En se lançant dans le bain du FPS historique, Infinity Ward ne pensait peut être pas qu'un jour sa licence deviendrait un des barons des charts du monde entier. Avec son premier Call of Duty, Infinity Ward reprend le Quake engine pour développer son jeu.
Call of Duty, première salve et déjà dans le mille
Flexibilité au top, sensation de tir très agréables, vitesse de mouvements et animations bien découpées, Call of Duty fait immédiatement sensation grâce à sa maniabilité calibrée et son ergonomie pensée pour PC. Avec son iron sight, sa visée épaulée, très vite la franchise d'Activision se fait un nom. Elle pousse l'immersion un peu plus loin encore en plus de développer un sound design très au point pour l'époque. Chose qui ne se poursuivra pas malheureusement dans le temps. A titre informatif, c'est le jeu du genre qui a le plus marqué 87 dans notre rédaction.
Retrouvez le test de Call of Duty sur jeuxvideo.com Autre plus indéniable, le découpage de la campagne. Infinity Ward multiplie les points de vue pour les joueurs et donne un sens aux différentes campagnes proposées tout en les pensant pour qu'elles intègrent un objectif global : la libération de l'Europe du joug nazi. Ce sont ainsi trois campagnes et trois (voire quatre) personnages que les utilisateurs incarneront sur le soft. Sur le front russe et au sein de la grande Armée Rouge c'est le sergent Alexei Ivanovich Voronin qui partira vers Stalingrad, libérant au passage la Place Rouge moscovite pour un final héroïque de la prise du Reichstag berlinois. Côté US, ce sont le Capitaine Aston et le soldat Martin que les joueurs pourront manœuvrer du Manoir de Brécourt aux Alpes allemandes et sa célèbre bataille de Hürtgen. Côté européen, les anglais ne sont pas en reste avec la 6ème division aéroportée britannique et son sergent Jack Evans. Là encore Infinity Ward propose des alternatives de jeux intéressantes avec sa célèbre mission de sabotage hollandaise et ses fusées V2 braquées sur Londres.
A travers ce dispositif multi-séquencé, Call of Duty propose une expérience nerveuse à tous les aficionados de la molette et du clavier. Ce dynamisme sera une des marques de fabrique de la licence, en plus d'un travail de documentation historique assez pointu pour recontextualiser les décors des villes de l'époque et le background martial typique du genre. Call of Duty se démarque en outre grâce à un multijoueur racé. Modes de jeux variés, expérience de jeu fluide et agréable, hitbox au poil, en 2003 Call of Duty débarque dans le grand bain et se révèle comme une des licences les plus prometteuses du moment.
Call of Duty 2 pour enfoncer le clou
En 2005 Call of Duty 2 est à son tour sous les projecteurs Pour Rivaol et Mr.Hildan, il n'y a pas photo, c'est le FPS traitant de cette époque le plus marquant. Mise en scène encore plus poussée, Call of Duty 2 est aussi le jeu d'Infinity Ward qui poussera les scripts comme des éléments fédérateurs de l'aspect hollywoodien de la licence. Avec ses 20 000 lignes de dialogues, Call of Duty 2 fait entrer Infinity Ward dans la cour des grands.
Retrouvez le test de Call of Duty 2 sur jeuxvideo.com Les puristes regretteront le système de régénération de santé une première pour Infinity Ward. Les autres adouberont le modèle, le système permettant une plus grande flexibilité de jeu aux utilisateurs. Techniquement, là aussi le tout a été revu à la hausse DirectX9 oblige. Là aussi la campagne solo offre ses moments mémorables sous l'angle des trois regards ambivalents des armées russes, américaines et britanniques. Infinity Ward ajoute des surcouches de gameplay discrètes à son jeu comme cette partie du soft où vous pouvez incarner le Commandant David Welsh en Lybie dans sa lutte face à l'Afrika Korps ( Deutsches Afrikakorps le QG des divisions allemandes de panzers en Egypte et Lybie) à bord de son char. Un moment dépaysant du jeu, globalisant l'ampleur du conflit.
