La richesse de Fallout réside vraiment dans ces nombreux personnages que vous croisez et recroisez au cours de vos quêtes. Et comme ils ont tous un côté un peu décalé, puisque le monde est devenu fou depuis la guerre, c’est un vrai plaisir de discuter avec eux.
Oui, dans Fallout parler n’est pas le truc pénible que l’on fait en pensant à autre chose et en se préparant au combat suivant. Il y a de l’humour noir et des références incessantes à la culture geek dans ces lignes de dialogue. En fait, la série ne se prend jamais au sérieux et les divergences par rapport à notre monde permettent aux développeurs de mettre tout et n’importe quoi dans l’univers fictif ainsi créé.
Illuminés et aliens
Parmi les nombreux personnages plus ou moins délirants que vous pourriez rencontrer, il y a notamment les Arbrophiles, adorateurs d’un arbre parlant dans une zone nommée Oasis et située dans les Terres Désolées de la Capitale. Ils ont abandonné presque toute forme de technologie et vivent des produits de la forêt. Si vous vous sentez l’âme charitable, donnez un coup de main aux Disciples de l’Apocalypse qui aident tous les habitants du désert de Mojave à survivre. Mais si vous avez un appétit plus carnassier, alors devenez cannibale et aidez certaines factions qui apprécient la chair humaine. Parmi celles-ci, figure l’un des groupes les plus raffinés de cet univers post-apocalyptique.
Au cours de votre voyage, vous croiserez aussi des esclavagistes, des marchands sans vergogne capables de vous vendre de l’eau à un prix prohibitif, des robots plus ou moins agressifs, des savants fous dont le cerveau a été conservé trop longtemps loin de leur corps. Il y a aussi pas mal d’illuminés de toutes sortes. Dans la ville de Megaton, les habitants vénèrent par exemple une bombe atomique qui n’a pas éclatée (mais que vous pouvez faire exploser). Vous pourrez même rencontrer des extraterrestres ! À défaut d’aider les petits gris à envahir la Terre, vous pouvez explorer leur vaisseau mère et voler des armes puissantes.
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, l’univers d’après la bombe est donc très riche et haut en couleur. C’est un vrai plaisir de l’explorer et de rencontrer de nouveaux individus humains ou non. Finalement, votre seul vrai problème est de choisir un camp entre tout ce petit monde car on ne vous laisse pas vraiment la possibilité de rester neutre. Bien sûr comme dans tout bon RPG, vous pouvez choisir une faction puis la trahir. Mais être agent double ou agent triple se paie à un moment ou un autre.
Myriade de choix
Avant même de rencontrer ces multiples factions, vous devez choisir quel personnage vous incarnez et cela engendre également des conséquences sur la suite des événements. Si vous optez pour un QI bas, vos choix de dialogues seront certes bien plus drôles mais vous serez limité dans vos actions. Au contraire, vous pouvez devenir un diplomate né et obliger les autres personnages à vous donner ce que vous voulez sans un coup de feu. Les personnages que vous rencontrez réagissant différemment à vos caractéristiques et précédentes actions, vous pouvez recommencer le jeu avec d’autres compétences et vivre des événements très différents.
Vous êtes même en mesure d’avoir un comportement de psychopathe et être bien plus odieux que dans n’importe quel Grand Theft Auto. Dans les deux premiers volets de la série, la réputation de tueur d’enfant peut être acquise en éliminant suffisamment de mômes. Mais depuis, la série est devenue plus politiquement correcte et vous êtes plutôt dirigé vers des actions positives. Néanmoins, vous pouvez toujours être le plus beau salopard du jeu.
Les possibilités pour finir une même quête sont presque illimitées selon le personnage que vous avez créé et les actions précédentes. Vous pouvez parvenir à vos fins par la force, la ruse, le vol, etc. Et contrairement à ce qui se passe dans Skyrim, où vos choix ont finalement assez peu de conséquences, dans Fallout vous pouvez changer complètement le sort d’une région, renverser les alliances, déséquilibrer les forces en présence. Ceci est d’autant plus jouissif que les titres font référence à des zones très connues (du moins pour le public américain et les touristes).
Open world dans une Amérique postapocalyptique
La plupart des titres se déroulent à l’Ouest des États-Unis et sont bien ancrés dans la réalité géographique. Fallout New Vegas est sans doute le jeu qui tire le mieux partie de la cartographie réelle. Le barrage de Hoover existe dans notre monde et occupe la même place stratégique par rapport à l’eau et l’électricité. Fallout 3 et 4, qui ne sont pas réalisés par les mêmes développeurs, se déroulent sur la côte est et donne une vision apocalyptique de Washington DC et de Boston. Pour ceux qui connaissent les villes réelles, c’est toujours un plaisir de retrouver des lieux connus en jeu.
Pour vous aidez dans vos choix factions et vos balades à travers le pays, des compagnons de route sont là pour vous seconder si vous parvenez à les recruter. Là encore, vos actions précédentes déterminent s’ils vous suivent ou non. La plupart des joueurs adorent s’entourer d’un chien, clin d’œil au film Mad Max 2. Peu efficace au combat mais bien sympathique et courageux, il adulé par les fans depuis le premier opus. Depuis lors, vous pouvez aussi opter pour des chiens cybernétisés. C’est avant tout une question de goût.
Un monde cohérent
D’autres personnages deviennent des figures récurrentes d’un jeu à l’autre ce qui permet de créer une cohérence et de donner de la profondeur à l’univers fictif. Par exemple, dans le premier opus vous croisez Harold, ancien habitant du Vault 29 devenu goule. Malgré ses malheurs, ce personnage reste très optimiste et joyeux. Bon, c’est vrai qu’il est aussi devenu un peu fou. Il a une graine qui lui pousse dans la tête et qu’il nomme Bob. Lorsque vous le recroisez dans Fallout 3, la jeune pousse est devenu un arbre emprisonnant Harold au sol.
Dans Fallout 2, vous croisez la route du super mutant Marcus, un idéaliste qui rassemble dans une ville utopique tous les êtres vivants qu’ils soient humains, goules ou mutants. Vous le retrouvez vieilli dans Fallout New Vegas et vous l’aidez (ou non) à protéger Jacobstown et à trouver un médicament pour soigner les Super Mutants devenus schizophréniques à force d’abuser du Stealth Boy. Là encore, il s’agit d’un personnage très apprécié par les fans de la série.
En dehors de ces autoréférences qui font plaisir aux vrais fans, l’autre raison pour laquelle les compagnons sont si attachants est qu’ils ont tous une histoire et une personnalité différente. Entre Lily la Super Mutante Nocturne au chapeau de paille, Sergeant RL-3 (robot militaire aux répliques pro-américaines) ou Craig Boone le sniper traumatisé, tous ont un passé intéressant et vous aurez à cœur de découvrir leur avenir dans les séquences de fin de jeu.
Les créatures monstrueuses de série Z côtoient des hommes en costumes des années 1950, des armes extra-terrestres sont disponibles en même temps que des battes de baseball, vous pouvez vous servir d’ours en peluche en guise de munition ou lancer des lasers à partir d’une station orbitale. Vous croiserez des centurions de Caesar sortis de l’antiquité romaine et des savants fous dont il ne reste que le cerveau dans un corps mécaniques. Les êtres les plus humains sont rarement ceux qui en ont l’apparence et ce qui vient du passé est rarement bénéfique sur le long terme. C’est cet univers totalement WTF qui fait de Fallout une série culte pour beaucoup de joueurs. Vous ne savez jamais ce que les développeurs vont trouver comme nouvel élément délirant.