Après des années de recherche, nous avons enfin retrouvé Charlie. Il cherche à atteindre la célébrité avec son groupe de rock, "Charlie Murder" (plus mégalo tu meurs), mais a dû pour cela se séparer d'un de ses membres, Paul. Le souci, c'est que l'apocalypse se produit entre-temps et que l'ami Paul va profiter de l'occasion pour s'allier aux démons, créer son propre groupe et chercher à se venger. Vous l'avez compris, l'ambiance du titre est décalée et verse dans la surenchère d'hémoglobine et de violence. Et ça marche !

Charlie et ses drôles de zombies

Après avoir choisi votre personnage parmi les 5 membres de "Charlie Murder", vous allez rapidement vous rendre compte que votre objectif sera le même tout au long du jeu : avancer et tuer, battre un boss puis enchaîner sur la zone suivante. Heureusement, quelques séquences de shoot originales et parfois très drôles s'insèrent dans cette boucle et cassent un peu la routine du titre, qui n'en reste pas moins très répétitif dans sa construction. Pour éventrer tout ce joyeux bestiaire (zombies, sorcières, pirates, il y a de quoi faire), vous disposez de deux attaques, une frappe normale avec X et une frappe puissante avec Y. Il est également possible de ramasser tout ce qui traîne sous la main, qu'il s'agisse d'une tronçonneuse, d'un uzi, d'une grenade ou du bras d'un ennemi fraîchement démembré, et de s'en servir afin de continuer votre massacre. Si l'ensemble est globalement clair, certains décors du premier plan bloquent parfois la vue, un défaut rare mais embêtant lorsque vous vous retrouvez encerclé par vos ennemis. Mais la particularité du titre tient aussi dans son système de loot et d'équipements plus loufoques les uns que les autres : de nombreux objets peuvent être récupérés sur les monstres ou achetés dans les boutiques afin d'en équiper votre personnage et d'améliorer ses statistiques dans 4 catégories : force, vitesse, défense, et anar-chi.

Anar-chi vaincra !

Je vous vois déjà vous demander "Anar-chi, kézako ?" Il s'agit tout simplement d'une statistique qui détermine à quelle fréquence vos compétences d'attaque vont se recharger et pouvoir donc être réutilisées. Car en effet, votre personnage dispose de plusieurs attaques qui peuvent être débloquées en allant chez le tatoueur. Chaque protagoniste dispose ainsi de compétences qui lui sont propres, pouvant aller de la boule de feu à la tornade : un bon point pour la rejouabilité, s'il vous prend l'envie de recommencer avec un autre membre du groupe de Charlie. Ces compétences se débloquent au fur et à mesure de votre montée en niveau, et peuvent être assignées à 4 raccourcis, que vous ne pourrez pas changer en combat... pensez à bien les préparer avant un affrontement contre un boss ! La modification de vos compétences est accessible via le téléphone portable du personnage, qui vous permet également de consulter le nombre de vos fans sur un réseau social, lire les messages envoyés par vos adversaires, et scanner des QR Codes dissimulés dans la nature. Cette dernière fonction vous permettra de récupérer des objets d'équipements et des reliques aux pouvoirs variés.

Ambiance gothique et bande-son du tonnerre

La réalisation est clairement l'un des gros points forts. Visuellement, le design 2D fait des merveilles et se couple à la perfection avec l'ambiance très gothique du titre. Vous aurez également l'occasion de voir du pays, puisqu'entre deux balades dans une forêt, vous pourrez également découvrir un cimetière, des égouts, un château, et même un bateau pirate. Là aussi, la variété des environnements permet de casser la progression linéaire. Au-delà d'une réalisation artistique de très bon niveau, c'est clairement au niveau de la bande-son que l'on atteint des sommets : rythmée, à base de morceaux punks et métal bien agressifs, celle-ci est pêchue et accompagne l'action à merveille. On en redemande ! En revanche, en dehors de quelques scènes de flashback, le jeu est parfois pauvre en explications sur le scénario, qui paraît très obscur sur la première heure de jeu. Heureusement, ce souci se dissipe au fur et à mesure de votre progression, qui sera également marquée par de nombreuses références à des classiques du cinéma d'horreur (Saw, Massacre à la tronçonneuse) ou même à certains jeux (Fear, Silent Hill). Il vous faudra entre 7 et 8 heures pour le terminer une première fois et déverrouiller le mode Chaos, puis le mode Anarchie totale, qui vous promettent de longues heures de frustration... et de violence. 7 heures, pour peu que vous n'ayez pas le droit à un bug de disparition de boss vous obligeant à recommencer votre partie depuis le début... un problème qui semble n'être arrivé qu'à notre rédaction, fort heureusement.

Rauque band

Il est évidemment possible de jouer à plusieurs, en local ou en ligne. Chaque personne sélectionne un membre parmi ceux du groupe de rock, avant de se lancer à l'assaut de Paul et ses démons. L'idée d'un mode multijoueur en ligne est louable, mais l'ensemble se révèle très brouillon, d'autant plus qu'il est possible de blesser ses partenaires... un détail qui peut souvent poser problème sur certains niveaux plus resserrés ou lors de combats contre des boss. Le système peut du coup inciter à décimer vos compagnons pour récupérer les objets intéressants : les parties deviennent ainsi un joyeux bazar, et nous ne pouvons que vous recommander de rester avec vos amis pour éviter le vol de butin. Le principal défaut des parties à 4 reste le manque de visibilité de notre personnage, un problème habituel pour les titres du même genre, mais qui ne vous empêchera pas de passer quelques bonnes soirées entre amis à trancher les membres de vos adversaires.