Scénaristiquement aussi, Infinity Ward travaille sur une dialectique plus poussée de son soft. Les personnages se croisent, les scripts permettent de théâtraliser certaines scènes. De l'émotion dans un jeu de guerre ? Call of Duty 2 en prend parfois le parti. Et puis surtout, Call of Duty 2 aura fait exploser l'aura de son multijoueur. Online COD 2 se joue à tous les niveaux, eSport ou casual, la population augmente sur les servers du jeu. La machine se met en marche.
Treyarch, le passage de flambeau
Activision s'active autour de sa licence. Un second studio va bénéficier de cet appel d'air. Et malheureusement pour les joueurs qui ont fait la renommée de la licence sur PC, ils seront clairement oubliés. Call of Duty 3 : En marche vers Paris paraîtra en 2006 sur consoles de salon uniquement. Autre petite désillusion, ce n'est pas sur une mouture mutualisée de l'Infinity Ward Engine (basée sur le Quake engine) que le jeu tournera. Call of Duty usera d'un moteur propriétaire développé par le studio. Une mise en place qui aura pu décontenancer les amateurs de la licence. Toutefois Treyarch introduira la gestion de tanks sur son multijoueur. Son moteur permettant la gestion physique de ces dits véhicules, apportant à la licence une nouvelle surcouche à son gameplay. Si le multijoueur de COD 3 est loin de donner les mêmes sensations que les anciens Call of Duty. Sa campagne, elle est plutôt réussie.
Ce sont quatre campagnes distinctes qui sont proposées au public avec une ribambelles de personnages venant augmenter significativement le background du titre. Une écriture convenable et une richesse d'interaction novatrices viendront poser les bases d'un jeu plein d'allant. C'est pourtant avec World at War que Treyarch se distinguera. C'est d'ailleurs le jeu le plus marquant d'Erwin dans notre rédaction, un des nombreux ninja qui s'occupe de la base de données du site.
Call of Duty World at War est parcouru par un souffle épique qui lui donne un cachet tout à fait novateur. Il s'offre aussi un regard sur la Guerre du Pacifique assez original. D'une violence et d'une barbarie assez folle, le jeu pousse les joueurs dans un contexte où la guerre n'est pas un tremplin ludique, mais une sorte de piège pour les hommes qui servent de chair à canon loin de leurs contrées. Explosions de corps en tout genre, démembrements, scènes de tortures, World at War est une transcription sauvage de la guerre, où les personnages se brisent, les liens se font et se défont. Deux campagnes symétriques, pour un but commun, la prise de Reichstag. Un des moments les plus forts de la licence Call of Duty où l'avancée des troupes russes sur Berlin sont d'une difficulté folle (surtout en vétéran). Si les scripts sont utilisés à outrance, jamais un Call of Duty n'aura véhiculé un tel sentiment organique durant sa campagne. Sa fin étant une sorte de baroud d'honneur pour une prise de palais improbable, ou chaque mètre gagné semble être un accomplissement pour le joueur.
Autre moment de gloire pour cet opus particulier, la mission à Stalingrad, reprenant savamment la mise en scène du film du même nom de Jean Jacques Annaud. Pour cet opus précis, Activision mutualise enfin son effort, en demandant à ses studios d'utiliser le même moteur pour ses jeux de façons à proposer une expérience cohérente pour les utilisateurs de la licence. Plus fluide, plus ergonomique, Treyarch réalise un des jeux les plus mésestimés de la licence puisque ce dernier se sera bien moins vendu que Call of Duty 4, jeu qui explorait des pistes jusque là encore sauvages des « guerres dites modernes ». Beaucoup de joueurs attendent de Treyarch une suite de World at War, si le développeur les entendait, le jeu sortirait en 2018. Chose promise, chose due ?