Quelques mois à peine après Les Chaînes de Satinav, le studio Daedalic présente sa suite, simplement intitulée Memoria. On y retrouve Geron confronté à un épineux problème : comment rendre sa forme humaine à sa copine Nuri ? Le bref coup d'œil que nous avons donné au titre n'a pas répondu à cette question puisqu'il nous a simplement permis de découvrir les tous premiers pas dans l'aventure.
Des Chaînes de Satinav, nous retenons surtout un univers charmeur et magique magnifié par un design sublime, fait de décors et de personnages peints à la main. A défaut d'afficher des animations hors du commun, le premier volet parvenait tout de même à nous transporter dans son monde surprenant, peuplé de quelques éclats de noirceur. Sa suite Memoria semble emprunter le même chemin, normal pour un titre qui prend le relais là où le premier épisode s'était arrêté. Geron cherche donc un moyen de déjouer le sortilège qui a transformé sa copine Nuri en corbeau. Il entend alors parler d'un marchand pouvant l'aider, et c'est sans tarder qu'il rend visite au bonhomme. Parce que rien n'est jamais gratuit, surtout dans un jeu d'aventure, le commerçant accepte d'aider Geron à condition que celui-ci lève le voile sur la mystérieuse disparition de la princesse Sadja, il y a de cela 500 ans. Oui, ça fait un bail, mais personne n'a jamais compris ce qui est arrivé à la princesse partie combattre les démons dans le désert de Goria. A vous de le découvrir.
Memoria partage sa narration entre Geron et la princesse Sadja. S'il n'est pas question de passer d'un personnage à l'autre à la volée, l'histoire fait en sorte d'alterner des chapitres consacrés tantôt à Geron, tantôt à Sadja suivant un ratio d'à peu près 30 % / 70 %. La majeure partie de l'aventure couvre donc l'histoire de Sadja. Celle-ci débute dans un ancien tombeau où la princesse doit récupérer un masque capable d'assurer la survie de son peuple. Dès le départ, une petite énigme bloque la progression puisqu'il faut réussir à déverrouiller la porte qui garde l'entrée. Surprise, le représentant de Daedalic ne se souvenait plus comment faire et par manque de temps, nous n'avons pas pu en voir beaucoup plus que cela. Durant la recherche laborieuse d'une solution, nous avons toutefois pu constater que le système d'aide est toujours présent, pour mettre en évidence les zones actives dans une scène. L'inventaire est lui aussi toujours là, de même que les sortilèges, dont le fameux pouvoir de destruction ou de réparation de Geron. De son côté, Sadja est équipée d'un bâton doté de la parole et capable d'allumer ou d'éteindre les objets.
Les quelques minutes de prologue avec Geron, ainsi que l'entrée en matière de Sadja, permettent de se faire une idée sur le style général de l'aventure. Nous évoquions plus haut la direction artistique réussie du premier volet. Empruntant le même style, Memoria nous a paru encore plus maîtrisé, s'autorisant de jolies illusions 3D pour donner du relief à ces décors pourtant bel et bien en deux dimensions. Les animations sont toujours assez figées et il manque encore un peu de vie aux tableaux. Les personnages restent malheureusement immobiles, à moins qu'on décide de leur parler. Ce n'est pas un énorme problème, mais cela casse un tout petit peu l'immersion offerte par le design, encore une fois très agréable. Le jeu doit sortir cette année. Seule une version PC est actuellement envisagée.
Ne le cachons pas, nous n'en avons vraiment pas vu assez pour nous forger une vraie opinion de Memoria. Le verdict "Bon" s'applique aux courtes minutes aperçues plutôt plaisantes, et s'appuie aussi sur la confiance donnée au studio pour forger une suite de qualité à un premier volet déjà réussi. Il sera toutefois intéressant de découvrir si le rythme de l'aventure tiendra sur la durée, en alternant deux héros dans deux époques différentes. Nous sommes aussi curieux de connaître le niveau des énigmes. Si le représentant du studio lui-même butait sur la première énigme, qu'en sera-t-il du reste ? Voilà des questions auxquelles nous ne pouvons, hélas, pas encore répondre.