Note de la rédaction
Spécifications | |
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Sensibilité max. supportée | 24 000 DPI |
Capteur | Optique |
Nombre de commandes (hors boutons droit et gauche, et rotation molette) | 6 |
Rétroéclairage | Oui, RGB |
Prise en main | Droitier |
Fréquence d'interrogation max. | 1000 Hz |
Poids | 125 g |
Connexion | Filaire |
Pour exister, il faut se démarquer. Pas d’autres choix quand on espère quitter son statut d’outsider et placer un de ses modèles parmi les références du moment. Mais marquer sa différence ne veut pas forcément dire en faire plus que les autres. Or c’est bien ici l'orientation qu'a souhaité prendre Cooler Master avec sa MM830, une souris annonçant jusqu'à 24 000 DPI de sensibilité...
Sans être dans le scepticisme permanent, nous avons toujours été de ces joueurs qui restaient dubitatifs devant les spécifications de sensibilité associées à certaines souris : 12 000, 16 000 DPI... Des valeurs qui nous ont toujours paru relever du levier marketing puisque d'une part, la gestion d'une large plage de DPI n'est pas la garantie d'une bonne précision, et d'autre part, à titre personnel, nous naviguons plutôt entre 3000 et 6000 DPI en réglages, selon le ou les écrans utilisés... Autant dire qu'avec un support jusqu'à 16 000 DPI, nous avions une marge de manoeuvre certaine, voire surdimensionnée. Qu'à cela ne tienne... Avec sa MM830, Cooler Master fait péter le compteur, et annonce donc 24 000 DPI. L'intérêt ? En pratique, aucun. Dotée d'un capteur optique Pixart 3360 capable de gérer de base jusqu'à 12 000 DPI, la MM830 n'arrive visiblement à doubler la mise qu'en s'appuyant sur un traitement logiciel dont on ne sait pas grand-chose. Et peu importe... Jamais vous n'irez chercher des valeurs de réglages aussi farfelues, si ce n'est pour rigoler. Au moins peut-on se rassurer en constatant que le module Pixart se montre ni plus ni moins précis qu'à son habitude dans le cadre d'une utilisation polyvalente.
Moins emblématique que l'argument des DPI, mais tout aussi clinquant, la MM830 compte aussi parmi ses fonctionnalités majeures un écran OLED doté d'une résolution de 96 x 24 pixels. Capable d’afficher du blanc sur fond noir uniquement, l’élément ne dépasse pas les 3 centimètres et se positionne au-delà de l’extrémité du pouce. Son accessibilité visuelle n’est donc pas un souci mais là encore, son intérêt reste plus ou moins énigmatique. On peut certes y afficher la précision du capteur, le pourcentage d’utilisation du processeur, de la RAM, ou quelques autres informations insipides sur la souris ou le jeu en cours, mais sans que l’on y trouve un grand avantage en performance. Quant à son intérêt esthétique, il reste sacrément limité, les outils à disposition ne permettant pas de faire du travail de précision, ni même de l’animation.
Et qu'en est-il du D-Pad proposé ici au niveau du pouce droit ? Eh bien ici aussi, c'est l'échec de la quête. Si la position des quatre boutons qui composent cette croix n’est pas problématique, c’est bien au niveau du toucher et de la réactivité que le bât blesse. D’une part, la structure caoutchouteuse en relief peine à bien différencier les zones d’appui du reste. Ensuite, la force pour déclencher chaque bouton se montre d’une part irrégulière d’une touche à l’autre, et d’autre part trop élevée pour que l’ensemble soit réactif. Au final, si on se sert plutôt facilement du bouton avant, l’arrière et les deux côtés se montrent plus gênants qu'autre chose. On est donc loin de la proposition de Razer avec sa Basilisk, avec certes un bouton de moins au pouce, mais dont la solution technique se montre finalement beaucoup plus convaincante.
Valeur de DPI surélevée, écran OLED, D-Pad original... La MM830 avait pour objectif de vous en mettre plein la vue, mais il aurait clairement fallu que ces spécificités servent un véritable besoin des joueurs. Force est de constater que ce n'est pas le cas. Pire : même sur certaines fonctionnalités basiques, la MM830 peine à convaincre. Par exemple, d'un point de vue design, ses courbes sont loin d’être discrètes, affichant des pièces qui paraissent particulièrement épaisses, séparées par des espaces larges et anguleux, avec parfois quelques structures en relief, mais sans que l’ensemble ne soit véritablement harmonieux. On regrette aussi ses plastiques légèrement granuleux, oscillant entre mat et à peine brillant, laissant quand même une impression peu qualitative. En comparaison avec la Steelseries Rival 310 que nous venons de tester, l’impression visuelle est loin d’être au niveau. Pourtant, on ne pourra lui reprocher ni ses ajustements, ni la rigidité des matériaux utilisés, pas plus que le niveau de fabrication. Mais si en main la souris fait très sérieuse, à l’oeil elle convainc beaucoup moins.
