Si la grande franchise s’est faite connaître en explorant les heures sombres de notre passé, elle n’a eu d’autre choix que d’élargir ses horizons, fussent-ils spatiaux ou temporels. En s’inscrivant dans un contexte moderne puis futuriste, la série a pu ajouter à son arsenal des armes et autres gadgets confirmant une orientation arcade déjà pressentie par le passé.
En outre, le futur en tant que contexte autorise diverses fantaisies scénaristiques, que les développeurs ne se sont jamais refusées. Call of Duty va de plus en plus vite, de plus en plus loin, allant jusqu’au transhumanisme avec les exosquelettes de son opus Call of Duty : Advanced Warfare.
La saga Black Ops a su nous prendre par la main, user de transitions, pour nous emmener progressivement dans le futur lors du deuxième opus et finir par en faire son principal sujet dans le troisième volet. En 2065, la guerre a définitivement changé, et les soldats sont désormais équipés d’interfaces neuronales. Une aubaine lorsqu’il s’agit de communiquer avec les machines, même si celles-ci menacent irrémédiablement de se retourner contre leurs créateurs, un postulat de base bien connu des amateurs de science-fiction.
Mais au-delà de la narration, ce changement d’époque a surtout modifié la physionomie des affrontements, lors des campagnes des deux titres, certes, mais aussi au sein de ses parties en multijoueur compétitif. Si Call of Duty : Black Ops III a su recoller un tant soit peu avec la terre ferme, les premiers matchs d’Advanced Warfare ont pour le moins dérouté les vétérans de la série. En effet, l’ajout de sauts boostés a considérablement bouleversé les habitudes des joueurs, ces derniers devant inclure la verticalité à leur vocabulaire de jeu, une nouveauté qui n’a pas fait l’unanimité.
C’est donc tout naturellement que le récent Black Ops III a atténué le propos de son aîné, sans pour autant se priver d’excentricités telles que la course sur les murs et autres glissades, imaginant alors trouver un juste milieu entre les sensations « classiques » de la franchise et des soldats augmentés justifiés par le contexte futuriste nouveau. Aujourd’hui, difficile de dire à quel point l’inévitable retour dans le passé est imminent pour la série, mais force est de constater que la variable « futur » a su la faire évoluer.