Fenix Rage, c'est avant tout un gameplay. Sur des plans 2D très similaires à Super Meat Boy, Fenix se déplace avec vélocité pour atteindre la sortie tout en évitant des sortes de blobs mortelles. Tout l'intérêt ici tourne autour de la maniabilité : Fenix peut sauter et faire des dash aériens et terrestres à l'infini. Alors certes, le côté « plates-formes » en prend partiellement un coup, mais les niveaux sont bien évidemment construits autour de l'agilité du héros. Souvent, il faut passer dans des zones étroites et mouvantes entre deux ennemis mortels pour atteindre la sortie. Ca se joue parfois au millimètre et à la dixième de seconde près, ce qui ne devrait pas choquer les habitués du genre. Bien évidemment, on réapparaît immédiatement à chaque mort au début du niveau, ce qui n'est pas trop irritant puisque les niveaux en question sont très courts.

Piftall to the max

Le bon point, c'est que Fenix Rage ne fait pas l'erreur de s'asseoir sur son concept de base et de le répéter inlassablement tout au long de l'aventure. Au contraire, on tombe souvent sur des nouveaux micro-concepts intéressants. Par exemple, on peut prendre appui et glisser sur des parois brûlantes afin de s'enflammer, ce qui nous permet de détruire des murs de glace. A l'inverse, en passant dans des salves de glace, on devient alors un cube immobile mais soumis à la gravité, qui peut traverser des pièges sans encombre. Des téléporteurs obligent parfois le joueur à une réflexion plus poussée. Il arrive aussi que la sortie (représentée par un cube lumineux) s'échappe lorsque l'on s'apprête à la toucher. En mélangeant toutes ces idées (et d'autres), Fenix Rage offre un gameplay attractif et stimulant qui se renouvelle de façon vraiment efficace. Mais atteindre la sortie ne sera pas nécessairement votre seul objectif. Dans certains niveaux, des warps secrètes devront être atteintes dans un temps imparti pour vous emmener dans des niveaux cachés au design volontairement digne d'un Amstrad CPC. Des bonus qui permettent de faire une sorte de coupure, d'autant que ces derniers sont plus axés « réflexion » que « réflexe ». Autre chose, dans chaque niveau, le joueur pourra récupérer un cookie qui donnera accès... à une vraie recette de cookie ! Hey, si vous vouliez mettre la main à la pâte, c'est le moment ou jamais non ?

Super Rage Boy

Mine de rien, remplacez cookies par pansements, blobs par scies et warps par... warps et vous obtenez Super Meat Boy. Il est vrai que le rapprochement n'est pas difficile à faire, et c'est plutôt dommage pour Fenix Rage qui souffre un petit peu de la comparaison. En effet, quelques détails de game design viennent nous rappeler qu'il n'est pas si aisé de faire un chef-d'oeuvre, même avec un gameplay finement ciselé. Ce que l'on déplore le plus au final, c'est la construction des niveaux : une bonne partie d'entre eux peut se finir avec le temps « record » de façon bien trop aléatoire. Si l'idée de ne pas toujours avoir qu'une seule route aurait pu être bonne, dans la pratique, elle facilite le bourrinage et casse ainsi la structure. Autre écueil, en moyenne, les niveaux sont trop courts et il n'est pas rare d'en finir un en seulement trois ou quatre secondes, même dans les mondes les plus avancés. Conséquence, même pour ceux qui voudront battre les chronos pour obtenir les étoiles, la durée de vie en prend un coup et ce, malgré la présence de près de 180 niveaux.

Des petits plus

Malgré ses défauts, Fenix Rage propose assez de challenge, de morts à répétition et de pièges audacieux pour agripper le joueur jusqu'au bout. D'autant que le contenu ne s'arrête pas là : en effet, des boss viendront ponctuer chaque fin de monde pour barrer la route de Fenix. Même si ces combats ne sont pas tous très inspirés (souvent trop faciles), ils ont le mérite d'offrir des parenthèses dans le gameplay. Dernier point, outre un mode challenge, on peut débloquer plusieurs mini-jeux dont certains s'avèrent accrocheurs comme celui où on doit manger des cookies tout en évitant les blobs dans une sorte de shoot'em up à scrolling horizontal (bon, sans le côté shoot). Bref, s'il ne définira pas votre vision du jeu de plates-formes, Fenix Rage peut vous satisfaire pour quelques soirées à condition d'être déjà amoureux du genre die & retry.