Note de la rédaction
Spécifications | |
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Technologie de touche | Mecanique/optique |
Rétroéclairage | Oui, RGB |
Raccourcis multimédia | Non |
Raccourcis macro | Non |
Anti-ghosting - Prise en compte simultanée des touches | Oui |
Connectique requise | 1 port USB |
Port(s) USB | Non |
Fréquence d'interrogation max. | NC |
Port(s) audio | non |
L’idée de faire un clavier gamer de voyage que l’on emmènerait dans son sac avec son ordinateur portable et qui donnerait les mêmes performances qu’un clavier “de salon” est loin d’être nouvelle. Seulement voilà : les différents fabricants, à la recherche du meilleur compromis, se heurtent à des problèmes de taille, de matériaux, de fonctionnalités et de prix. Et le CL-750 OM ne fait malheureusement pas exception.
Faire un clavier orienté "gaming" et facilement transportable mène automatiquement à quelques contradictions. La première tient dans l’utilisation de l’espace qui, pour le joueur, doit être orienté vers le confort et la rapidité, quand le voyageur préfèrera le gain de place tout en gardant un maximum de fonctions. Sur ce point, le CL-750 OM fait un choix très clair en optant pour des touches de taille standard et de profil haut, avec un espace certes légèrement resserré entre les touches, mais dont le positionnement ne devrait pas trop changer les habitués d’interrupteurs mécaniques. Sauf qu’avec un plateau réduit à 365 x 133 millimètres, cette stratégie ne permet pas d’accueillir de pavé numérique, de touches macro dédiées, de commandes multimédia, ni même de port audio ou USB. Le clavier est donc expurgé de toutes ces fonctions, ce qui le rend un peu austère pour une utilisation quotidienne.
Si le châssis est en plastique, le plateau qui accueille les touches est bel et bien en métal, avec pour principal avantage une rigidité à toute épreuve. Fort agréable que l’on soit sur bureau ou sur les genoux. Côté mécaniques, on n’est malheureusement pas en présence de modèles Cherry. Il semblerait que la marque Kailh soit à l’origine de ces contacteurs que Nacon nomme simplement “Blue Switches”. Et si on nous parle d’interrupteurs opto-mécaniques, le rendu sous les doigts est très proche de modèles mécaniques purs, avec un cran très marqué et un déclenchement haut.
S’ils ne donnent pas tout à fait le change par rapport aux mécaniques de Logitech, Razer ou Cherry, le toucher de ces Blue reste très correct, vif, presque tactile. Sauf que l’on doit supporter toutes sortes de vibrations, réverbérations et autres bruits de ressorts, avec plus ou moins de volume selon la touche, au petit bonheur la chance. Si l'on sait que les claviers mécaniques sont bruyants, celui-ci l’est particulièrement. Reste que Nacon fournit 6 interrupteurs supplémentaires, au rendu complètement différent puisque sans clic, avec tout l’outillage pour changer vos boutons Z, Q, S, D, différenciés par un capuchon vert rugueux, comme le sont les deux barres d’espace.
Car oui, le CL-750 OM impose aussi une barre espace divisée en deux parties, sur deux interrupteurs. Chose très étonnante pour un modèle de cette taille, avec pour résultat de nombreuses erreurs de frappe lors des premières utilisations, le pouce tombant régulièrement pile-poil au milieu du clavier, générant deux fois l’action attendue.
L’ergonomie globale du clavier n’est par ailleurs pas exceptionnelle. Alors que le châssis est épais, Nacon propose pour faciliter la frappe un repose-poignets amovible, par fixation de ses deux parties sur une glissière. Un système qui a le mérite de parfaitement bien tenir au clavier tout en restant souple. Dommage en revanche que le repose-poignets lui-même ne soit pas au niveau. Trop court, mal dessiné et avec des ajustements douteux, il n’offre pas vraiment de confort à qui pose ses mains dessus et vient même amplifier la cassure des poignets. Un comble. Et de par ses textures propres, il participe en plus à l’impression de gadget qui se dégage du CL-750.
