cours. C’est donc certes assez joli, surtout que le Core RGB profite d’un liseré coloré entre les touches de frappes et celles dédiées au multimédia, mais sans véritable intérêt ludique. Et comme évidemment on ne profite ni d’un port USB, ni d’un port audio, on en vient à se demander ce que ce clavier à de “gamer”. Et la réponse c’est “Pas grand chose”.

En clair, cet Alloy Core RGB est un clavier agréable, lumineux, joli, bien fabriqué … Mais ce n’est en rien un clavier dédié au jeu. Il n’apporte ni performance, ni réactivité, ni fonctions annexes, à peine un bouton pour désactiver la touche Windows et un anti-ghosting partiel. C’est peu, et à ce tarif bien d’autres modèles apportent ces petites aides bien appréciées en jeu.