Note de la rédaction
Spécifications | |
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Sensibilité max. supportée | 16000 DPI |
Capteur | Optique |
Nombre de commandes (hors boutons droit et gauche, et rotation molette) | 7 |
Rétroéclairage | Oui, RGB |
Prise en main | Droitier |
Fréquence d'interrogation max. | 1000 Hz |
Poids | 97 g |
Connexion | Sans fil propriétaire via tapis + filaire |
Alors que les souris gamer se détachent de plus en plus efficacement de leurs ports USB, laissant Bluetooth et connexions propriétaires sans fil gagner progressivement la confiance des joueurs, leurs concepteurs cherchent désormais à nous libérer des défauts principaux de la batterie qui accompagne ces périphériques, à savoir le poids et le temps de charge. Pour se faire, tous se tournent progressivement vers l’induction, avec plus ou moins de brio.
Qu’y a-t-il de nouveau sous le soleil des souris dédiées au jeu vidéo ? Hormis la montée progressive de la précision du capteur et l'ajout de quelques éclairages plus ou moins utiles, c’est du côté de la liaison au PC que les fabricants place leurs espoirs de développement depuis quelque temps. Et c’est Logitech qui a ouvert le bal avec une version "induction" de la G900, rebaptisée pour l'occasion G903 Lightspeed et livrée avec son tapis-chargeur Powerplay. Derrière, la concurrence s'est évidemment engouffrée dans la brêche, à l'image de Razer qui nous livre ici un bundle composé d'une souris Mamba compatible avec la charge par induction et d'un tapis, le Firefly Hyperflux. La Mamba est plutôt un bon produit... Partant de là, les choses aurait du être très simples... Vous allez voir que ce sera loin d'être le cas.
En effet, là où Logitech propose sur ses nouvelles souris comme la G903 ou la PRO Wireless une option pour les charger par le tapis en plus d’un fonctionnement classique sur batterie, Razer a choisi de ne miser que sur une seule de ces solutions. D’un côté le tapis ne peut alimenter que ce modèle de souris, et de l’autre la souris ne peut fonctionner en sans-fil sans être sur son tapis. Enfin si, elle peut … mais seulement si on reste à portée du capteur (jusqu’à 7 mètres donc) et pendant une petite trentaine de secondes seulement, sa micro batterie ne servant finalement qu’à faire le tampon entre l’alimentation à induction et l’électronique du mulot. Du coup, impossible de partir avec sa Mamba en voyage sauf à en faire un modèle filaire USB, pas plus qu'il n'est possible de prendre la souris avec soi pour contrôler son PC depuis le canapé.
Mais pourquoi ne pas mettre une batterie standard dans cette souris ? Et bien peut être pour économiser quelques grammes, la Mamba s’affichant avec un très respectable poids à peine inférieur à 100g. Pourtant, cela n'a rien de bien exceptionnel face à la concurrence d’une G903 (110g) ou d’une PRO Wireless (80g), toutes deux capables d’offrir plus d’une dizaine d’heures de jeu en autonomie complète. Le prix peut être ? En effet, l’ensemble Razer se place désormais 20% moins cher qu’un ensemble Logitech avec le tapis Powerplay et au choix une G903 ou une PRO, mais encore 50 € plus cher que n’importe laquelle de ces deux options sans accessoire de charge, ces deux concurrentes ayant la possibilité d’être utilisées en sans fil avec dongle, et chargées en filaire durant la nuit. Dans ces conditions, pas sûr que la solution de Razer puisse réellement se justifier, ni au niveau du confort d'utilisation, ni au niveau du budget.
Et c’est bien dommage car à première vue, l’ensemble a tout pour plaire. Côté tapis, on a droit à un modèle assez grand, offrant une surface de glisse de 35 par 28 cm, suffisante pour qu’on n’ait quasiment jamais à lever la souris. La surface étant réversible, on profite de deux textures différentes : soit un plastique dur pour une glisse très rapide et sans résistance, soit une surface plus granuleuse et plus souple pour un résultat un peu moins dynamique mais plus confortable. Le choix est pertinent et offre effectivement deux approches bien différentes du maniement de la souris. En prime, le passage de l’un à l’autre ne prend que quelques secondes.