En effet, malgré la présence de métal pour le plateau, le clavier mélange les surfaces brillantes, mates, quelques zones colorées en vert pâle, des arrondis, des arêtes plus marquées, et le tout sans véritable cohésion. Pourtant, ce ne sont pas les bonnes idées de design qui manquent, à l’instar de ces pattes rétractables sur ressort, avec un bouton pour les sortir de leur emplacement, qui ont l’avantage de bien tenir en position, basse ou haute. Ou cette connectique en USB-C, suffisamment résistante pour jouer en toute sécurité, mais aussi parfaitement amovible pour le transport, avec en plus un cache en caoutchouc pour protéger l’intérieur de la poussière. Les bonnes idées sont là, mais rien n’y fait. On a avec le CL-750 OM, l’impression de poser ses doigts sur un jouet. Mais un jouet inabouti et aux nombreux défauts.
Même constat du côté de l’éclairage, avec pourtant une gestion LED par LED permettant, à condition d’utiliser le logiciel dédié, de créer ses propres effets ou de mettre en avant certaines touches. On pointera simplement trois points négatifs inhérents aux modèles d’interrupteurs. D’une part le rétroéclairage qui se concentre sur la partie haute de la touche, laissant les fonctions secondaires dans la pénombre. Ensuite l’intensité lumineuse assez limitée, même pour les couleurs les plus claires. Et enfin la fiabilité de ces LEDs, alors même que notre modèle de test a eu droit à 4 touches défectueuses, dénuées de toute lumière colorée. Tout cela reste assez décevant.
Et ce n’est malheureusement pas le support logiciel qui nous fera changer d’avis. Déjà, télécharger une version 1.0 “beta” deux mois après la sortie de l’accessoire n’a rien de rassurant quant au suivi du pilote. Ensuite, rester bloqué avec une fenêtre limitée à 1000 pixels de large n’est pas très pratique, surtout quand les informations sont nombreuses dans le cadre. Alors quand en plus on tombe sur une interface lourde, vieillotte, et qui se permet des erreurs fondamentales, c’est la déception assurée. On prendra comme exemple le plus parlant la gestion des profils qui fait carrément disparaître tout ce qui a été enregistré, vos macros, vos réglages d’éclairages et tous vos profils si par malheur vous demandez le retour des paramètres par défaut du clavier. Incroyablement frustrant. Comme ces effets d’éclairage qui n’ont pas d’autre nom que “Effet 1”, “Effet 2”, … Quand il aurait été bien pratique de lire “Couleur fixe”, “Balayage rapide”, etc. Ou cette page dédiée à la macro totalement dénuée d’explication et qui, à l’usage, se montre bien difficile à utiliser. Bref, il y a énormément de travail à attendre de Nacon pour pouvoir se satisfaire de la partie software.
Vous l’avez compris, nous ne sommes clairement pas satisfaits de la prestation que ce CL-750 nous a offerte, au bureau comme en utilisation nomade. Si sa portabilité s’appuie sur de bonnes idées, entre un format compact et un câble USB amovible, la réalisation est loin d’être à la hauteur de ce qu’un gamer est en droit d’attendre d’un clavier dédié au jeu. Malgré des touches à la réactivité très correcte, entre austérité des fonctions, ergonomie douteuse, fonctions défaillantes et logiciel manquant de finition, les griefs contre ce clavier vont bien au delà de son esthétique un peu maladroite. A éviter donc, même si la proposition de départ paraissait intéressante.
Points forts
- Le format, intéressant pour les nomades
- Plateau solide et stable
- De vraies touches mécaniques à emporter partout
- Le cordon USB amovible
- Le système de verrouillage des pattes rétractables
Points faibles
- Le logiciel peu pratique et mal fini
- Le risque de perdre tous ses profils en un clic
- RGB peu efficace, avec des LEDs défaillantes
- Très bruyant, plus que la moyenne
- Pas de touches multimédia
- Le repose poignets inefficace
- La double barre espace inadaptée au format
- Rétro-éclairage partiel des touches
- Aspect très jouet
Le CL-750 OM est un clavier qui tente de faire la synthèse entre performance en jeu et portabilité. Mais derrière un plateau métallique rigide et des touches mécaniques rapides, il ne réussit pas à offrir une ergonomie satisfaisante, ni un niveau de prestation suffisant pour remplir son contrat. La partie logicielle qui l’accompagne nous a d’ailleurs particulièrement déçus.