Après avoir été pompier, clown, ambulancier, bûcheron, matelot, gestionnaire d'aéroport, bref après avoir exercé à peu près tous les métiers du monde, voici qu'un nouveau "Simulator" propose une occupation inédite et originale, celle de policier. Si l'idée est sympathique, on se rend malheureusement compte qu'il est bien loin le temps de notre enfance où nous rêvions d'attraper les méchants et de faire le bien. Ici, des graphismes dignes d'un autre temps et des missions incroyablement soporifiques seront notre seul exutoire.
Avant de parler du jeu, sachez que ce dernier demande une configuration hallucinante au vu des résultats affichés. Ainsi, pour se lancer, il faut disposer d'au minimum 2 Go de ram et d'un processeur cadencé à 2.4 Ghz. De plus, il faut savoir que même sur une machine surpuissante, des ralentissements fréquents et des bugs d'affichage viendront gâcher une expérience déjà catastrophique.
Suite de Police Simulator premier du nom sorti en 2010, cette deuxième mouture reprend les codes de son aîné qui n'aura marqué personne. Le titre nous met une nouvelle fois dans la peau du chef de la police d'une ville de taille ridicule. Au programme : patrouilles, gestion de crimes et délits divers, extension des zones d'interventions ainsi que recrutement intensif de forces de l'ordre. Toutes ces nobles tâches se déroulent dans un univers s'inspirant grandement d'un city-builder à la SimCity, mais dont les graphismes nous rappellent douloureusement qu'il est possible de réaliser en 2013 un jeu plus moche que les productions les moins réussies du début des années 2000.
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Dès le lancement, le menu sobre surprendra grandement grâce (ou à cause) d'une musique groovy et énergique carrément hors sujet. Cette bande-son malvenue a au moins l'avantage de mettre le sourire aux lèvres tant elle est à l'opposé absolu de tout ce qu'on est en droit d'attendre d'un jeu de ce genre. Néanmoins, ce rictus s'effacera immédiatement dès le lancement d'une partie. Nous voilà donc plongés dans un bout de ville extrêmement moche avec pour seule mission le recrutement d'agents de maintien de l'ordre sans aucune indication pour réaliser cette tâche. Il faut de ce fait tâtonner, expérimenter, explorer des menus incroyablement peu ergonomiques pour enfin réussir à débuter le jeu. Au fur et à mesure de nos recherches, il est possible de tomber – par hasard – sur le "tutoriel" qui présente en vidéo comment réaliser diverses actions : recruter du personnel, l'envoyer en patrouille, acheter des voitures, mettre en place des radars automatiques, etc. Des vidéos qui n'ont même pas été traduites en français et qui présentent donc des noms et menus totalement différents. La classe.
On apprend en tâtonnant que le but du jeu est de maintenir la sécurité dans les rues en utilisant des patrouilles, à pied ou en voiture, et en se basant sur une jauge affichant la carte avec des couleurs. Le vert correspond à un faible niveau de criminalité, le rouge à un niveau élevé, il faut se concentrer sur les points rouges sans délaisser les verts. Il est également nécessaire d'intervenir sur des scènes de crimes se déclarant ponctuellement : cambriolages, meurtres, excès de vitesse, j'en passe et des meilleures. Une fois les interventions terminées, il est temps d'envoyer les détectives et la police scientifique pour dissiper le flou concernant ces événements délicats. Au fur et à mesure de la progression des missions, il est également possible d'acquérir d'autres commissariats pour élargir sa zone de jeu.
Ces concepts, pourtant pas si mauvais sur le papier s'avèrent être terriblement soporifiques une fois le clavier en mains. Tout est lent et terriblement mou. Envoyer des hommes pour une patrouille prend une plombe, recruter du personnel et lui confier une mission est un parcours du combattant, les zones à défendre sont ridiculement petites, etc. Pour couronner le tout, la traduction française laisse apparaître ici et là des mots en anglais et la localisation des matricules de nos bons policiers est pour le moins folklorique : Capucin Herbert, Lilian L'Oiseau, Natasha Diamant ou autre Matthias Lellièvre seront vos avatars. Autant dire que ce jeu qui avait pourtant le potentiel pour proposer une expérience intéressante s'avère dès les premières minutes un immense gâchis.
Points forts
- Un concept sympathique
- Une ou deux bonnes idées
Points faibles
- Des graphismes horriblement laids
- Des missions soporifiques
- Une interface très peu ergonomique
- Aucune indication sur ses objectifs
- Un tutoriel "caché" et non traduit
- Une ville de taille ridicule
- Une optimisation catastrophique
- Une musique totalement hors sujet
- Des problèmes de traduction
- Des noms francisés particulièrement indigestes
Malgré un concept de base qui pouvait séduire s'il avait été bien exploité, le résultat proposé par ce Police Simulator 2 n'arrive à aucun moment à procurer du plaisir, la faute à des missions peu intéressantes, des graphismes d'un autre siècle et une interface absolument pas ergonomique.