En anglais, Framed signifie "encadré", comme mettre un tableau dans un cadre. Le mot désigne aussi le fait d'être piégé par quelqu'un d'autre. Le jeu Framed reprend brillamment les deux définitions et parvient à les mélanger dans une expérience aussi maligne que surprenante.
Jouer à Framed, c'est se plonger dans une bande dessinée interactive, ou presque. Planche après planche, on suit les frasques d'un personnage qui a tout d'un espion, ou d'un cambrioleur à la Arsène Lupin. Sans préliminaires, le jeu nous conduit directement au cœur de l'action, alors que ce personnage en imperméable tente d'échapper aux forces de l'ordre avant de se faire doubler un peu plus tard par d'autres personnages tout aussi mystérieux que lui.
La case du siècle
On découvre ainsi une histoire de trahison, de contre-trahison, et de rebondissements au fil des "pages" qui se dévoilent devant nous. Avant de pouvoir tourner d'une page, il faudra toutefois réorganiser les différentes cases qui la composent pour que le héros puisse passer de la première image à la dernière sans se faire arrêter par l'un de ses opposants. Lorsque l'on pense avoir trouvé la bonne suite logique, on appuie sur la touche "lecture" et le héros s'active en passant d'une case à l'autre en subissant les effets que cela induit. Par exemple, si une case présente un escalier, le héros montera les marches et se retrouvera donc à l'étage sur l'image suivante. S'il suit un couloir bleu, il apparaîtra par le chemin de la même couleur dans la prochaine image et ainsi de suite. Les cases ne sont ainsi pas de simples décors, mais de petits tableaux aux conséquences immédiates sur le parcours du personnage.
Réorganiser l'ordre des cases n'est que la première étape dans ce jeu extrêmement ingénieux puisque après plusieurs niveaux, de nouvelles mécaniques sont aussi introduites, comme les cases à pivoter, ou celles à déplacer à plusieurs reprises pendant que le héros avance. On progresse ainsi au fil de petites trouvailles de gameplay toujours bien vues et toujours en accord avec la thématique "espionnage" dépeinte par l'histoire. Le seul souci est finalement que le jeu se termine bien trop vite. On en fait le tour en une heure environ, avec simplement la possibilité de tout recommencer depuis le début. Il aurait été gentil de permettre de rejouer certains tableaux individuellement ou au moins de reprendre au début de l'un des trois ou quatre gros chapitres. Ce petit faux pas n'empêche pas de recommander chaudement Framed à tous les joueurs à la recherche de nouvelles sensations, aussi courtes soient-elles.
Points forts
- Gameplay original et régulièrement renouvelé durant l'aventure
- La direction artistique est sobre, mais donne un vrai cachet
- La musique jazzy qui suit les actions du joueur
Points faibles
- Vraiment court
- Impossible de relancer une section de l'aventure, même après avoir tout terminé
C'est vrai, Framed est un jeu bien court. C'est vrai aussi qu'une fois le jeu terminé une première fois, il aurait été agréable de pouvoir relancer certains chapitres de l'aventure sans avoir à tout refaire depuis le début. En dehors de cela, Framed est un titre qui se distingue par un gameplay extrêmement intéressant et régulièrement renouvelé par de nouvelles subtilités. Un joli coup de cœur qui parlera sans aucun doute aux amateurs de jeux différents.