Avec la série des Left 4 Dead, le studio américain Turtle Rock a sans nul doute marqué durablement de son empreinte le genre FPS coopératif en ligne. Bonne nouvelle : il récidive aujourd’hui avec ce titre dans lequel les morts-vivants ont laissé la place à des créatures extraterrestres et où l’expérience de jeu coopérative se retrouve démultipliée. Evolve se déroule donc dans un futur assez proche où la colonisation spatiale est rentrée dans les mœurs humaines. Elle est même devenue une sorte d’industrie afin de dénicher de nouvelles planètes et d'exploiter sans vergogne leurs ressources naturelles. Mais ces mondes pillés ne sont évidemment pas souvent hospitaliers et parfois population, faune et flore locales mettent logiquement des bâtons dans les roues des colonisateurs. C’est pour répondre à cet épineux problème qu’a été créé le statut de Hunter. Ces chasseurs sont là pour pacifier les environs, défendre les colonisateurs et s’assurer finalement que l’endroit devienne largement vivable. C’est le cas par exemple de la planète Shear qui a été colonisée depuis plus d’une cinquantaine d’années et où la population installée vit désormais en toute sécurité. Jusqu’au jour où une race extraterrestre décide à son tour de se lancer dans la colonisation. Et justement, elle a décidé de s’en prendre à Shear. Sacré retour de bâton pour les humains…

Quatre classes face à un monstre

Le principe du jeu est on ne peut plus simple : quatre joueurs forment une équipe de Hunters online et doivent liquider un cinquième joueur incarnant de son côté une créature surpuissante en constante évolution. Un match se déroule en vingt minutes sur une large map donnée. Chaque membre de l’équipe sélectionne alors une des quatre classes disponibles. Il ne peut y avoir deux classes identiques dans une même partie. Mais, par contre, différents personnages dotés de caractéristiques alternatives existent au sein d’une même classe et, pour pouvoir jouer avec, il est nécessaire de les débloquer. Tous les Hunters possèdent un jetpack qui leur permet de voler brièvement jusqu’à ce que sa jauge d’énergie se vide. Il faut alors une poignée de secondes pour qu’elle se remplisse à nouveau. De même, en fonction de leur performance, tous récupèrent des points à la fin du match pour acheter de nouvelles capacités, telles que le changement d’arme très rapide ou l’amélioration de la durée de vol du jetpack. Il faut dire qu’un surplus de puissance s’avère on ne peut plus nécessaire pour les Hunters, puisque non seulement leur ennemi principal est imposant, mais en plus la nature alentour recèle de multiples dangers. En effet, d’autres créatures surprenantes évoluent librement au sein des décors et peuvent même parfois influencer l’issue du combat. Ainsi, dans cette jungle nocturne, parsemée de quelques bâtiments scientifiques, choisie par les développeurs pour la démo, figurait par exemple le Tyrant. Cette sorte de crocodile affublé d’une gigantesque mâchoire est capable de gober un des chasseurs si ce dernier a le malheur de traverser à pied le marais. De même, des similis vélociraptors mais en version plus imposante semblent vivre dans une région spécifique de la carte. Bien entendu, il est possible d’éliminer ces bestioles en tout genre mais, au cours d’une chasse, cela constitue une perte de temps et de munitions.

Predator et Expendables réunis

La démo présentait donc uniquement un mode de jeu, Hunt, quatre Hunters et un seul monstre (bien d’autres créatures sont évidemment prévues dans l’aventure). D’entrée, le joueur peut remarquer que l’esthétique générale s’avère vraiment réussie. D’abord, les chasseurs affichent un joli charisme digne des longs-métrages sous testostérone chers à Stallone et Schwarzenegger. Tandis que la créature appelée Goliath demeure impressionnante de par sa taille et les nombreux crocs et griffes qui garnissent son corps. De plus, la jungle alentour est magnifiquement reproduite et offre une végétation dense et inquiétante parsemée de quelques rochers haut placés, idéaux pour créer des embuscades mortelles. L’immersion est donc totale, d’autant que l’écran est quasiment vierge de marquages, puisque la jauge de vie des chasseurs et du monstre n’apparaît brièvement que lorsqu’ils sont blessés. Inutile de préciser qu’il faut un minimum de solidarité entre les Hunters pour espérer remporter la bataille. D’ailleurs, c’est la classe Assault, représentée dans la démo par le soldat Markov, qui est censée incarner le leadership. Markov est en quelque sorte le coordonnateur de l’équipe, son but ultime étant d’infliger un maximum de dégâts à la créature. Pour cela, il possède deux armes très efficaces selon la distance à laquelle elles sont utilisées. Ainsi, l’Electronic Assault Rifle est probant à longue distance, tandis que le Lightning Gun inflige beaucoup de dégâts au corps-à-corps. Le gaillard dispose aussi d’un Personal Shield, un champ de force qui le rend invulnérable temporairement. Et il est aussi capable de planter dans le sol des Arc Mines qui explosent quand l’adversaire passe dessus. A noter qu’il est possible d’en poser cinq au maximum, sachant que si une sixième est placée, la toute première explose automatiquement. Dans le feu de l’action, Markov apparaît donc très efficace même si sans surprise, puisqu’il endosse ni plus ni moins le rôle du soldat de base plutôt équilibré...