Cette zone de glisse vient se placer sur un support en plastique dur, fin de 3 millimètres, qui porte au fond le récepteur pour la souris et la connectique USB pour la liaison au PC. Un mot d’ailleurs sur cette dernière puisque Razer a fait le choix d’un port mini-USB, mais enfoncé au fond d’une cavité assez exiguë avec détrompeur. En clair, il ne faudra pas perdre ou abîmer le câble fourni par le fabricant, celui -ci étant plutôt difficile à remplacer. Et surtout, Razer ne fournit avec son ensemble qu’un seul cordon USB. Et la souris possède bien évidemment le même format, avec le même détrompeur, pour que vous partagiez obligatoirement ce câble entre les deux appareils. Ce qui est loin d’être pratique.
Enfin, on profite pour tout le tour du tapis, d’un éclairage RGB multi zone, synchronisable avec la souris, et permettant de faire quelques jolis effets arc-en-ciel, des dégradés, et autres animations. Le tout est piloté par un logiciel toujours aussi complet et agréable, offrant en plus un calibrage du lift off parfaitement adapté aux deux types de textures du tapis.
Quant à la souris, si l'on met de côté l'aspect sans fil, ses caractéristiques se rapproche d'une Mamba Tournament Edition : avec un capteur optique 16000 dpi et un taux de rafraîchissement d’une milliseconde, l'objet est tout à fait taillée pour le jeu, à ceci près qu'on reste sur un modèle pour droitier, et particulièrement adapté aux grandes mains. Avec de douces courbes tout en rondeur, la Mamba s'avère très confortable, aussi précise que délicate, et on l'utilisera donc avec plaisir pour tous les petits travaux de bureautique entre deux parties de FPS.
Rien à redire non plus sur les fonctions présentes parmi lesquelles on compte, en plus des clics principaux, deux touches et un sélecteur de profil au niveau du pouce (ce dernier ne pouvant malheureusement pas être affecté à une autre fonction). Deux boutons en retrait de la molette crantée viennent compléter l'offre, sachant que l'on parle ici d'une molette 3 axes. Et comme d’habitude chez Razer, les contacts sont secs et rapides. Du tout bon. Encore une fois, on loue aussi la présence du logiciel Synapse 3 qui permet de gérer l’ensemble des fonctionnalités du périphérique avec une grande facilité. La Mamba Hyperflux dispose par ailleurs d'une mémoire interne capable d'emporter partout 4 profils d'utilisation.
On penserait donc beaucoup de bien de cette souris de chez Razer, de son ergonomie très agréable, de ses fonctions abouties, de sa finition irréprochable, de son tapis polyvalent et bien dimensionné, s’il n’y avait pas cet énorme point noir au milieu de son portrait. Ce genre de détail qui, de par sa nature, vient simplement tout gâcher ou presque. Quel intérêt de payer plus cher pour une alimentation par induction si on nous enlève au passage la liberté de mouvement qu’offre la liaison sans fil ? Aucun, malheureusement. Pour le coup, et avec le jeu de mot de circonstances, on peut affirmer que Razer s’est pris les pieds dans le tapis, échouant à donner un véritable intérêt à un concept encore trop onéreux, incapable pour le moment de répondre à son concurrent Logitech.
Points forts
- Une jolie finition
- La souris est vraiment confortable
- Des clics secs et rapides
- Deux surfaces de tapis pour deux sensations complémentaires
- Le logiciel Synapse 3, vraiment intuitif et complet
- Le capteur précis en toutes circonstances
Points faibles
- Ca reste trop cher pour peu d’intérêt
- Souris et tapis totalement dépendants
- Pas de vraie batterie dans la souris
- Un seul câble à partager entre les deux éléments
- Le mini-USB propriétaire
La réponse de Razer au chargement par induction initié par Logitech n'est pas tout à fait au niveau espéré, la faute à une interdépendance quasi totale de la souris et de son tapis. Privée de liberté de mouvements, dénuée de véritable batterie, ce périphérique se limite donc à une utilisation sur le bureau, là où la concurrence ne souffre d'aucune limite. Alors certes le tarif est un peu avantageux, mais cet écart ne suffit vraiment pas à combler le retard technologique. Dommage car pour le reste, nous étions comblés.