Et puis surtout, c’est à l’allumage que l’on saigne. En effet, dès le branchement du connecteur USB, on a droit à la mise en tension des LEDs qui, dans un incroyable éclat dramatique, se montrent particulièrement éblouissantes. Certes la MM830 propose bien 3 zones d’éclairage distinctes, avec possibilité de contrôler la couleur et l’intensité, sauf que la plus problématique au niveau de l’éblouissement reste la zone centrale et que celle-ci est irrémédiablement allumée à 100% dès que l’on change le paramètre de sensibilité du capteur, sans possibilité d’agir dessus. En plein jour, c’est désagréable mais supportable. Dans une ambiance nocturne c’est réellement très flashy.
Pour le reste, on est sur un ensemble tout à fait fonctionnel. La position de droitier est bonne, confortable même, avec une plateforme suffisamment large pour maintenir le pouce et un bord droit capable d’accepter l'annulaire et le petit doigt. Le positionnement des clics, en légère pente vers la droite, est idéal pour le jeu sur de longues sessions et on pourra tout de même regretter que la position en griffe ne soit pas vraiment adaptée à cette souris, la faute principalement à la force nécessaire au déclenchement de ces clics quand on s'approche de la base de leur rotation.
Côté molette, on a droit à un modèle des plus classiques, offrant rotation et clic, avec une surface caoutchouteuse et un cran très léger. Juste derrière, le bouton pour le changement de DPI se place suffisamment éloigné pour éviter toute action non désirée, et suffisamment proche pour qu’on ne contorsionne pas sa main à vouloir l’utiliser. Vient alors la glisse, parfaitement assurée par de larges patins en teflon, particulièrement efficaces sur tapis fin de par leur épaisseur contenue. Sincèrement, la facilité avec laquelle la MM830 se déplace sur le tapis est étonnante. De tous les modèles avec lesquels nous l'avons comparée, que ce soit chez HyperX, Razer ou Logitech, les résultats obtenus avec ce modèle de Cooler Master la placent au-dessus du lot, et ce alors même que son poids est bien loin des records de légèreté de certains concurrents. Voilà en tous cas un point où cette souris se montre exemplaire, surtout que son capteur assure parfaitement la conversion des mouvements en déplacement du pointeur à l'écran.
Reste le support logiciel, complet, limpide mais néanmoins technique, avec des réglages touchant aussi bien au mapping qu’aux macros, aux niveaux de précision qu’à la surface d’utilisation, avec gestion de l’éclairage, de l’écran et des profils. On notera simplement la limitation de la fenêtre qui, même en plein écran, refuse d’aller au-delà des 1920 pixels de large.
Au final, si Cooler Master a bien tenté d’innover, le résultat n'est pas vraiment plaisant. Comme on s’en doutait, la souris cumule les fonctions, empile les arguments et ajoute des gadgets sans véritable cohérence ni intérêt. L’écran intégré ne sert à rien, le D-Pad est plus gênant qu’autre chose et le capteur est largement suffisant dans ses valeurs natives. A cela s’ajoutent une finition en demie teinte et un éclairage gênant en jeu, alors même que dans ces tarifs la concurrence est suffisamment présente avec plein d’excellents modèles. Autant dire qu’on ne gardera pas de grands souvenirs de cette MM830.
Points forts
- Une glisse exemplaire
- La position est confortable
- Un logiciel très complet
Points faibles
- J’ai mal aux yeux
- L’écran ne présente aucun intérêt
- Le D-Pad n’est pas aussi efficace que des boutons classiques
- Zone d’appui des clics principaux limitée
- L’aspect un peu jouet
Ce n’est pas en cumulant les arguments marketing qu’on fait les bonnes souris. Ainsi, la MM830 propose beaucoup de choses, trop probablement, et son manque de finition, d’homogénéité comme d’intérêt dans les fonctions qu’elle propose ne lui permet pas de se démarquer positivement de ses concurrentes.