Armes lourdes et compétences multiples

De son côté, la classe Médic, incarnée ici par la seule femme de l’équipe, Val, a le mérite de combiner les attributs inhérents aux médecins et aux snipers. Sa mission étant de garder l’équipe en vie, Val détient un Medgun capable de soigner en continu le coéquipier sur lequel elle tire. De plus, son Healing Field Generator offre de rebooster l‘énergie vitale de tous les membres de l’équipe autour d’elle, dans la limite d’un certain périmètre. Elle possède aussi un Dart Gun (fusil à lunette avec munitions tranquillisantes) qui permet de ralentir les mouvements du monstre et même, en cas d’impact, de révéler sa présence à l’écran à l’aide d’un halo vert. Très utile. Enfin, son Fusil Anti-Matière a le mérite de percer la carapace du monstre mais aussi de révéler ses points faibles. Ainsi, les coéquipiers peuvent infliger davantage de dégâts lorsqu’ils tirent sur ces parties précises de son corps. Sur le terrain, Val a l’avantage d’être agile et de toucher son adversaire de très loin. Et puis, en soignant constamment les autres, elle collecte beaucoup de points à l’issue de la partie. Ce n’est peut-être pas le cas de Griffin, qui donne corps ici à la classe Trapper. Mais ce dernier n’en reste pas moins très fun à jouer en raison de ses compétences. Sa mission principale étant de traquer et capturer le monstre, Griffin dispose d’abord de Sound Sensors qui alertent l’équipe des mouvements du monstre. Il est équipé aussi d’un gadget Mobile Arena qui permet d’enfermer temporairement tous les protagonistes – y compris la créature - dans un périmètre délimité du terrain en créant brièvement un large champ de force infranchissable. Outre sa mitrailleuse Gauss SMG infligeant des dégâts importants, cette copie conforme du mercenaire Blain dans Predator arbore un jouissif Harpoon Gun. Ce dernier occasionne des moments intenses de combat car, en immobilisant le monstre avec ce harpon qu’il doit maintenir à bout de bras, Griffin ne peut rien faire d’autre si ce n’est se déplacer pour esquiver les mauvais coups. Pas facile mais jouissif ! Last but not least : Hank qui représente la classe Support et dont le rôle est tactique autant dans l’offensive que la défensive. La preuve : avec son Laser Cutter, il inflige beaucoup de dégâts à courte distance. Tandis qu’avec le puissant Orbital Barrage, il fait pleuvoir une pluie de missiles sur une zone précise. Seul inconvénient : son rayon d’impact est limité. Si bien que le monstre peut y échapper en deux sauts. Côté protection, Hank utilise un Shield Projector enveloppant temporairement ses coéquipiers d’un champ de force, ainsi qu’un Cloaking Device qui lui permet, ainsi qu'à ses partenaires alentour, de devenir invisibles.

David contre Goliath

Si les classes de Trapper et Support se révèlent assurément très fun à jouer, que dire alors de la créature Goliath si ce n’est qu’elle s’avère impressionnante à plus d’un titre. En effet, le joueur qui l’incarne voit ses poursuivants apparaître tout petit sur son écran. Et un simple coup de griffe suffit à les envoyer valdinguer à l’autre bout de l’écran. Pas étonnant dans la mesure où le Goliath dispose de plusieurs capacités étonnantes à sélectionner en début de partie. Parmi celles-ci, il peut sortir un rocher de terre et le lancer avec force, cracher un long jet de flammes ou encore se ruer en avant et piétiner violemment l’adversaire. Cette bestiole, comme vraisemblablement toutes les autres, possède trois stades d’évolution. Plus elle tue et se nourrit de la faune alentour, plus elle se métamorphose rapidement (elle améliore même son armure en récupérant une jauge de protection supplémentaire). Bien évidemment, lorsque la proie est de dimension importante, le Goliath met davantage de temps à la dévorer mais collecte plus d’énergie. Une fois que ce dernier est prêt à se transformer, il est nécessaire de trouver un endroit discret pour former une sorte de cocon qui fait figure de transition. Car cette opération prend plusieurs secondes et laisse le monstre sans défense face aux Hunters. Après l’ultime stade de transformation, le Goliath voit sa taille augmenter et hérite également de pouvoirs boostés au maximum. A tel point d’ailleurs que de gibier en début de la traque, il peut facilement passer chasseur lui-même…

Victoires sous conditions

Cela dit, il y a plusieurs façons de jouer la créature. Par exemple, l’attaque frontale, la fuite perpétuelle afin de franchir dès que possible les stades d’évolution ou encore la discrétion qui permet de surprendre les Hunters les uns après les autres (il est même possible, selon certaines conditions, de les dévorer tout cru !). Dans le cas où un Hunter serait à l’article de la mort, ses coéquipiers ont quelques instants pour le secourir et le ressusciter. Si aucune aide ne lui parvient, le personnage décède mais il réapparaît ensuite dans le vaisseau qui véhicule les Hunters. Et, deux minutes après, il se retrouve prêt à repartir au combat. Inutile de préciser toutefois que lorsque vos coéquipiers meurent, vous vous retrouvez bien seul face à la créature déchaînée. De toute manière, il n’y a que trois manières de terminer une partie : le monstre est tué par les Hunters, les quatre Hunters sont décimés par la créature ou cette dernière remplit la douzaine d’objectifs qui lui sont assignés successivement en cours de partie (détruire des générateurs, tuer des scientifiques humains…). Evidemment, incarner cette bête procure beaucoup de plaisir mais nécessite en même temps de l’entraînement et une connaissance un peu plus pointue de l’environnement pour pouvoir se cacher. Reste que pour le moment, grâce à cette démo, Evolve se révèle un très grand moment de jeu coopératif online !