Note de la rédaction
Spécifications | |
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Technologie de touche | Mecanique Cherry Red |
Rétroéclairage | Oui, RGB par touche |
Raccourcis multimédia | Partagés |
Raccourcis macro | Non |
Anti-ghosting - Prise en compte simultanée des touches | Oui, N-KEY |
Connectique requise | 1 port USB |
Port(s) USB | Non |
Fréquence d'interrogation max. | 1000 Hz |
Port(s) audio | Non |
S.T.R.I.K.E. Voilà quelques temps que nous n’avions plus entendu ce nom. Et pour cause : il y a un peu plus de deux ans, la marque qui l'utilisait, Mad Catz, était emportée par la faillite, avant d'être reprise par ses équipes de Hong-Kong avec la promesse d’un retour. Promesse concrétisée puisque depuis le début de l’année, nous pouvons voir apparaître de nouveaux produits portant le symbole à la griffe sur nos étals, entre souris, casques et claviers. Un retour assez rapide, presque miraculeux d’une certaine manière, mais qui ne se fait pas sans heurt, comme ce clavier S.T.R.I.K.E. 4 le démontre.
De prime abord, le S.T.R.I.K.E. 4 s'émancipe assez nettement des précédents claviers de la marque qui mettaient en avant une certaine modularité, pour un coût rationnalisé. Ici, nous nous retrouvons face à un plateau métallique rigide du plus bel effet qui va accueillir des touches mécaniques de renom, des Cherry MX Red. Une base assez classique, qui ne se différenciera que par quelques marqueurs visuels : un châssis dont la face avant se découpe en trois segments façon éclair, une police sur les touches plus grasse et plus épaisse que sur aucun autre clavier gamer, et une série d'éléments graphiques, dont le nom de la marque. Mad Catz affirme ainsi son nouveau style, pas tout à fait sobre, mais sans excès non plus par rapport à ce que l'on peut parfois trouver dans l'univers gaming. Du point de vue de la fabrication et de l’esthétique, pourvu que cet état d’esprit s’accorde à vos goûts, c’est en tout cas une franche réussite.
De l'excès, on aurait en revanche voulu en voir plus sur la partie fonctionnelle. Au bout de l’épais câble tressé que l’on pourra à loisir faire sortir à droite, au milieu ou à gauche du châssis, on ne trouve finalement qu’un seul connecteur USB, le clavier ne proposant ni interface audio, ni port USB supplémentaire. De même, pas de touches multimédia dédiées, ni de touches macros, sur les 45 centimètres de large du plateau, la plupart des fonctions alternatives étant proposées par combinaison avec la touche Fn. Combinaisons nombreuses, couvrant entre autre la sélection de toutes les possibilités en termes d'éclairage, et qui seront souvent indiquées uniquement dans la notice de démarrage et non sur le clavier lui même. Tout cela manque singulièrement de lisibilité.
Néanmoins, toutes les touches profitent de l’éclairage individuel en RGB, avec d’une part une réflexion plutôt discrète sur le plateau noir mat, agréable de nuit mais moins visible de jour, et d’autre part une bonne homogénéité de l’éclairage sur toute la surface de la touche, illuminant aussi bien les fonctions principales que secondaires. Il est donc tout à fait possible d’en profiter pour mettre en avant certaines touches plutôt que d’autres, créer un mapping complet de son clavier et ainsi l’adapter aux fonctions d’un jeu précis. Sauf que la partie logicielle nécessaire à ces opérations est loin d'être au point.
Si de mémoire nous n’avons jamais placé les interfaces proposées par Mad Catz parmi les plus agréables, celle qui nous permet de prendre la main sur le S.T.R.I.K.E. 4 est simplement abominable : fenêtre figée sur une taille ridicule, absence d’indications sur le fonctionnement du software, informations difficilement lisibles et outils limités semblent être les principaux atouts de ce système de gestion dépassé. Alors oui, les amateurs d’arbres de Noël trouveront une jolie liste d’enchaînements de couleurs et d’effets jouant avec le contrôle indépendant des LEDs, mais pour ce qui est de la personnalisation utile, c’est largement insuffisant et surtout bien peu ergonomique. 3 mémoires utilisateur, inaccessibles sans le logiciel, sans possibilité d'importation ou de sauvegarde, c'est bien loin de ce que propose la concurrence. Quand à la gestion de macros, elle est fonctionnelle et permet certes d’en créer des complexes puis d’en attribuer une à chaque commande, mais au prix de nombreuses poignées de cheveux arrachées tant l’ensemble manque de logique.
Suite à cette déception, on peut toujours se rattraper sur la qualité de la frappe, qui reste fidèle à ce que les interrupteurs MX Red ont l'habitude d'offrir : des contacteurs profonds, au rebond rapide et pas trop bruyants malgré le plateau métallique. On apprécie aussi la rigidité exemplaire du clavier, qu’il soit à plat ou posé sur ses pieds rétractables. Simplement, vue la hauteur de touche et celle du plateau, à 18 mm au niveau de la première ligne, on aurait aimé profiter d’un repose poignets histoire d’améliorer le confort sur les longues sessions, l’avancée en biseau du plateau n’étant pour le coup d’aucun soutien, et ce même si les deux pieds à l’arrière optimisent un peu l’angle de frappe. En fait, le S.T.R.I.K.E. 4 est un clavier efficace en jeu pour les courtes sessions, mais qui sacrifie le confort d’utilisation dès qu’on passe à l’écriture ou à des parties plus posées.
Pour conclure, le S.T.R.I.K.E. 4 partait sur de bonnes bases. Des mécaniques de qualité, un plateau rigide, un éclairage indépendant pour chaque touche, de quoi satisfaire la plupart des joueurs. Mais avec un tarif d'environ 130€, on s'attendait d'une part à des fonctionnalités plus fournies (repose poignet, port USB, touches multimédia ou macro dédiées …), et d'autre part, à une suite logicielle nettement plus aboutie. Difficile d’accès, peu lisible, et limitée en fonctions, cette dernière est à l’heure actuelle loin du niveau de prestation des suites concurrentes. Loin d'un "strike", on n'est même pas sur un "spare" pour ce nouveau clavier, qui montre surtout que Mad Catz n'est pas encore sorti d'affaire.
Points forts
- Un plateau métallique rigide à souhaits
- Les Cherry Red, fiables, dynamiques et peu bruyantes
- Le RGB touche par touche
Points faibles
- Le logiciel peu pratique
- Le logiciel mal fini
- Le logiciel qui bride le clavier par absence de fonctions
- Pas de touches multimédia
- Pas de repose poignets
- Trop de fonctions par combinaison de touches
Voilà un départ manqué pour le retour de Mad Catz dans la compétition. Le S.T.R.I.K.E. 4 a beau se baser sur un châssis stable et un plateau rigide, ainsi que sur des mécaniques de qualité, il manque à plusieurs de ses engagements envers les joueurs : confort relatif, raccourcis claviers illisibles et surtout un support logiciel de très bas niveau, du genre à limiter les possibilités du clavier. Copie à revoir donc, si le fabricant veut se hisser au niveau de la concurrence.